Lias Andersson portera le protège-cou : « Si ça améliore mes chances de 10%, ça vaut la peine »
LAVAL – L'accident qui a coûté la vie au hockeyeur Adam Johnson en fin de semaine en Angleterre a provoqué une réflexion dans les vestiaires du monde entier sur la question du port du protège-cou. Certains joueurs, bien qu'affichant une sincère empathie pour le triste sort de leur confrère, ont exprimé leur réticence à modifier leurs habitudes pour améliorer leur protection.
Lias Andersson, lui, a déjà passé de la parole aux actes.
L'attaquant du Rocket de Laval encaissait encore le choc du décès de Johnson mardi à la Place Bell. Les deux hommes ont disputé une poignée de matchs ensemble au sein du club-école des Kings de Los Angeles au cours des dernières années. Comme d'autres avant lui, Andersson a décrit Johnson comme « un super bon gars » et « un coéquipier formidable » et a offert ses condoléances à ses proches. Mais il est allé plus loin que ça.
L'œil averti du collègue Vincent Demuy a relevé qu'Andersson portait le protège-cou durant l'entraînement qui venait de se conclure. Le principal intéressé l'a confirmé en point de presse, affirmant qu'il ne s'agissait ni d'un geste symbolique, ni d'une expérience. Cette nouvelle pièce d'équipement fera désormais partie de sa routine.
« Je crois que le protège-cou devrait être obligatoire, a commenté le meilleur buteur du Rocket. Même si des incidents comme celui-là sont rares, ce n'était pas la première fois que ça arrivait. C'est assez bien documenté, il y a régulièrement des cas où ça passe proche. À chaque fois, c'est un rappel que le risque existe. »
« Mon plus jeune frère m'a appelé quand c'est arrivé et m'a supplié de porter le protège-cou à l'avenir. J'ai l'intention de m'y habituer et de le garder pour le reste de ma carrière. »
Andersson le fera en premier lieu pour sa propre sécurité. « Si quelque chose arrive et que le protège-cou peut améliorer mes chances de 10%, ça vaut la peine », indique-t-il. Mais le vétéran de 25 ans espère aussi inciter les plus jeunes à l'imiter.
Le protège-cou est présentement obligatoire dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, mais les joueurs le sortent généralement de leur sac dès qu'ils passent chez les professionnels. C'est ce qu'a fait Nathan Légaré, qui commence une troisième saison dans la Ligue américaine. À la veille d'un match contre les Comets d'Utica, l'ancien du Drakkar de Baie-Comeau et des Foreurs de Val-d'Or se questionnait encore sur l'adoption d'une nouvelle pièce protectrice.
« Je scorais un peu plus de buts dans le junior, peut-être que je vais recommencer pour ça! », s'est-il permis de lancer à la blague. « Mais sans farce, je ne sais pas encore. C'est une discussion que c'est sûr que je vais avoir avec certains coéquipiers. Dans un sens c'est un peu encombrant, mais je pense que ça sauve des vies. »
Légaré était lui aussi affecté par cette nouvelle qui s'invite depuis quelques jours dans toutes les conversations. Il avait côtoyé Adam Johnson à son premier camp d'entraînement avec les Penguins de Pittsburgh.
« On a vu [ce qui était arrivé à] Richard Zednik avec les Panthers. Le gardien de but [Clint Malarchuck] aussi, on a tous vu cette vidéo. C'est juste triste qu'il faut attendre des choses comme ça pour réagir. Il va falloir s'ajuster. »
Andersson s'est dit confiant de voir des coéquipiers suivre son exemple. Légaré a poussé l'optimisme un peu plus loin en se disant « convaincu que les gars vont tous aller dans la même direction » sur la question.
Ça ne sera pas le cas. Même après avoir visionné la vidéo de la collision mortelle, Logan Mailloux s'affichait dans le camp de ceux qui n'ont pas l'intention de modifier leurs habitudes.
« C'est un risque qui vient avec notre décision de pratiquer ce sport, a raisonné le défenseur. Il y a douze gars sur la glace, chacun avec deux lames sous les pieds et se déplaçant à une vitesse folle. C'est extrêmement malheureux ce qui s'est passé et je suis désolé pour lui, sa famille et ses amis. C'est juste triste. Mais ça fait partie du jeu. »