LAVAL – Le vestiaire du Rocket était en train de se vider mercredi soir quand un employé de l’équipe s’est arrêté devant une ardoise pour y effacer les notes qui y avaient été gribouillées. On y retrouvait notamment la fiche de l’équipe à domicile, qui venait de passer à 8-13-2-1 après la défaite de 3-2 fraîchement subie aux mains du Crunch de Syracuse.

 

En termes plus simples, le Rocket venait de subir un 16e revers en 24 matchs à la Place Bell. De ses huit victoires devant ses partisans, six ont été acquises dans les cinq premières semaines du calendrier. Depuis la mi-novembre, le club-école du Canadien n’a gagné que deux fois sur sa patinoire.

 

Il s’agit d’un rendement désolant que Sylvain Lefebvre, lui, ne peut malheureusement pas faire disparaître d’un simple coup de guenille.  

 

« On va faire d’autres essais, on va essayer d’autres choses. Il faut trouver c’est quoi le problème, mais il y a quand même une part de responsabilité qui revient aux joueurs », a répondu l’entraîneur-chef lorsque placé devant ce triste constat.

 

« Dans notre préparation, on peut contrôler ce qu’on fait comme meeting et ce qu’on fait sur la patinoire, mais dès qu’on sort d’ici... Je ne dis pas qu’ils ne sont pas disciplinés ou qu’ils ne font pas les bonnes choses, mais il faut qu’ils trouvent une façon de bien se préparer mentalement. Ce soir, on dirait qu’on a commencé lentement et l’exécution était moins là. C’est là qu’il faut aller chercher une certaine maturité. Il faut qu’on soit meilleurs. »

 

Le constat de Lefebvre, s’il est dur, était partagé par ses joueurs.

 

« On accumule les performances gênantes, déplorait Adam Cracknell. On joue bien sur la route, mais quand on arrive ici, l’effort n’est pas suffisant. Avant d’atteindre le fond du baril, il faut commencer à prendre nos responsabilités. Je crois que plusieurs gars dans ce vestiaire en ont plein le dos de perdre, mais maintenant, il faut que ça commence à paraître dans notre façon de jouer. »

 

« Notre objectif devrait être de faire en sorte que cet aréna soit le plus inhospitalier de la ligue pour les équipes adverses. Présentement, elles arrivent ici et ont la vie beaucoup trop facile, décriait Charlie Lindgren. Il faut se prendre en main. »

 

« Tous les gars ont besoin de prendre un peu de recul, de se regarder dans le miroir et de voir ce qu’ils peuvent changer dans leur routine parce qu’on n’a pas d’excuse, ajoutait Simon Bourque. On joue dans le plus bel édifice de la ligue. C’est à nous de trouver le problème et de le régler. »

 

Le Rocket a encore 14 matchs à domicile à son calendrier et s’il ne trouve pas le moyen d’y connaître du succès, Cracknell redoute le jour où l’équipe finira par y creuser sa tombe.

 

« On prend du retard présentement et à ce rythme, on regardera le calendrier quand il nous restera une vingtaine de matchs et on constatera qu’il faut finir la saison avec une fiche de 15-5. Il nous faut sortir de ce trou dès maintenant avant que la pression ne devienne trop forte. Dès demain, il sera important d’avoir une bonne pratique et de se parler dans le blanc des yeux. Ça doit changer dès ce week-end. »

 

Un triste spectacle pour les patrons

 

Au premier entracte, l’adjoint au directeur général du Canadien Trevor Timmins a fait son apparition sur la passerelle de presse pour y saluer quelques connaissances. Le responsable du recrutement amateur du CH faisait partie d’une délégation de membres de la direction qui s’étaient déplacés sur la Rive-Nord pour voir à l’œuvre les principaux espoirs de l’organisation.

 

Ce qu’ils ont vu, à un mois de la date limite des transactions dans la Ligue nationale, n’a pas dû les exciter.

 

« L’autre soir, j’avais dit aux joueurs que l’état-major était ici et ça n’avait rien donné. Alors ce soir, je n’ai rien dit... je ne sais plus quoi faire! », a dit Lefebvre dans une boutade lancée à la blague, mais qui, dans le fond, est plus sujette à faire pleurer.

 

« Peu importe, à tous les soirs, il y a quelqu’un qui regarde, a poursuivi le coach avec plus de sérieux. Si le match est à RDS, ils n’ont pas besoin d’être ici pour voir le match. Que ça soit quelqu’un du Canadien ou des éclaireurs des autres équipes, il y a toujours quelqu’un qui regarde. »

 

Crunch 3 - Rocket 2