Le Rocket a trouvé ses ailes après un lent départ
LAVAL – Une rondelle dorée, procurant une journée de congé, voilà le privilège obtenu par les joueurs du Rocket de Laval qui ont remporté six de leurs sept derniers matchs au moment de franchir la mi-saison.
Le groupe a tranché et le privilège a été utilisé, lundi, pour souffler un peu plus après une portion de cinq matchs en neuf jours.
« C'est l'entraîneur qui décide quand on peut gagner cette rondelle. Souvent, quand on arrive à la fin d'une longue séquence, il va la sortir et on la gagne si on remporte le match. C'est bon pour recharger les batteries et les gars qui ont une petite famille peuvent en profiter davantage », a expliqué Xavier Simoneau.
Si ce congé a fait plaisir, les joueurs du club-école du Canadien sont avant tout heureux d'avoir trouvé leurs ailes après le départ chaotique qui avait été envisagé par l'entraîneur Jean-François Houle.
« On a commencé à jouer avec plus d'émotions et ça s'est replacé de la bonne façon. En tant que joueurs, on est des mauvais perdants, on déteste vraiment perdre. À un moment donné, ce n'était pas plaisant et humiliant, c'était à nous de se ressaisir et on l'a fait », a indiqué Simoneau.
Houle ne considère pas que le passage « rock and roll » - comme il aime le dire - s'est étiré légèrement.
« Non. Il a fallu un peu de temps pour se replacer, mais on l'a fait. Ça reste qu'on doit continuer dans la même direction en trouvant de la constance », a noté Houle en faisant écho au thème qui s'applique aussi au Tricolore.
Le Rocket jouera, vendredi soir, le 36e de ses 72 matchs en accueillant les Senators de Belleville qui devancent Laval au troisième rang de la division Nord.
Avec un dossier de 8-1-1 depuis 10 rencontres, le Rocket a prouvé qu'il n'est plus une équipe facile à affronter. Houle aime voir le jeu plus physique de troupe et ça le soulage également que la situation se soit replacée devant le filet avec Jakub Dobeš et Kasimir Kaskisuo.
« Ça fait une grosse différence. On a plus de cohésion et tout le monde a trouvé une chaise », a-il noté.
Gignac et Mailloux se distinguent
En procédant au bilan individuel de mi-saison du Rocket, on doit penser à la belle histoire de Jayden Struble qui épate avec le CH jusqu'ici.
Mais parmi ceux qui portent encore le maillot lavallois, Brandon Gignac et Logan Mailloux se distinguent.
Pour Mailloux, c'est tout un rattrapage qu'il a effectué dans son bulletin.
« Au début, c'était un peu tough, il était souvent sur la patinoire pour les buts adverses, il faisait des erreurs normales de recrue. Depuis un certain temps, il a stabilisé son jeu un peu. Mais ça reste encore qu'il doit être constant s'il veut être rappelé éventuellement et jouer dans la LNH à temps plein », a commenté Houle.
« En deuxième moitié, l'objectif sera qu'il ne soit pas satisfait d'où il est rendu. Quand tu es juste content de ta situation, tu plafonnes. Il est sur la bonne voie mentalement. C'est important que les jeunes sachent que c'est un éternel recommencement, tu dois toujours travailler. Lui, (Arber) Xhekaj, (William) Trudeau, (Mattias) Norlinder, ils ont tous de petites choses défensives sur lesquelles ils doivent encore travailler », a ajouté Houle.
L'entraîneur du Rocket avait raconté que les vétérans du club ont décidé, plus tôt dans la saison, de couper les lacets des patins de Mailloux. Un petit tour qui était aussi un message plus ou moins subtil pour l'inciter à arriver plus tôt et développer de meilleures habitudes.
« Ça vient avec des blagues qui se font dans une équipe, on passe tous par là et ça crée une chimie d'équipe aussi. C'est bien d'être toujours sur la coche, mais c'est le fun de s'amuser », a réagi Simoneau qui lui prédit une très belle carrière.
Du côté de Gignac, il conserve le bon état d'esprit même s'il n'a pas été rappelé par le Canadien étant donné qu'il possède un contrat de la Ligue américaine.
Houle avait d'ailleurs le meilleur argument pour l'encourager.
« Il peut être rappelé! Parce que n'importe qui peut le signer. La trentaine d'autres équipes peuvent venir le voir et décider selon ce qu'elles recherchent. Bien sûr, j'espère que ce sera le Canadien qui lui accordera un contrat. Je pense qu'il le mérite », a cerné Houle.
À sa troisième année avec le Rocket, Gignac maximise son expérience avec une production de 32 points (11 buts et 21 aides) en 35 parties.
« Pendant les deux saisons précédentes, il était un peu inconstant. Cette année, il est sur une belle lancée et il trouve un moyen de contribuer au pointage presqu'à tous les matchs. Je pense aussi qu'il est devenu un meilleur joueur », a vanté Houle.
Simoneau avait également de bons mots pour le rapide patineur.
« C'est impressionnant. Pratiquement un point par match, ce n'est jamais facile de réussir ça. il a un contrat LAH en plus, il aurait pu facilement s'apitoyer sur son sort. Mais, au contraire, il veut toujours en accomplir plus. C'est un exemple et c'est tout en son honneur », a-t-il souligné.
Simoneau n'arrive pas bien loin derrière les évaluations de Gignac et Mailloux. Le petit attaquant sent « une grosse différence » par rapport à son aisance dans la LAH. Joshua Roy mérite aussi une bonne note tout comme Tobie Bisson.
Au plan collectif, Houle s'est réjoui du caractère de sa troupe.
« Ça n'a pas été super facile, mais j'ai aimé que les gars aient conservé leur unité. Nos meneurs (Gabriel) Bourque, (Tobie) Bisson, (Lucas) Condotta et (Mitchell) Stephens, quand il était là, ont fait un bon boulot. On a trouvé un moyen de s'en sortir et ça fait de nous une meilleure équipe », a conclu l'entraîneur.