Le Rocket explose en troisième période et s'empare du 1er rang de la LAH
Devon Levi a frustré le Rocket de Laval et ses partisans pendant plus de 50 minutes, mais quand les écluses se sont ouvertes, il a été emporté par la vague, tout comme ses coéquipiers.
Lucas Condotta a amorcé une poussée de trois buts en troisième période et le Rocket a vaincu les Americans de Rochester 4-3, vendredi soir, à la Place Bell.
Malgré son jeune âge, Levi est connu comme Barabbas à travers la Ligue américaine de hockey. À lui seul, il peut changer l'allure d'un match et il peut voler deux points. Le Québécois était d'ailleurs en voie de le faire devant une foule hostile.
Le choix de septième ronde des Panthers de la Floride en 2020 a toutefois montré qu'il était humain en troisième période et il aurait sans aucun doute aimé revoir le tir d'un angle restreint de Condotta, qui a créé l'égalité. Surtout en sachant que Joshua Roy et Alex Barré-Boulet suivraient avec deux buts en 51 secondes pour semer l'hystérie à la Place Bell.
Au banc du Rocket (36-15-3), les joueurs savaient qu'en maintenant leur rythme, la rondelle allait finir par entrer dans le filet.
« Nous sommes bien sortis en troisième période. Nous savions que si nous étions en mesure de créer l'égalité, la foule serait derrière nous et (les Americans) commenceraient à être plus crispés. Nous nous sommes nourris de la foule et nous avons continué notre pression », a analysé le défenseur Tyler Wotherspoon, qui disputait un 700e match professionnel en carrière.
Le club-école du Canadien de Montréal n'en est pas à sa première remontée du genre cette saison. À plusieurs occasions à son domicile, il a transformé des retards de deux ou trois buts en une victoire.
Celle de vendredi fait encore plus de bien, car le Rocket a devancé les Americans (34-15-6) au premier rang de la section Nord et au sommet du classement général de la Ligue américaine.
Les Lavallois joueront devant leurs partisans lors de sept des neuf derniers matchs en mars. L'occasion est donc belle pour eux de se nourrir de l'énergie des partisans pour se distancer de tous ses poursuivants.
« Nous sentons que les partisans sont excités pour les séries et ils savent où nous sommes au classement, a souligné Barré-Boulet, qui a conclu la partie avec deux buts. Chaque soir que nous jouons ici, c'est rempli et la foule est dans le match. Il n'y a rien de tel dans la Ligue américaine. »
C'est toutefois la première fois en six duels entre les deux équipes cette saison que celle qui joue devant ses partisans peut célébrer une victoire après le son de la dernière sirène.
Connor Hughes a réalisé 22 arrêts dans la victoire du Rocket. Sean Farrell (sept), Florian Xhekaj (sept), Laurent Dauphin (six) et Barré-Boulet (cinq) en ont profité pour poursuivre leur séquence de matchs avec au moins un point.
Tyson Kozak, Mason Jobst et Noah Ostlund ont répliqué pour les Americans, qui n'avaient pas perdu en temps réglementaire à leurs six dernières sorties (4-0-2). Levi a cédé quatre fois en 32 lancers.
Les deux rivaux de section se retrouveront samedi après-midi, encore à la Place Bell. L'entraîneur-chef Pascal Vincent s'attend à une autre confrontation haute en émotions.
« Si tu veux aller loin en séries, tu dois gagner ces deux matchs en deux jours, a-t-il noté. Je n'ai aucune raison de croire que mes gars ne se présenteront pas. Nous savons qu'ils vont apporter des ajustements et qu'ils auront le couteau entre les dents, mais nous aussi. »
Revirement de situation
Les Lavallois ont rapidement pris d'assaut le filet de Levi, mais sans une belle intervention d'Adam Engstrom dans son demi-cercle, ce sont les visiteurs qui auraient ouvert le pointage en début de rencontre.
Ce fut toutefois l'une des seules menaces des Americans au premier engagement. Le Rocket a joué avec cohésion et il a provoqué trois pénalités, mais contre la deuxième meilleure unité de désavantage numérique de la Ligue américaine, peu de rondelles se sont approchées du gardien.
Kozak a fait partie de ces joueurs chassés, mais il a aidé son équipe plutôt que de lui nuire, au deuxième vingt. À sa sortie du banc des pénalités, le joueur de centre a fait dévier un tir de la pointe de Zachary Metsa et il a trompé la vigilance de Hughes.
Les deux formations ont ensuite montré pourquoi elles trônaient au sommet du classement général. Un mélange de poussées offensives spectaculaires et de jeu physique a soulevé les partisans, mais ces derniers ont été réduits au silence alors qu'il restait huit minutes à écouler en deuxième période.
Lors d'un avantage numérique, Konsta Helenius a bien vendu un tir sur réception et il a passé la rondelle à Jobst, qui a trouvé la lucarne par-dessus la mitaine de Hughes.
Les hommes de Vincent ont réduit l'écart à 2-1 après quelques belles présences énergiques. Farrell a attiré deux joueurs vers lui et il a laissé le disque à Barré-Boulet, qui a fait bouger les cordages grâce à un lancer précis contre le poteau gauche.
Le Rocket a maintenu la pédale au plancher au dernier tiers, mais il est toutefois passé près de se faire jouer un tour. Helenius s'est présenté devant Hughes, mais le gardien a sorti l'épaule droite pour le priver d'un but.
À force de pousser, le club-école du Tricolore a été récompensé.
Avec huit minutes à faire, Condotta a profité des largesses de Levi pour créer l'égalité, mais il s'agissait seulement du premier souci du gardien québécois.
Une minute et 34 secondes plus tard, Roy a été oublié devant le filet et il a sauté sur une rondelle libre pour procurer aux Lavallois leur première avance de la soirée. Puis, Barré-Boulet a décoché un lancer plutôt anodin, mais Levi a mis trop de temps avant de se mettre en style papillon et il a été déjoué.
Le Rocket pensait bien se sauver avec une victoire facile, mais Ostlund est venu mettre un peu de tension à la Place Bell. Ce fut toutefois insuffisant.