Du jeu un peu plus à l'image du quatrième trio pour conclure la saison
Vous pourrez regarder le match Crunch c. Rocket vendredi soir à 19 h sur RDS et RDS.ca.
Il est rare que l'on fasse grand cas d'un quatrième trio, mais celui du Rocket de Laval correspond exactement au style de jeu nécessaire lors des dernières semaines d'une saison.
Les joueurs du Rocket ont amorcé leur entraînement de jeudi, à la Place Bell, en s'accrochant au cinquième et dernier rang donnant accès aux séries dans la section Nord. Ils n'ont toutefois pas le luxe de prendre à la légère leurs six derniers matchs à disputer.
Alors que la pression monte et que le jeu devient de plus en plus intense, physique et serré, il n'est pas surprenant de voir la majorité des parties se terminer à bas pointage. Lorsque les joueurs offensifs ont un peu moins de place pour travailler, d'autres doivent leur en faire. Ce sont dans ces moments que l'entraîneur-chef Jean-François Houle s'appuie sur des vétérans comme le capitaine Gabriel Bourque, Lucas Condotta, Filip Cederqvist et Mitchell Stephens.
Régulièrement inscrits au sein du quatrième trio sur la feuille de match, Bourque, Condotta et Cederqvist ne sont pas nécessairement relégués à un rôle secondaire. Ils ont souvent obtenu la confiance de leur entraîneur-chef et en retour, ils ont répondu présents chaque fois qu'ils ont sauté sur la glace.
« Ce sont des joueurs qui sont capables d'être physiques, qui sont responsables, qui gagnent leurs batailles et qui ont de l'expérience. Pour un entraîneur, tu n'as pas peur de mettre des joueurs de la sorte sur la patinoire, peu importe les situations, a insisté Houle. Ce sont des gars qui vont se sacrifier pour l'équipe. Ce ne sont pas ceux qui amassent le plus de points, mais quand les matchs sont serrés ou importants, nous les utilisons plus souvent. »
Cederqvist et Condotta ont respectivement disputé 102 et 138 matchs dans la Ligue américaine, mais ils ont encore du chemin à faire pour rattraper un vieux routier comme Bourque.
Âgé de 33 ans, l'ancien choix de cinquième ronde des Predators de Nashville a participé à 358 matchs dans la Ligue américaine, en plus de 413 dans la LNH. De son propre aveu, Bourque a connu des moments plus difficiles cette saison, mais il connaît son rôle au sein du Rocket et il vient d'obtenir trois points à ses quatre dernières sorties.
« Je me suis accroché à mon apport au-delà des points pendant toute ma carrière. C'est pour ça que j'ai joué chez les professionnels aussi longtemps. Je dois continuer à jouer de cette façon et c'est un bonus quand les points arrivent », a-t-il souligné.
Contre les Senators de Belleville, samedi dernier, les Lavallois ont connu un creux de vague en deuxième période et ils ont semblé au bout du rouleau. Houle a demandé un temps d'arrêt et il a modifié ses trios, plaçant Condotta en compagnie de Brandon Gignac et Sean Farrell, deux joueurs rapides et offensifs.
Malgré la défaite, le Rocket a obtenu un regain de vie et l'expérience a été bénéfique pendant une dizaine de minutes. À l'entraînement, l'entraîneur-chef avait cette fois réuni Condotta à Philippe Maillet et Lias Andersson, deux autres joueurs plus axés vers l'attaque.
Houle a pensé à séparer ses joueurs du quatrième trio pour les jumeler à des attaquants plus offensifs, mais il a préféré les laisser travailler ensemble, dans leurs forces.
«Nous y avons pensé, mais sur le plan des habiletés, ça peut être difficile de suivre un joueur comme Gignac. Nous tentons d'ajuster les trios pour que tout le monde ait du succès. Sauf que tu peux parfois mettre des joueurs de la sorte sur un trio offensif, parce que ça peut donner de l'énergie. Condotta, ce n'est pas un gars qui produit beaucoup, mais il est premier sur les rondelles et il est bon en échec-avant», a-t-il indiqué.
L'entraîneur-chef de la formation lavalloise aimerait évidemment que tous ses joueurs s'inspirent du style de jeu pratiqué par son quatrième trio, mais il est conscient que ça ne cadre pas dans l'identité de tout le monde, surtout les jeunes. Il s'attend malgré tout à ce que ses hommes ne coupent pas les coins ronds lors des trois dernières semaines de la campagne.
« Ce n'est pas tout le monde qui est capable de jouer ce style de jeu, mais tout le monde est capable de jouer de la bonne façon. Des gars comme Condotta, Bourque et Cederqvist gagnent régulièrement leurs batailles le long des bandes, et des jeunes comme Farrell et (Riley) Kidney ne sont pas rendus là dans leur carrière. Tu peux quand même contribuer de la bonne manière en effectuant les bonnes choses en prenant les bonnes décisions », a observé Houle.
Le Rocket disputera deux matchs en deux jours à la Place Bell, en fin de semaine. Il croisera d'abord le fer contre le Crunch de Syracuse, qui occupe le premier rang de la section Nord, avant de se mesurer aux Thunderbirds de Springfield, qui sont encore dans la course aux séries dans la section Atlantique.
Aucune des sept formations de la section Nord n'a encore confirmé sa place en éliminatoires, signe de la parité dans cette partie de la Ligue américaine. Dans le vestiaire du Rocket, Houle n'a pas vraiment besoin de rappeler à quel point les prochaines parties sont cruciales pour la suite des choses.
« Les joueurs savent ce qu'ils ont à faire. Nous sommes simplement là pour les soutenir et les motiver », a-t-il affirmé.
« C'est le temps de passer de la parole aux actes. Surtout ce week-end à domicile. Comme capitaine, je n'ai pas besoin de parler. Les gars savent qu'ils doivent arriver prêts », a ajouté Bourque.