Un passage en Slovaquie qui rapporte à Miguel Tourigny
LAVAL, Qc - Les voyages forment la jeunesse, dit un vieux dicton. Peut-être aident-ils aussi un jeune à gagner en maturité. Quand on l'écoute, c'est ce que l'on peut tirer de l'expérience qu'a vécue le Québécois Miguel Tourigny en 2022-2023.
Au lendemain d'une première sortie en matchs préparatoires lors de laquelle il a contribué à une victoire de 3-1 du Rocket de Laval contre les Marlies de Toronto avec une récolte de deux mentions d'aide, le défenseur originaire de Victoriaville raconte aujourd'hui que sa décision de s'expatrier en Slovaquie, il y a un an, l'a bien servi. Sur le plan hockey, mais aussi dans le quotidien.
« Je pense que le fait de jouer avec des hommes, tout de suite, ça m'a aidé », a déclaré Tourigny dans le vestiaire du Rocket vendredi midi.
« Je pense que ç'a été une bonne décision d'aller là-bas parce que j'ai acquis de la maturité hors de la patinoire, mais aussi sur la glace. Je pense que cette année, c'est ça qui m'aide beaucoup », a-t-il ajouté.
« Là-bas, tu côtoies des gens qui ont des enfants, qui ont des maisons, qui prévoient l'avenir. Ç'a m'a amené à avoir une nouvelle mentalité. Là, je pense plus à l'avenir », affirme Tourigny.
Lorsqu'il a été invité à relater son expérience en Slovaquie, Tourigny a admis que les premières semaines n'avaient pas été faciles.
« Je me promenais avec 'Google traduction' partout où j'allais, a-t-il illustré. C'était quand même difficile. »
Après un séjour dans un hôtel et des repas qui consistaient souvent en de simples sandwichs préparés à l'avance, Tourigny a pu se trouver un logis. Il a eu l'aide de sa mère et la visite de son amie de coeur pendant environ trois mois. Ces présences ont facilité la transition, laisse-t-il sous-entendre.
Lorsque Tourigny a choisi de s'envoler vers la Slovaquie, il venait d'être retranché du camp du Rocket. Il aurait pu éviter pareil dépaysement en retournant dans la Ligue junior majeur du Québec.
« D'aller jouer en Europe a été l'une des meilleures décisions. Au début, j'étais un peu hésitant, mais après ça, quand j'ai vu ce que ça m'a apporté cette année, je suis vraiment reconnaissant envers mon agent (Mathieu Lacharité), mes parents et tous ceux qui m'ont supporté à aller là-bas. »
Tourigny a employé deux mots pour résumer son camp d'entraînement au sein de l'organisation du Tricolore l'année dernière: « vraiment atroce ». Mais jusqu'à maintenant cette année, Jean-François Houle, l'entraîneur-chef du Rocket, a vu un joueur qui s'est amélioré à bien des égards.
« Il est beaucoup plus fort physiquement, il gagne beaucoup plus de batailles en zone défensive, il prend de meilleures décisions avec la rondelle, il n'est pas partout », a analysé Houle.
« C'est bien qu'il s'évalue comme ça. Il s'est bien évalué parce que l'année passée son camp a été moyen. Cette année, il a un meilleur camp. Je pense qu'il a réalisé qu'il ne peut pas tout le temps se porter à l'attaque. C'est un défenseur, il faut qu'il défende. Jusqu'à maintenant, on est content de son camp. »