Pascal Vincent et son entonnoir
LAVAL – Pascal Vincent le répète à chacune de ses rencontres avec les journalistes depuis l'ouverture du camp des recrues du Canadien. Il apprend encore à connaître son monde.
Les noms lui sont maintenant familiers. Les visages aussi. Et, de plus en plus, les habiletés et les compétences de chacun des joueurs qu'il a le mandat de développer dans sa fonction d'entraîneur-chef du Rocket de Laval.
« Maintenant, il s'agit de définir les rôles et les choses qu'on doit améliorer. »
Avec cinq attaquants qui en seront potentiellement à leur première saison complète chez les professionnels – Owen Beck, Filip Mešár, Florian Xhekaj, Luke Tuch et Israel Mianscum – et trois autres avants qui en seront à leur deuxième – Sean Farrell, Riley Kidney et Jared Davidson – le coach du club-école ne manque certes pas de matière à façonner en attaque.
Et l'heure est aux expériences.
Au jour 2 du camp d'entraînement de l'équipe, mercredi à la Place Bell, Vincent a notamment choisi de réunir Beck, Mešár et Davidson sur une même unité.
Voici par ailleurs à quoi ressemblait la composition des deux formations envoyées sur la patinoire pour le deuxième match intra-équipe du camp :
ROUGES
Davidson-Beck-Mesar
Tuch-Xhekaj-Arseneau
Nijhoff-Novak-Beaucage
Hayes-Sévigny
Paquette-Jacobs
Motew
Jones
Cavallin
BLANCS
Farrell-Gignac-Simoneau
Kidney-Condotta-Dauphin
Mianscum-Cormier-Savoie
Wotherspoon-Trudeau
Gélinas-Jandric
Thomas
Hughes
« On va regarder ce qui marche et ce qui ne marche pas, et on va essayer de jumeler nos jeunes. Parfois, il y a des combinaisons qui se créent naturellement, et il y en a d'autres que tu espères que ça va marcher, mais ça ne fonctionne pas. On va voir comment ça va. Ça fait partie de l'évaluation », a noté Vincent lorsque questionné à savoir si l'équilibre entre l'expérience et l'inexpérience allait influencer la composition de ses trios.
Chose certaine, le pilote entend donner l'opportunité à ses jeunes joueurs de définir le rôle et la spécialité qui leur permettront peut-être un jour de se vêtir des couleurs de la maison-mère.
Citant en exemple Davidson, qui a su se démarquer en jouant notamment deux matchs préparatoires avec le Canadien avant d'être retranché, Vincent s'est ouvert sur le travail de raffinage qui attend ce dernier et tous les autres espoirs appelés à s'installer cette année dans le vestiaire de la Place Bell.
« C'est un gars qui peut jouer au centre [...], et là il joue à l'aile. On va essayer de lui montrer un peu les deux jobs. Je vois beaucoup de potentiel chez lui et je sais que c'est un gars à qui ça ne dérange pas trop de jouer physique non plus. Il a beaucoup d'éléments. Maintenant, il faut créer un genre d'entonnoir. Créer une identité.
« Quand on parle de toi, si j'ai de la misère à te décrire en juste en quelques mots, on n'est pas rendu à la bonne place. Il faut qu'on soit capable de te décrire en juste quelques mots. Quand t'es rendu là, t'as une identité », a élaboré Vincent pour préciser sa pensée.
« On a besoin de se rendre là avec nos jeunes joueurs. »
Plus de responsabilités, un rappel en tête
Au camp du Tricolore, Davidson a offert un aperçu des qualités qui le distinguent. Outre son excellent lancer et sa volonté à se frotter à plus gros que lui, le choix de 5e tour du CH en 2022 a de plus exposé ses aptitudes en échec-avant lors du premier match préparatoire de l'équipe contre les Flyers de Philadelphie.
En deuxième période, l'Albertain de 22 ans a subtilisé la rondelle à un défenseur en zone ennemie, avant de mettre la table à un but de Luke Tuch. Il s'agissait alors de la première de ses deux mentions d'aide dans la rencontre.
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« Le camp s'est bien déroulé, concluait Davidson, mercredi après l'entraînement du Rocket. Je pense que j'ai bien joué et j'ai entendu de bonnes choses sur mon jeu. C'est à moi maintenant de juste continuer à m'améliorer chaque jour dans l'espoir d'être rappelé. »
Car contrairement à l'an dernier, il s'agit ici d'une possibilité. Après avoir écoulé un premier contrat d'un an valide que pour la Ligue américaine, Davidson a convaincu le Canadien de lui offrir un premier pacte de deux ans à deux volets cet été, plutôt que de renoncer à ses droits. Et ce même si deux blessures subies à sa saison recrue à Laval ont freiné sa progression et limité sa charge de travail à 38 matchs.
« Je ne savais pas trop ce qui allait se passer et si j'allais revenir, mais je suis heureux qu'ils aient dit oui », a confié celui qui a conclu la dernière campagne avec 11 buts et 5 passes à sa fiche après une acclimatation qui lui a valu quelques soirées dans les estrades.
Pour l'instant, Davidson ne peut se prononcer sur le mandat qui lui sera conféré cet hiver, mais il sera assurément plus important que l'an dernier.
« Je suis prêt à jouer n'importe quel rôle qu'on me dira de jouer, a-t-il promis. Si c'est d'être plus physique que l'an dernier, je le serai. Si je dois marquer plus souvent, je marquerai des buts. Je suis prêt à jouer dans toutes les situations : le jeu de puissance, le désavantage numérique... n'importe où. Tout ce que je veux, c'est de jouer et aider l'équipe. »
Reste à passer dans l'entonnoir.