LAVAL – À égalité 1-1 après les deux premiers matchs, la série 3-de-5 entre le Rocket de Laval et le Crunch de Syracuse connaîtra-t-elle sa conclusion avant qu’un retour au sud de la frontière ne soit nécessaire? Si le club-école du Canadien affiche sa forme habituelle à domicile lors des deux prochains duels, il s’agit certainement d’un dénouement envisageable.

Aucune équipe de l’Association Est n’a été plus dominante que le Rocket sur sa propre patinoire cette saison. En 36 matchs à la Place Bell, les hommes de Jean-François Houle n’ont subi que huit défaites en temps réglementaire et ont affiché un taux de succès de ,722.

On ne saura jamais si leur fiche de 7-1-2 à leurs dix derniers matchs dans l’édifice de la rue Claude-Gagné les a fait entrer en séries, mais elle leur a assurément permis de raccourcir leur chemin vers la coupe Calder en s’accrochant au troisième rang au classement de la division Nord.

« Il y en a qui disent des fois que [l’importance de la foule est surévaluée], mais ici à la Place Bell, je pense vraiment que c’est quelque chose qui est spécial, affirmait l’attaquant Alex Belzile lundi. Ça fait quatre ans que je suis ici et à chaque saison, on a toujours un support incroyable. Dans les dernières parties de la saison, quand ça comptait le plus, les fans ont vraiment répondu à l’appel. On est vraiment excités de ramener la série à domicile. On doit encore attendre quelques jours, mais tout ce qu’on fait cette semaine, c’est pour arriver prêts pour jeudi, pour que dès le départ, on montre qu’on est capables de jouer avec beaucoup de confiance à la maison. »

« C’est électrisant jouer à la maison, approuve Joël Teasdale. On a vu dans les cinq derniers matchs de la saison que les billets étaient pratiquement tous vendus. C’est une énergie dont tu as besoin quand tu arrives en séries. »

Le Rocket est plus difficile à battre à Laval pour une raison bien élémentaire : il y marque considérablement plus de buts – presqu’un par match en moyenne – qu’à l’étranger. Dans l’Est, sa moyenne de 3,86 réussites par rencontre a fait figure de référence entre octobre et avril.

Il en accorde beaucoup moins aussi. À peine une centaine à la maison et 127, pour être précis, sur la route.

UNE ÉQUIPE DOMINANTE À DOMICILE
  Fiche % de succès Buts marqués Buts concédés
À la Place Bell 24-8-4 ,722 139 104
À l'étranger 15-18-3 ,458 107 127

 

Le Crunch a d’ailleurs été une victime frappante de ce petit calcul tout simple durant la saison. À Syracuse, le club-école du Lightning de Tampa Bay a disposé de celui du Canadien trois fois sur quatre. Mais il a été balayé à Laval, s’inclinant notamment trois fois en l’espace de quatre jours en février.

On a beau dire que le passé n’est pas garant de l’avenir, il y a quand même là de quoi donner un peu de substance à l’expression « avantage de la glace » qui a déjà commencé à meubler le discours des protagonistes de l’heure et qui devrait l’occuper encore pour une bonne partie de la saison.

« C’est sûr qu’on aime jouer à la maison,  mais on n’est plus en saison. En séries éliminatoires, ça peut aller de tout bord tout côté, prévient Teasdale. On va juste jouer notre game. Je suis convaincu que le Crunch va arriver ici et voudra gagner aussi. »

« Il faut se méfier, clamait aussi Houle. Les séries, c’est une nouvelle saison et tout ce qui est arrivé auparavant, ça ne dérange même plus, ce n’est plus là. On recommence à zéro. Oui, on joue bien ici, mais il faut démontrer de la constance. Ce n’est jamais facile dans le séries, c’est tout le temps serré. Ça va être des bons matchs. »

Lundi matin, une porte-parole de l’équipe estimait qu’environ 1000 billets cherchaient encore preneur pour le match de jeudi et un peu plus pour celui de samedi. La Place Bell peut contenir 10 000 spectateurs.