La lignée Dineen au service du Rocket
LAVAL – Will Dineen croyait arriver en terrain totalement inconnu pour ses débuts professionnels il y a une semaine et demie à Laval.
Nouvelle ville, nouvelle équipe, nouveaux coéquipiers... Nouvelle vie.
Puis, un premier texto est rentré. Alors qu'il était à bord de sa voiture et venait à peine de quitter le campus de l'Université Yale après la signature d'un contrat d'essai professionnel avec le Rocket, l'attaquant a reçu une invitation à souper de Cayden Primeau.
Le gardien des Lavallois ne connaissait pas personnellement le p'tit nouveau, mais le fait que leurs pères – Keith Primeau et Kevin Dineen – aient déjà été coéquipiers chez les Hurricanes de la Caroline entre 1997 et 1999 était certes un bon prétexte pour briser la glace.
Pères et fils 📸
— Rocket de Laval (@RocketLaval) March 16, 2025
Will Dineen et Cayden Primeau en 2025 ➡️ Kevin Dineen et Keith Primeau en 1998
Fathers and sons 📸
Will Dineen and Cayden Primeau in 2025 ➡️ Kevin Dineen and Keith Primeau in 1998 pic.twitter.com/WT2No0bIHP
Dans les corridors de la Place Bell, Dineen a ensuite reconnecté à son agréable surprise avec une vieille connaissance : Paul Byron.
L'ancien joueur de la LNH, aujourd'hui consultant au développement des joueurs chez le Canadien de Montréal, a croisé la route de Dineen dans son jeune temps. C'était chez les Pirates de Portland, entre 2009 et 2011, alors que Byron amorçait sa carrière professionnelle dans la Ligue américaine sous la direction de Kevin Dineen, à l'époque entraîneur-chef du club-école des Sabres de Buffalo.
« J'étais l'assistant de l'assistant au préposé aux bâtons, se remémorait Dineen la semaine dernière après un entraînement du Rocket. Je remplissais les bouteilles d'eau entre les périodes. [...] J'ai été assez chanceux pour grandir autour d'un vestiaire de hockey. Ç'a toujours fait partie de ma vie. »
Le hockey est en effet une affaire de famille chez les Dineen. Le patriarche, Bill, a patiné dans la LNH et l'Association mondiale de hockey (AMH) avant de devenir entraîneur et éventuellement être intronisé au Temple de la renommée de la LAH. Trois de ses fils, dont Kevin, ont aussi joué dans la LNH.
Will Dineen n'avait toutefois que deux ans quand son père a disputé le dernier de ses 1188 matchs en carrière dans la LNH. Il n'a donc essentiellement pas de souvenirs de l'avoir vu en action.
« De ce que j'ai entendu des gens qui l'on vu jouer, ce sont les efforts et le leadership qu'il déployait sur la patinoire qui définissaient le mieux son style de jeu. C'est ce que j'essaie d'amener avec moi sur la glace. »
Dineen a ainsi surtout connu papa l'entraîneur. Après avoir amassé 760 points (355 buts, 405 passes) et 2229 minutes de pénalité dans la grande ligue, le paternel a dirigé un total 857 matchs dans la Ligue américaine, entrecoupés d'un séjour de huit ans dans le circuit Bettman.
Entre 2011 et 2013, Dineen a été aux commandes Panthers de la Floride, avant d'être remercié et d'accepter un rôle d'adjoint chez les Blackhawks de Chicago jusqu'en 2019.
De retour dans la LAH la saison suivante, Dineen a dirigé les Gulls de San Diego, puis les Comets d'Utica, avant d'être congédié au début de la présente campagne après avoir vu son club lancer sa saison avec neuf défaites de suite.
« On est proche lui et moi. Il n'est évidemment pas aussi occupé qu'il voudrait l'être en ce moment, mais il a pu venir voir tous mes matchs pour la première fois depuis longtemps », apprécie celui qui vient de compléter sa quatrième et dernière saison dans la NCAA, à titre de capitaine des Bulldogs de l'Université Yale.
Kevin Dineen avait donc tout son temps pour conseiller son fils à l'aube de son saut chez les pros.
« Il avait énormément de respect pour le groupe en place ici et le personnel d'entraîneurs. Il était très excité quand ça s'est matérialisé », relate l'attaquant de 24 ans qui n'a jamais été repêché dans la LNH, mais qui pense avoir trouvé chez le Rocket le meilleur environnement pour ses débuts.
« Ils jouent vite et ils sont intenses. Je trouvais que ça ressemblait à mon style de jeu », justifie celui qui a noirci sa fiche de 6 buts et 12 passes en 30 matchs cette année.
« Je suis un joueur assez polyvalent. Je peux jouer au centre, à l'aile... peu importe où ils auront besoin de moi. Je veux être un attaquant solide dans les deux sens de la patinoire, tuer des pénalités, faire tout ce que je peux. »
L'entraîneur-chef Pascal Vincent, qui indiquait n'avoir aucune obligation à faire jouer Dineen, l'a inséré dans sa formation pour les deux matchs du dernier week-end, contre les Monsters de Cleveland.
Dineen 🤝ABB pic.twitter.com/B3d63VmL72
— Rocket de Laval (@RocketLaval) March 21, 2025
L'attaquant de 6 pi 2 po et 200 lb a alors évolué sur le quatrième trio, aux côtés de la recrue Florian Xhekaj et du vétéran Vincent Arseneau. Et, surtout, sous le regard de son père, qui était à la Place Bell samedi pour son premier match professionnel en carrière.
« Il m'a toujours dit de faire tout ce que je peux pour aider l'équipe, d'être prêt pour mon opportunité quand elle se présente. »
C'est ce qu'il s'efforcera de faire à nouveau vendredi s'il est de la formation qui affrontera les Marlies de Toronto à domicile. Cette rencontre sera présentée en webdiffusion sur le RDS.ca dès 19 h.