La blessure de Mesar freine le bel élan du trio de jeunes qu'il formait avec Beck et Davidson
De son propre aveu, Pascal Vincent ne savait trop à quoi s'attendre quand il a décidé de réunir Jared Davidson, Filip Mesar et Owen Beck au sein d'un même trio dès le début de la saison du Rocket de Laval. L'expérience, un succès lors des cinq premiers matchs, doit cependant être interrompue à cause d'une sévère blessure à l'un des trois jeunes attaquants.
Mesar n'a pas été en mesure de terminer la rencontre de vendredi dernier contre les Comets d'Utica, à la Place Bell, quand il s'est blessé au bas du corps lors d'un contact survenu près du banc du club visiteur. Le diagnostic est tombé lundi: Mesar sera à l'écart du jeu pendant huit à 10 semaines.
« Super déçu, super déçu », a répété Vincent mardi midi après la séance d'entraînement de ses joueurs en prévision du troisième match consécutif entre le Rocket et les Comets, qui aura lieu mercredi soir à Laval.
« Je pense qu'il était sur une lancée. Sa confiance était déjà à une belle place. Mentalement, il était à une belle place. Physiquement, il travaillait fort », a ajouté l'entraîneur-chef du Rocket.
Réclamé au 26e rang lors de la séance de sélection de 2022 de la LNH au Centre Bell, Mesar a amassé cinq points, dont quatre mentions d'aide, au fil de ses cinq premières parties depuis le début de la saison. Toutefois, d'autres aspects du jeu du Slovaque de 20 ans plaisaient à Vincent.
« On a vu les habiletés, son talent avec la rondelle et les jeux qu'il peut faire. Ça c'est une chose, mais ce n'est pas assez si tu ne travailles pas. Son intensité était excellente. Son jeu sans la rondelle, qui est super important, il essayait de s'améliorer et il faisait de bonnes affaires. Il allait très, très bien et c'est vraiment décevant pour lui, pour nous. »
En plusieurs occasions depuis le début de la saison, Vincent avait souligné la qualité du travail de ses trois jeunes joueurs qui, ensemble, ne totalisaient que 41 matchs d'expérience dans la Ligue américaine avant le début de la campagne. Du nombre, Davidson en comptait 38 et Beck n'avait encore jamais joué dans le circuit.
Pourtant, Mesar, Davidson (2-2-4) et Beck (1-2-3) ont amassé 12 points et leur ratio défensif s'élève à plus-11, soit plus-5 pour Davidson et plus-3 pour Mesar et Beck.
Mais ce qui impressionne le plus les observateurs, c'est la rapidité avec laquelle ils ont réussi à créer une chimie.
« On les a mis ensemble parce qu'on pense que ça peut être un bon mix, mais on ne savait pas si ça allait fonctionner. Et ça fonctionnait. La chimie s'est installée super vite et donc, on voulait les garder ensemble le plus longtemps possible », a noté Vincent.
« Je pense qu'ils ont commencé à avoir un peu de succès offensivement et ça les a aidés à créer cette chimie. Mais ils ont eu du succès offensivement parce qu'ils jouaient bien défensivement », a aussi souligné l'entraîneur-chef du Rocket.
Autant Beck que Davidson ont été surpris de la rapidité avec laquelle les trois jeunes joueurs ont pu former un trio efficace aussi rapidement.
« Nous nous entendons bien ensemble et ça commence avec nos styles de jeu », a avancé Davidson.
« Mesar voit la patinoire extrêmement bien, il est rapide et peut faire de belles feintes. Beck patine tellement bien avec la rondelle et il travaille fort dans les coins. Je peux appliquer de l'échec-avant, tirer au filet et faire tout ce dont j'ai besoin de faire. Je pense que nous nous complétons bien et ça allait de mieux en mieux à chaque match. »
« Il faut habituellement un certain temps avant d'établir une chimie avec tes nouveaux coéquipiers de trio, surtout quand tu arrives avec une nouvelle équipe et dans une nouvelle ligue », a reconnu Beck, qui est un très bon ami de Mesar et qui connaît également très bien Davidson, avec lequel il a été cochambreur lors des derniers camps d'entraînement du Canadien.
« Peut-être que c'est de là que vient notre chimie. Je pense que nos styles de jeu vont bien ensemble. 'Davey' possède un bon tir, il a un bon physique et il peut s'en servir en échec-avant. Mes et moi sommes de rapides patineurs. Nous travaillons bien ensemble, nous possédons tous de bons tirs et nous sommes capables de nous retrouver sur la patinoire. »
À l'instar de Vincent, Davidson et Beck étaient attristés de perdre leur coéquipier de trio, surtout qu'ils savent à quel point une si longue absence peut peser sur le moral d'un joueur.
Davidson et Beck ont pu parler à Mesar depuis la blessure et voient un jeune homme anxieux de revenir et qui garde un bon moral, même s'il sait que le processus de guérison sera long.
« Je me sens mal pour lui. Une si longue absence, c'est terrible », a déclaré Davidson.
« Je lui ai parlé et j'essaie de l'aider à garder la tête haute et à demeurer positif. Mais ça fait mal, aussi, parce qu'il jouait tellement bien. »