Justin Barron dans la phase d'acceptation

LAVAL – Justin Barron ne sait pas trop s'il jettera un coup d'œil au match du Canadien ce soir contre les Sénateurs d'Ottawa. On peut le comprendre.

Cédé lundi au Rocket de Laval par le Tricolore, avec qui il avait jusque-là passé toute la saison et joué 41 des 46 matchs de l'équipe, le défenseur s'est rapporté au club-école mardi pour la première fois depuis décembre 2022.

« On me l'a annoncé après la pratique [lundi]. C'est évidemment un peu surprenant et décevant, mais il était important d'arriver ici avec une bonne attitude. Je dois travailler afin d'améliorer mon jeu et être plus efficace quand je remonterai », analysait l'arrière de 22 ans au terme de l'entraînement du Rocket.

Efficace, Barron doit avant tout l'être dans son territoire, a-t-il sans surprise cerné.

« J'ai eu des hauts et des bas [cette saison]. Ma constance n'était pas là. Je jouais du très bon hockey avant Noël, mais pour une raison qui m'échappe, ç'a régressé après. [La direction du Canadien] sentait que je pouvais venir ici pour jouer de grosses minutes et me concentrer sur les choses dans lesquelles je dois être meilleur. »

« Je pense qu'il a perdu un peu sa confiance, alors ses touches offensives n'étaient plus aussi assumées et ça a affecté son jeu dans son ensemble », a clarifié l'entraîneur-chef du CH Martin St-Louis, mardi.

« La LNH, c'est match, après match, après match, et on tente de revenir à la surface pour respirer. Il n'a pas été en mesure de faire ça. Passer un peu de temps là-bas pour reconstruire sa confiance, ça va corriger plusieurs choses dans son jeu », a avancé St-Louis.

À Laval, Barron devrait d'abord être jumelé au vétéran Tobie Paquette-Bisson ou encore le jeune William Trudeau lors du prochain match de l'équipe, mercredi soir à l'occasion de la visite des Comets d'Utica à la Place Bell.

Fidèle à son habitude avec les joueurs qui débarquent dans son vestiaire en provenance de celui du gros club, l'entraîneur-chef du Rocket Jean-François Houle n'a pas encore discuté de la suite des choses avec Barron.

« Il faut lui donner du temps, a rappelé le pilote. C'est certain qu'il est déçu, c'est arrivé il y a 24 heures. On laisse les gars vivre leurs émotions. Ensuite, on s'assied et on fait un plan. »

Celui-ci sera fort simple pour l'instant, anticipe Houle.

« Ça fait partie de notre job dans la Ligue américaine de ramasser un peu les pots cassés et d'essayer de les mettre dans une place où ils peuvent performer et se sentir bien. »

Pour ce faire, Barron jouera beaucoup. Sur l'attaque à cinq, comme sur le désavantage numérique, a laissé entendre Houle.

« C'est un joueur offensif, [...] c'est important qu'il touche beaucoup à la rondelle car c'est un gars capable de faire de bonnes sorties de zone et de se porter à l'attaque. On l'a vu dans la pratique aujourd'hui, il se faufilait et se glissait beaucoup vers l'offensive et ça peut aider notre équipe. Mais il faut aussi qu'il se concentre sur son jeu défensif afin de ne pas trop donner [d'occasions] à l'autre équipe. »

« C'est un nouveau départ pour moi aujourd'hui. Il faut que je l'accepte maintenant parce qu'on joue dès demain », a philosophé Barron, qui a amassé 6 buts et 6 passes dans la LNH cette année.

Xhekaj, un vrai pro

Si Barron occupe aujourd'hui un casier à la Place Bell, c'est aussi en raison du récent retour en force d'Arber Xhekaj, que le Canadien a rappelé au détriment du Néo-Écossais.

« C'était le temps de le rappeler, mais pour ça il fallait aussi faire des mouvements de personnel, a justifié St-Louis. La situation de Barron est similaire à celle récemment vécue par Xhekaj. Il doit aller travailler certaines choses et travailler sur sa confiance en même temps. »

« [Xhekaj] est arrivé ici et tout de suite son attitude était excellente. Il est venu pour s'améliorer et aider notre équipe, et c'est ça qu'il a fait. [...] Dans les pratiques il travaillait et dans les matchs il se donnait », a apprécié Houle.

« C'est sûr que ce n'est pas des moments difficiles dans leur vie. On ne se le cachera pas, ce n'est vraiment pas facile mentalement, mais ça fait d'eux de meilleures personnes quand ils passent à travers ça », a ajouté Houle, qui a appelé Xhekaj en soirée mardi afin de le remercier pour les services rendus et son comportement de « vrai professionnel ».

« Ça a été profitable pour lui d'être ici. Il a bien fait et il part d'ici avec une bonne confiance. »

À Barron désormais de faire de même.