Un début de saison « rock and roll » attend le Rocket
LAVAL – Le camp d'entraînement du Rocket de Laval s'est ouvert sous le signe du renouveau et, surtout, de la jeunesse.
Des 35 premiers joueurs qui se sont rapportés à la Place Bell lundi pour les deux premières séances d'entraînement, un seul était âgé de plus de 30 ans : le capitaine Gabriel Bourque (33). Mardi, Phillipe Maillet, ignoré au ballottage, viendra s'ajouter au club des trentenaires qu'il a intégré il y a bientôt un an.
Et ce sera tout.
Rares sont les joueurs de plus de 25 ans qui tenteront d'amorcer la saison dans l'uniforme du club-école du Canadien de Montréal. C'est le temps de faire de la place à la relève et aux recrues. Bon nombre d'espoirs de l'organisation bien en vue, notamment Joshua Roy, Sean Farrell, Jared Davidson, Riley Kidney, Filip Mesar et Miguël Tourigny tâcheront au fil des prochains jours de percer la formation pour y poursuivre leur développement.
« C'est un beau défi. C'est sûr qu'on va être jeune, mais ce sont des jeunes avec du talent. Le début d'année va peut-être être un peu rock'n'roll, mais je pense qu'après Noël, quand on sera bien établi, ça devrait bien aller », anticipe l'entraîneur-chef Jean-François Houle.
« Ce ne sera pas parfait. Il faut implanter notre structure et montrer aux jeunes joueurs comment devenir des pros. Tout ça prend du temps. Qu'ils arrivent de n'importe quelle ligue, ça n'arrive pas du jour au lendemain. Mais on est prêts à ça. Ils vont faire des erreurs au début, c'est normal. »
La patience, de toute évidence, sera donc de mise chez le Rocket, qui a notamment décidé de rompre son association avec plusieurs vétérans, entre autres l'ancien capitaine Alex Belzile, le meilleur pointeur de l'an dernier Anthony Richard, de même que Peter Abbandonato et Joël Teasdale. Si bien que Bourque et Brandon Gignac sont actuellement les seuls joueurs du Rocket à avoir défendu les couleurs de l'équipe lors des deux dernières campagnes.
Pour leur offrir du support et pour guider les p'tits nouveaux, la direction du Tricolore a greffé les attaquants Lias Andersson et Maillet à la formation lavalloise. Andersson, un ancien choix de premier tour des Rangers de New York en 2017 (no 7) arrive du Rein d'Ontario, un club de la LAH avec lequel il a récolté 59 points en 67 matchs l'an dernier. Maillet, quant à lui, est de retour dans la Ligue américaine après un séjour de deux saisons dans la KHL.
Ceux-ci devront forcément faire leur part, mais les recrues, à la dure, auront aussi toutes les occasions de contribuer.
« On a fait de la place aux jeunes. Là, c'est à leur tour de nous démontrer ce qu'ils peuvent faire. Je pense qu'on les a assez bien entourés avec des joueurs d'expérience capables de les épauler », note Houle, qui dit avoir déjà observé ce mentorat lors des deux premières séances d'entraînement du groupe.
« C'est le fun d'avoir des jeunes joueurs, mais ce que les gens oublient, c'est qu'on était jeune l'an dernier aussi, a fait remarquer Houle. On avait [Rafaël] Harvey-Pinard, [Jesse] Ylönen, [Cayden] Primeau, [Mattias] Norlinder et [William] Trudeau. Sauf que ce n'était peut-être pas des choix de première ou deuxième rondes comme ceux qui sont avec maintenant nous. »
Une chance que les Lions sont là
Ce n'est cependant pas tout le monde qui aura la chance d'évoluer à Laval. Certains de ces espoirs n'auront d'autres choix que d'amorcer leur carrière professionnelle dans l'ECHL avec les Lions de Trois-Rivières, une option qu'Houle s'estime chanceux de posséder.
« Ils peuvent apprendre énormément [dans l'ECHL]. D'abord, ils jouent au lieu d'être sur le banc. Puis, ils sont en game shape et quand ils arrivent. Souvent, ils sont plus prêts qu'un joueur qui est sur la cinquième ligne et qui ne joue presque pas. »
« Ils ont fait une bonne job à Trois-Rivières dans les deux dernières années, développe Houle. Les joueurs arrivent tout le temps prêts. Et à cause de cette profondeur, ça nous a permis de faire les séries éliminatoires deux années de suite. Si on n'avait pas eu Trois-Rivières, on n'aurait eu aucune chance de les faire. »
Avant qu'un seul d'entre eux ne soit cédé aux Lions, chacun obtiendra une chance de se prouver, promet Houle. Avec seulement deux matchs préparatoires et encore 11 jours pour sélectionner les membres de son équipe, le stratège veut voir tout son monde à l'œuvre, histoire d'anticiper les prochains mois.
« On n'a pas beaucoup de temps, on joue dans deux jours, a signalé Houle. On a plusieurs joueurs qu'on a besoin de voir pour déterminer s'ils sont capables de jouer au niveau de la Ligue américaine et de faire l'équipe. Puis, on a des joueurs susceptibles d'être rappelés de Trois-Rivières en cours de saison. Il faut avoir l'opportunité de les voir jouer un petit peu pour savoir s'ils sont capables de venir faire le travail. »
La formation des trios et des duos de défenseurs qui amorceront la saison attendra donc encore un peu. Là n'est pas la priorité.
Le Rocket s'entraînera à nouveau mardi et mercredi à la Place Bell avant de prendre la route de Toronto pour y affronter les Marlies jeudi dans le cadre de son premier match hors-concours. Les Lavallois complèteront leur calendrier préparatoire dimanche en accueillant les Senators de Belleville. La saison régulière débutera le vendredi 13 octobre à Laval face aux Canucks d'Abbotsford.