Pas une minute à perdre pour Pascal Vincent au camp du Rocket
LAVAL – Le camp d'entraînement du Rocket de Laval est ouvert, et de toute évidence, il n'y a pas une minute à perdre pour le nouvel entraîneur-chef Pascal Vincent et son personnel de soutien.
Mardi, alors que les arbitres se faisaient attendre pour le début du premier de deux matchs intra-équipe en autant de jours sur la glace communautaire adjacente à la Place Bell, Paul Byron, consultant au développement des joueurs, et Daniel Jacob, entraîneur adjoint, ont momentanément remplacé les deux retardataires.
Ça roule. Il faut ce qu'il faut.
Pascal Vincent, lui, a observé ses ouailles du haut des estrades, accompagné de quelques membres de sa garde rapprochée, notamment Francis Bouillon, pendant les deux périodes de 25 minutes à temps continu auxquelles 29 joueurs ont participé.
« On avait plusieurs options à savoir ce qu'on allait faire, mais on veut évaluer [les joueurs] le plus rapidement possible. Ça va être la même cédule demain, et on joue deux matchs [préparatoires] à Belleville (vendredi et samedi, NDRL), donc ça nous donne [quatre] matchs pour évaluer nos joueurs », a expliqué le pilote.
« Ce qu'on veut évaluer, c'est comment ils comprennent ce qu'on enseigne sur vidéo avant les matchs. Ce que je regardais aujourd'hui, il y avait bien sûr les habiletés individuelles, oui, mais je voulais surtout voir qui est capable d'assimiler rapidement ce qu'on enseigne et qui est capable de l'exécuter pour qu'on ait un pouls de l'équipe. »
Les rappels de Lucas Condotta et Luke Tuch par le Canadien de Montréal en matinée ont contraint les deux équipes à évoluer à huit attaquants chacune, alors que les deux brigades défensives étaient elles aussi privées d'un arrière.
D'une part, chez les Rouges, Owen Beck a amorcé la journée au centre d'un trio complété par Laurent Dauphin et Jared Davidson. L'autre unité offensive de ce groupe était quant à elle formée de Florian Xhekaj au centre de Vincent Arseneau et Alex Beaucage.
Le premier trio des Blancs allait de son côté comme suit : Brandon Gignac, flanqué de Sean Farrell et de Xavier Simoneau. Riley Kidney était pour sa part aux commandes de l'autre trio complet, avec Charles Savoie et Filip Mesar à ses côtés.
« On a fait deux équipes, a relativisé Vincent. On a essayé d'équilibrer les deux équipes pour que ça fasse un peu de sens, mais je ne lirais pas trop dans ce que vous avez vu. »
« You're out! »
Les retours prochains de Condotta et Tuch, jumelés à la prochaine vague de coupes du Canadien changeront passablement le portrait de l'équipe dans les prochains jours et la prochaine semaine. Les attaquants Alex Barré-Boulet et Emil Heineman, qui prolongent leur séjour au Centre Bell, pourraient arriver bientôt en renforts. Il en va de même pour les défenseurs Logan Mailloux, Jayden Struble et Adam Engström.
D'ici là, les joueurs présents ont peu de temps et de marge de manœuvre pour impressionner le nouveau patron. Si Vincent ne se fixe pas d'échéancier précis pour ses premières coupes, quelques performances insatisfaisantes pourraient le forcer à réagir rapidement.
« Il y a des joueurs aujourd'hui qui ont un crochet [à côté de leur nom] et des joueurs qui ont des "X" après le match. Après deux "X", t'es dans le trouble, pis au troisième, you're out », a annoncé le coach.
Tout ce beau monde se retrouvera à nouveau sur la patinoire mercredi pour un autre match intra-équipe, après quoi l'équipe montera à bord d'un autobus jeudi pour se rendre à Belleville afin d'y jouer deux rencontres préparatoires contre les Senators et les Marlies de Toronto vendredi et samedi.
Le développement de Reinbacher retardé, mais pas menacé
Au cours de ces duels, Vincent et son groupe d'entraîneurs devront s'affairer à trouver un remplaçant à David Reinbacher, à qui on promettait d'offrir toutes les chances de se développer sur le flanc droit à sa première campagne professionnelle en Amérique du Nord.
Alors que les futurs coéquipiers du choix de premier tour du CH en 2023 étaient déjà sur la patinoire, le Tricolore a confirmé que son espoir ratera les cinq à six prochains mois d'activités afin de se remettre d'une opération au genou gauche.
« C'est tough pour Reino et c'est tough pour nous autres. C'était une grosse année pour lui, mais ça fait partie de la game. On va essayer de le supporter le mieux possible dans cette situation pour garder son esprit vif et continuer à lui enseigner. […] Maintenant, à savoir qui va le remplacer dans notre formation, je ne le sais pas. », s'est désolé Vincent, qui ne s'attend pas à ce que le développement à long terme de la recrue soit menacé.
« C'est sûr que ça va le retarder, mais est-ce que ça va avoir un impact sur le joueur qu'il est supposé devenir dans trois, quatre ou cinq ans, je pense qu'on est capable d'atteindre ça quand même. »
Pour être lui-même passé par là, le vétéran Brandon Gignac ne peut que sympathiser avec son coéquipier.
« C'est sûr que je vais lui écrire. J'ai eu la même blessure à ma première année pro aussi », a réagi l'attaquant de 26 ans en apprenant de la bouche du confrère de La Presse Guillaume Lefrançois que Reinbacher avait été opéré.
« C'est dur pour le moral parce que tu te dis que pendant que tout le monde s'entraîne et s'améliore, toi tu es à l'arrêt. C'est un gros six mois à cet âge-là. Entre 18 et 23 ans, c'est le prime pour se développer et tu dois manquer six à huit mois. C'est difficile. Il doit rester positif et en profiter pour travailler fort dans le gym. »