Le Rocket en séries si...
LAVAL – L'équation est fort simple. Inutile d'appuyer sur la fonction calculette de votre téléphone cellulaire, on est là pour ça. Pour espérer se faufiler en séries, le Rocket de Laval doit remporter ses deux derniers matchs de la saison contre les Senators de Belleville, vendredi et samedi.
Et se croiser les doigts.
Avec 74 points inscrits à sa fiche, le petit frère du Canadien occupe actuellement le sixième rang de la division Nord, à quatre points de Belleville et du cinquième échelon ouvrant la porte des séries.
Grâce à leur victoire signée mercredi aux dépens du Crunch de Syracuse, les Senators forcent le Rocket à les battre à deux reprises en temps réglementaire. S'ils y parvenaient, les Lavallois afficheraient alors la même récolte de points que Belleville (78), mais devanceraient le club ontarien en vertu du premier bris d'égalité qui les favorise, les gains en temps réglementaire.
Resterait alors à espérer que les Comets d'Utica ne réussissent pas l'improbable. Avec 73 points au compteur, les espoirs des Devils du New Jersey ont l'opportunité de coiffer le Rocket au fil d'arrivée s'ils s'imposent à leurs trois dernières sorties de la campagne, vendredi, samedi et dimanche.
« Trois games en trois soirs, c'est très dur à gagner, notait l'entraîneur-chef du Rocket, Jean-François Houle, plus tôt cette semaine. S'ils les gagnent, tant mieux pour eux, peut-être qu'ils le mériteront. Mais nous on ne se préoccupe pas des autres équipes, on se préoccupe que de nous. On veut juste gagner nos matchs. »
« On n'a pas exactement notre sort entre nos mains, mais on est quand même en contrôle de la situation, relativisait quant à lui le vétéran Philippe Maillet. Ça va prendre deux bonnes games. »
Deux excellentes sorties contre un adversaire qu'ils connaissent bien. Trop même, diront certains. Vendredi à Belleville, les Lavallois affronteront le club-école des Sénateurs d'Ottawa pour la 11e et avant-dernière fois de la saison. Douze affrontements contre une même équipe, c'est un match sur six dans un calendrier qui en comprend 72. Ça attise les tensions, disons...
« Il y a beaucoup de choses qu'on ne voit pas à la télé, des coups de bâtons... On ne s'aime pas c'est sûr, confirme Maillet. Et en fin de semaine, on se bat tous les deux pour la même chose : une place en séries. Ça va être du hockey assez intense. »
« Ce sont de bons matchs », a répondu Houle, pesant ses mots, lorsque questionné à savoir s'il en avait assez d'avoir les Senators dans les jambes. « C'est sûr que pour un instructeur, c'est souvent la même équipe, mais pour les partisans, ce sont des matchs intenses, c'est une rivalité. »
La rivalité est intense entre les joueurs du Rocket et les Senators.
Le Rocket a pour l'instant l'avantage dans celle-ci cette saison, affichant un dossier de 6-4 contre son rival ontarien. À trois reprises cette année les deux équipes se sont affrontées deux fois en moins de 24 heures. Le Rocket a signé deux gains consécutifs dans deux de ces séquences, partageant les honneurs de la troisième.
« On se concentre sur vendredi parce que si on ne gagne pas, ça ne vaudrait rien samedi », rappelle Maillet, qui à l'instar de ses coéquipiers et de son entraîneur, rêve de récompenser les partisans du Rocket avec un match ultime significatif à la Place Bell samedi.
« Les fois que le building est le plus bruyant, c'est quand on joue contre Belleville. Ce sont des matchs qui sont intenses et toughs. T'es brûlé après les games, mais c'est ceux qui sont le plus le fun à jouer. »
Les renforts arrivent
Au moment d'écrire ces lignes, quelques questions demeurent sans réponse en ce qui a trait aux trios qu'enverra Houle vendredi sur la patinoire du CAA Arena.
Respectivement blessés au bas et au haut du corps, les joueurs de centre Brandon Gignac et Mitchel Stephens ne se sont pas entraînés avec l'équipe pour une deuxième journée de suite mercredi et leur participation au premier duel demeure incertaine. Gignac raterait ainsi un quatrième match de suite et Stephens un deuxième.
« Du côté gauche, le meilleur pour les mises en jeu c'est Gignac, puis de l'autre bord c'est Stephens. Ça fait un trou pour les mises en jeu. Ce sont deux joueurs qui contribuent énormément en avantage et désavantage numérique. Ça fait un trou, mais heille, next man up. C'est ça dans la Ligue américaine, que le prochain prenne la pôle. »
Les renforts offensifs devront en effet majoritairement provenir de l'interne. Seul Joshua Roy, qui est remis de sa blessure à la main droite, sera greffé à la formation. Ayant reçu le feu vert des médecins pour effectuer un retour au jeu, le Québécois a pratiqué avec le Rocket mercredi quelques heures avant d'être officiellement cédé dans la Ligue américaine par le CH.
Luke Tuch et Florian Xhekaj, deux espoirs récemment mis sous contrat par le Canadien, offrent quant à eux des options à Houle pour notamment remplacer Jacob Perreault, dont la saison est terminée.
À la ligne bleue, Logan Mailloux, Jayden Struble et Justin Barron ont eux aussi été mis à la disposition du Rocket.
De leur côté, les Sénateurs d'Ottawa ont prêté les attaquants Zack Ostapchuk et Jiri Smejkal à leur club-école mercredi pour les matchs capitaux du week-end. En début de semaine, c'est le joueur de centre Matthew Highmore qui a été rétrogradé aux B-Sens.
La dernière bataille approche donc, et elle sera significative. Un dénouement déjà plus qu'heureux pour un jeune Rocket qui ne revendiquait que cinq victoires après les 22 premiers matchs du calendrier, faut-il le rappeler.
« Si on nous avait dit après 15 matchs qu'en gagnant nos deux derniers on ferait les playoffs, je pense que tout le monde aurait été content de notre retour », fait remarquer Maillet.
« Là, il faut faire les séries. Mais après ça, je ne serais pas surpris qu'on aille loin. »