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« J'ai tourné la page » : la sagesse de Lias Andersson

Lias Andersson Lias Andersson - Rocket de Laval
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LAVAL – Non, Lias Andersson ne mène actuellement pas la carrière rêvée pour tout joueur sélectionné aussi haut qu'au septième rang d'un repêchage de la LNH. Il est le premier à le reconnaître.

Mais ça ne veut pas dire qu'il a des regrets.

« J'ai une vie fantastique et une carrière décente », relativisait-il, mardi, un peu plus de six ans après avoir été la première sélection des Rangers de New York.

À l'époque, l'état-major des Blueshirts était l'affaire de Jeff Gorton, actuel vice-président des opérations hockey du Canadien. Nick Bobrov, codirecteur du recrutement du CH, épiait quant à lui les patinoires européennes pour le compte du club new-yorkais.

C'est, en somme, ce que les partisans du Tricolore les plus avertis ont d'abord relevé de la mise sous contrat d'Andersson par le Tricolore, à l'ouverture du dernier marché des joueurs autonomes. Ça et surtout le fait que la suite des choses après le repêchage de 2017 ne relève pas vraiment du conte de fées.

Après avoir amorcé la saison suivant son repêchage en Suède, Andersson a d'abord fait parler de lui au Mondial junior en lançant sa médaille d'argent dans les estrades. Au terme de cette compétition où il agissait à titre de capitaine, il a fait ses débuts professionnels en Amérique du Nord, jouant 25 matchs dans la Ligue américaine et 7 dans la LNH avec le grand club.

Au fil des deux saisons qui ont suivi, l'attaquant suédois a joué 42 et 17 matchs avec les Rangers, avec qui il a développé une relation à couteaux tirés, au point d'être suspendu sans paie après avoir quitté le club-école du Wolf Pack d'Hartford, désireux d'obtenir une chance au sein d'une autre organisation de la LNH.

Prêté ensuite à un club professionnel suédois, Andersson a finalement été exaucé et troqué aux Kings de Los Angeles à l'automne 2020, un club au sein duquel il a évolué pendant trois campagnes avant de recevoir un appel qu'il n'attendait pas.

« Quand j'ai appris pour la première fois que Montréal était intéressé, l'ouverture du marché des joueurs autonomes s'est passée si vite que je n'ai même pas pensé une seconde que Gorts (Gorton) travaillait maintenant ici. J'avais complètement oublié », a confié Andersson au terme de l'entraînement du Rocket de Laval.

« Mon agent m'a alors dit : il semble que Gorton t'aime encore. »

La direction du Tricolore croit à tout le moins encore en son potentiel, tout comme le principal intéressé, d'ailleurs.

« J'avais de grosses attentes envers moi-même et je crois que j'aurais pu les remplir. Je le crois vraiment. J'ai pris la décision de retourner en Suède pour ma carrière d'hockeyeur. Je ne sais pas si c'était la meilleure décision à prendre, mais c'était la meilleure décision pour moi, en tant que personne, et aussi pour ma santé. Je ne regrette rien. »

Au dernier camp d'entraînement du Canadien, le joueur de 24 ans a pu renouer et discuter brièvement avec Gorton. Sans révéler les détails de cette discussion, outre le fait que la direction semblait satisfaite de son rendement, Andersson affirme être en bons termes avec le patron.

« Jeff est un bon gars. Notre relation n'était pas la meilleure dans ce temps-là. C'est une longue histoire... Il n'y a rien de spécial, c'est juste que ça n'a pas fonctionné de la façon qu'on l'espérait chacun de notre côté.

« Mais j'ai appris de ça, et je suis un homme maintenant. J'aurais aimé savoir certaines choses à l'époque que je sais maintenant. J'ai tourné la page et je suis heureux d'être à Montréal. »

En attendant l'appel de la maison-mère qu'il espère, Andersson a le mandat de produire à Laval après avoir été l'un des derniers joueurs retranchés. Un rôle qui lui est familier après avoir marqué 31 buts et amassé 59 points en 67 matchs l'an dernier chez le Reign d'Ontario, club-école des Kings dans la LAH.

« Je crois fermement que je peux être un joueur qui produit. C'était bien de jouer sur le premier trio et de produire. Chaque fois que j'ai joué dans la LNH, c'était sur le quatrième trio. C'était bien d'avoir la chance de me prouver sur le premier trio et de faire ça pendant une année complète. »

Après une entrée en matière timide à l'occasion de l'ouverture locale du Rocket contre les Canucks d'Abbotsford vendredi dernier, Andersson s'est imposé comme l'un des meilleurs joueurs des siens le lendemain en inscrivant deux buts dans un deuxième revers de suite.

« J'ai convergé vers le filet et je me sentais plus confortable. Il y a encore beaucoup à bâtir, c'est certain, et je peux être bien meilleur, mais je sens que j'ai fait un bon pas en avant dans le deuxième match. »

« Durant le camp du Canadien et même notre camp, je l'ai trouvé correct, observe quant à lui l'entraîneur-chef du Rocket, Jean-François Houle. Mais J'ai beaucoup aimé le dernier match. Il commence à se sentir plus confortable; il est plus un leader et il parle plus aux joueurs. C'est un joueur qui est capable de jouer en avantage numérique. »

Une théorie que le défenseur Tobie Paquette-Bisson, qui a été le coéquipier d'Andersson chez le Reign l'an dernier, est à même de confirmer.

« C'est un gars de jeu de puissance, un fabricant de jeux qui fait des points. Même si tu ne le vois pas vraiment durant un match, tu réalises après qu'il a récolté deux points pendant la soirée. On a besoin d'un gars de même. »

Et qui sait si le Canadien n'aura pas aussi recours à ses services avant longtemps. Une blessure est si vite arrivée...

« Ils veulent juste que je joue bien et que je sois un bon joueur dans l'espoir d'avoir ma chance là-bas un jour. »