Joshua Roy et Logan Mailloux déçus, mais prêts à travailler à Laval
Il y a un an, Joshua Roy et Logan Mailloux avaient été déçus d'apprendre que la direction du Canadien de Montréal les cédait au Rocket de Laval après le camp d'entraînement. Le scénario s'est répété en 2024, mais il était clair, mardi, que ce dénouement a été beaucoup plus difficile à encaisser pour ces deux joueurs qui, l'an dernier et à des degrés différents, ont goûté à la Ligue nationale de hockey.
Environ 24 heures après leur rétrogradation au club-école du Tricolore dans la Ligue américaine, les deux jeunes et talentueux hockeyeurs ont tour à tour livré leurs états d'âme sur un ton plutôt monocorde qui, comme leur physionomie d'ailleurs, ne cachait nullement leur déception.
Entre Mailloux et Roy, le Québécois semblait être celui qui s'en était le mieux remis lors de sa mêlée de presse avec les journalistes, non loin du vestiaire de l'équipe à la Place Bell.
« Je dirais que ç'a été plus hier (lundi). La pilule a été difficile à avaler. Mais ce matin, c'est un nouveau départ. Maintenant, c'est de travailler sur moi, travailler sur mon jeu. Mon but, c'est de retourner en haut », a d'abord déclaré Roy, qui a joué 23 matchs avec le Tricolore l'an dernier et qui a inscrit neuf points dont quatre buts.
« C'est sûr qu'en ayant joué des matchs (dans la LNH) l'année dernière, j'avais des attentes élevées. Mais je vais travailler et ça va revenir », a-t-il ajouté, lorsqu'il s'est fait demander s'il croyait avoir mérité un poste avec le Tricolore pendant le camp d'entraînement.
De son côté, Mailloux semblait encore sonné par la décision de l'état-major du Canadien au point où il ne pouvait dire s'il avait été surpris ou non.
« Je ne sais pas. Je n'étais pas content, bien évidemment. Vous n'aimez pas être rétrogradé. Surpris ou non, je ne suis pas trop certain, pour être honnête », a réagi Mailloux, qui a joué un seul match avec le Canadien la saison dernière.
« Je n'ai jamais pensé que mon poste (avec le Canadien) était assuré à 100%, mais c'est clair que c'était mon objectif. J'avais l'impression que j'avais bien fait. Mais je ne m'attarderai pas trop là-dessus. C'est du passé, et j'ai hâte au gros week-end qui s'en vien t», a enchaîné le défenseur en faisant allusion aux deux premiers matchs du Rocket, vendredi et samedi à Providence et à Springfield.
Dans leur évaluation de leur rendement respectif pendant le camp d'entraînement et leur analyse du travail à faire pour mériter un rappel, Roy et Mailloux ont tous deux parlé de constance.
« Dans quelques matchs, j'ai été bon, dans d'autres, je n'ai pas été à mon meilleur », a admis Mailloux. «Je dois offrir cette constance à tous les matchs.»
« À chaque présence sur la glace, je dois y aller à fond de train», a souligné Roy, qui s'est aussi attardé sur son rendement en attaque pendant les matchs préparatoires.
« Mon style de jeu, c'est de créer, offensivement. Je trouve que je n'ai pas eu les touchers de rondelles. C'est de travailler là-dessus. Pour être dans la LNH, ça prend un jeu vraiment LNH. Il faut que je travaille sur certains points pour, un jour, avoir un jeu LNH. »
Soutien à l'interne
Si la déception que ressentaient Roy et Mailloux mardi était palpable, elle est aussi compréhensible, selon l'attaquant Brandon Gignac et l'entraîneur-chef Pascal Vincent. Aussi, les deux hommes, dans leur position respective, seront là pour les relancer.
« C'est sûr que c'est bon pour nous, mais c'est très 'plate' pour eux. Ce sont deux gars qui ont tellement de talent. On va essayer de les aider pour qu'ils retournent le plus vite possible parce que ce sont deux très bonnes personnes aussi », a déclaré Gignac.
De son côté, Vincent a rencontré les joueurs retranchés lundi soir — le gardien Jakub Dobes et le défenseur Adam Engström ont aussi été cédés au Rocket — et il a vu des jeunes hommes avec des attitudes positives.
« Évidemment, les gars sont tout le temps un peu déçus. L'objectif, c'est de jouer dans la Ligue nationale. Mais l'attitude était excellente », a décrit le nouvel entraîneur-chef du Rocket.
« On les a rencontrés et on leur a dit 'Tu as la journée pour être déçu, mais demain (mardi), tu te présentes à l'aréna, je veux que tu aies une bonne attitude'. Ils ont été excellents aujourd'hui. »
D'un joueur à l'autre, l'ampleur de la déception peut être différente, a par ailleurs mentionné Vincent.
« Les gars ont passé beaucoup de temps en haut. Eux, ils se voient là, et si c'était différent, je ne comprendrais pas. Pour certains, l'interrupteur se tourne rapidement. Pour d'autres, ça prend un peu plus de temps. Donc, ça va être à nous de voir combien de temps ça va prendre. »
Aussi, Vincent estime que la déception que peuvent vivre des joueurs comme Roy et Mailloux est légitime.
« Ils ont le droit d'être déçus. Ils ont le droit de vivre ce sentiment-là. Pour la plupart, c'est l'une des premières fois qu'ils sont retranchés dans leur vie. C'est correct d'être déçus. Mais il ne faut pas que ça traîne trop longtemps. »