MONTRÉAL – Guillaume Brisebois s’est retrouvé dans une situation surréaliste lundi soir. Conditionné depuis trois ans à considérer le Rocket de Laval comme un rival, c’est dans l’uniforme rouge du club-école du Canadien que le défenseur québécois a disputé son premier match de la saison.

Brisebois n’a pourtant été ni échangé, ni libéré par les Canucks de Vancouver, l’équipe qui détient ses droits depuis qu’elle l’a repêché en troisième ronde en 2015. Il y a quelques semaines, il patinait même sur l’escouade de réserve du club dans l’espoir d’obtenir quelques matchs dans la Ligue nationale.

Mais est arrivé le moment où les dirigeants des Canucks ont jugé que le jeune réserviste était mûr pour jouer quelques matchs. La décision logique était de le rétrograder dans la Ligue américaine, mais un détail important devait être considéré. Le club-école des Canucks est basé à Utica, dans l’État de New York.  

« Donc si je me faisais rappeler, ça aurait été deux semaines de quarantaine en revenant à Vancouver », expliquait Brisebois après avoir contribué à la victoire de 3-2 du Rocket contre les Senators de Belleville.

En guise de compromis, le natif de Longueuil a été envoyé au Rocket sous forme de prêt. La transaction a été annoncée le 5 mars et après avoir respecté la période d’isolement conditionnelle à son transfert, il a finalement joué un premier match en 2021. À sa première présence à la ligne bleue du Rocket, le vétéran de trois saisons dans la Ligue américaine a formé une paire avec Josh Brook.

« Ce sont des gars que je n’aimais pas trop affronter, mais j’aime beaucoup jouer avec eux. Ce sont des gars qui travaillent fort. Je suis vraiment content d’être ici. »

Brisebois avait eu des rencontres virtuelles avec les entraîneurs du Rocket afin d’assimiler le système de jeu de l’équipe durant sa quarantaine.

« Je me sentais bien, étonnamment, mais les gars jouent tellement bien dans la structure ici. C’est prévisible, comment ils jouent, donc ça rend la tâche assez facile à un gars qui entre dans l’alignement. »

Si elle permet à Brisebois de demeurer actif en attendant un possible rappel dans la LNH, la situation profite également au Rocket, qui peut compter sur un défenseur d’expérience solide en l’absence de ses propres vétérans. À l’aube d’un voyage de huit matchs dans l’Ouest, la troupe de Joël Bouchard est privée de Xavier Ouellet et Gustav Olofsson. Le premier a été rappelé par le Canadien tandis que l’autre a quitté l’équipe pour être auprès de sa conjointe et de leur nouveau-né.

« Si on m’avait demandé de faire des prédictions en début de saison, jamais je n’aurais cru que j’allais jouer avec le Rocket, a dit Brisebois. Je n’ai aucune idée de ce qui m’attend. On n’a pas parlé d’échéancier avec Vancouver. J’y vais au jour le jour, j’apprends peu importe où je suis et je vais donner mon 100%. »

Brisebois et la transition d'adversaire à coéquipier