Tobie Paquette-Bisson : « Laval, c'est chez nous »
Le match entre les Americans et le Rocket sera présenté sur RDS2 et RDS.ca, mercredi à 19 h.
LAVAL – La dernière place où Tobie Paquette-Bisson pensait jouer cette saison, c'était à Laval.
En quittant la Place Bell à la conclusion de la saison 2021-2022, sa deuxième dans l'uniforme du Rocket, le défenseur originaire de Rosemère ne pensait jamais y patiner à nouveau dans les couleurs locales.
« Ç'a un peu mal fini, expliquait mardi le vétéran de 24 ans. Je voulais un contrat de la Ligue nationale. Le Canadien me l'offrait, mais je me suis blessé après ça et ils ont comme hésité. J'étais déçu, mais c'est là que j'ai pris ma décision de partir. »
Si l'état-major du Canadien, Jeff Gorton et Kent Hughes en tête, se montrait hésitant à prolonger l'association, les Kings de Los Angeles, sans doute mis au parfum par l'ancien directeur général Marc Bergevin, étaient prêts à tenter le coup.
Avec un premier contrat de la LNH en poche, c'est ainsi que Paquette-Bisson a déménagé en Californie, où il a mis sa fiabilité défensive au service du Reign d'Ontario, club-école des Kings dans la Ligue américaine.
Prenant part à 61 rencontres, l'ancien du Drakkar, des Screaming Eagles et de l'Armada dans la LHJMQ a conclu le dernier calendrier de la LAH avec une fiche de 4 buts, 12 passes et un différentiel de moins-4. Ce rendement lui a entre autres valu un rappel à L.A. en février dernier à l'approche de la date limite des transactions. Le séjour « en haut » lui aura à tout le moins permis de participer à une période d'échauffement des Kings avant d'être finalement écarté de la formation.
À nouveau joueur autonome au terme de cette saison, Paquette-Bisson a dû se résoudre à signer une autre entente à un volet avec le Rocket, à qui il avait manqué en 2022-2023.
« Au début, c'était un peu bizarre. Je n'étais pas sûr si j'étais content. J'avais signé mon premier contrat de la LNH et je retournais avec un contrat de la Ligue américaine. C'est ça qui était un peu plus difficile à accepter, et non pas le fait que ce soit à Laval en particulier. Mais dès le lendemain où la nouvelle est sortie, avec tout le support que j'ai reçu de la part des fans et à la suite de discussions avec les coachs, j'ai réalisé que j'avais vraiment pris la bonne décision. »
« Laval, c'est chez nous », fait remarquer celui qui renoue avec le même personnel d'entraîneurs qui était en fonction lors de son premier séjour en sol lavallois. Jean-François Houle et ses acolytes savent donc très bien ce que leur offre la présence de Paquette-Bisson à la ligne bleue et dans le vestiaire.
« Du leadership, expose Houle d'emblée. Il est très bon dans la chambre. C'est un gars fort physiquement qui est discipliné. Il amène une dimension qu'on n'a pas vraiment. Ce n'est pas un gars offensif, mais c'est un gars qui est capable de tasser les opposants devant du filet. Il garde ça simple. C'est une belle addition pour nous autres. »
Surtout dans un contexte où la brigade défensive du Rocket s'appuie sur plusieurs jeunes espoirs, notamment Logan Mailloux, Jayden Struble, William Trudeau et Mattias Norlinder. « C'était important de ramener un gars comme ça pour solidifier notre défense », corrobore Houle.
Nuits courtes
Avec neuf défenseurs actuellement à la disposition de son entraîneur, Paquette-Bisson n'échappe toutefois pas à la rotation qui prévaut en ce jeune début de saison. Coupable de deux revirements ayant mené à autant de buts dans le dernier match des siens, un revers de 4-3 contre les Canucks d'Abbotsford samedi, il sera selon toute vraisemblance laissé de côté ce soir à l'occasion de la visite des Americans de Rochester.
« Samedi, il m'est arrivé la pire affaire qu'il pouvait m'arriver. Je n'ai pas beaucoup dormi les nuits suivantes, mais rendu à aujourd'hui, je suis bulletproof. Il n'y aura plus rien qui va me shaker pour le restant de l'année. »
Pas même un match dans les estrades.
« Je comprends c'est quoi la business, c'est quoi la game. On le comprend tous. [Nicolas] Beaudin n'a pas joué la première game. [Brady] Keeper, c'est un vétéran et il n'a pas joué la première game non plus. [Olivier] Galipeau aussi. Tous nos gars qui ne jouent pas, ce sont des gars qui devraient jouer et on le sait. Je ne penserais pas jouer demain, mais je le savais après le match de samedi. Je m'en doutais. Avec neuf défenseurs, si tu fais une toute petite erreur [tu peux être laissé de côté]. [William] Trudeau a fait des erreurs vendredi et il est sorti de la formation. C'est une réalité, il faut juste qu'on le comprenne. Les jeunes, comme Trudeau, ils vont le comprendre, tout comme moi d'ailleurs. »
En bon vétéran, Paquette-Bisson a déjà avalé la pilule. Car être un pro, un vrai, c'est aussi ça.
« Il faut arriver le matin et être quand même content d'être là, parler aux gars et pratiquer encore plus intensément pour montrer que je veux revenir dans l'alignement. Il faut s'entraîner même si on est en cr***. C'est ça qui va montrer aux jeunes comment on revient dans un alignement et comment on peut y rester à long terme. »