LAVAL - Le retour à la maison n’aura rien réglé aux maux du Rocket de Laval, qui a poursuivi dans la lignée d’un voyage désastreux et prolongé sa série de défaite à six en s’inclinant 5-4 en fusillade devant le Moose du Manitoba, mercredi à la Place Bell.

 

Après avoir orchestré une poussée de trois buts sans riposte en deuxième période, le Rocket a laissé filer deux avances en troisième. Il restait 1:18 au cadran quand Michael Spacek a sauté sur un long retour accordé par Keith Kinkaid pour forcer la tenue de temps supplémentaire.

 

Seth Griffith a ensuite marqué le seul but du bris d’égalité ultime.

 

« On perdait 2-0, la confiance était fragile et on a marqué quatre buts ce soir pour aller en tirs de barrage, s’encourageait l’entraîneur Joël Bouchard au terme du duel. Si on avait marqué en fusillade, on parlerait d’une victoire qui fait du bien. Moi, il faut que je reste en contrôle de la situation. Je ne panique pas parce que je pense que les gars avaient des bonnes intentions et notre jeu a évolué tout au long du match. »

 

« Je crois que tout ça est mental, a tenté d’expliquer l’attaquant Phil Varone. C’est comme si on attendait que les choses se produisent au lieu de les provoquer et dès que la guigne nous tombe dessus, on ne trouve plus de moyen pour s’en sortir. Nos erreurs nous coûtent cher tandis que nous laissons l’adversaire en commettre sans conséquence. On a marqué quatre buts ce soir, ça aurait dû nous suffire pour l’emporter. Il faut limiter le nombre d’erreurs qu’on commet. »

 

Kinkaid, qui obtenait un premier départ depuis le 9 février, a terminé le match avec 25 arrêts et a subi une septième défaite consécutive dans la Ligue américaine. Il faut remonter au 4 janvier pour recenser la dernière victoire qu’il a épinglée à sa fiche.

 

« C’est pas facile pour Keith, on va se dire les vraies choses, a commenté Bouchard. On lui a donné une semaine pour se replacer, il a travaillé fort. C’est un joueur qui est signé par l’organisation du Canadien, alors il faut respecter ça. Il a une bonne attitude, il travaille fort. Évidemment, ça ne va pas comme il veut depuis le début de la saison. Ça a commencé de la mauvaise façon ce soir, mais je trouve qu’il a fait des arrêts. Ça se résume à un petit jeu ici et là pour lui aussi. »

 

À la défense du vétéran gardien, le Rocket a connu un début de match à l’image de son récent voyage et le Moose en a profité pour marquer sur deux de ses trois premiers tirs. Kinkaid a été abandonné par ses coéquipiers et a cédé sur un 2-contre-1 dès la cinquième minute, puis il a bêtement perdu de vue une rondelle qui traînait à ses pieds pour encaisser un deuxième but en 1:45.

 

Rien pour aider, son vis-à-vis Mikhail Berdin réalisait à l’autre bout de spectaculaires arrêts sur des échappées de Charles Hudon et Jake Evans.

 

À son premier match avec le Rocket depuis son essai de six matchs avec le Canadien, Evans n’a montré aucun signe d’un athlète qui a l’intention de s’apitoyer sur son sort, prêchant par l’exemple à la droite d’un trio complété par Hudon et Jesperi Kotkaniemi. À mi-chemin en deuxième période, Evans a bien évalué ses options avant de rejoindre Cale Fleury à l’entrée de la zone ennemie. Sa décision fut la bonne : le jeune défenseur a patiemment cherché l’ouverture et l’a trouvé du côté du bloqueur de Berdin.

 

Puis ce fut au tour du Moose de creuser sa propre tombe. Une tentative de sortie de zone imprudente de Griffith a ricoché sur Yannick Veilleux pour le but égalisateur, puis Evans a été crédité de son 13e but de la saison quand Berdin a lui-même envoyé une rondelle  égarée dans son propre filet.

 

Kinkaid a cédé sur un tir parfait de Leon Gawanke en troisième période, mais le premier trio du Rocket s’est ultimement chargé de ramener l’harmonie à la Place Bell. Hudon a complété une belle passe de Kotkaniemi pour enfiler son 25e but de la campagne.

 

Ça allait être la dernière source de réjouissance pour les Lavallois.

 

Bonne réplique pour Varone et Barber

 

Bouchard avait pris une décision drastique lors du dernier match du Rocket en rayant de l’alignement deux de ses plus hauts salariés. Varone et Riley Barber ont semblé bien comprendre le message de leur entraîneur, mercredi, en livrant une bonne performance aux côtés de Matthew Peca.

 

Varone a été le meilleur du groupe et n’aurait eu besoin que d’un peu plus d’opportunisme de ses compagnons pour inscrire son nom à la feuille de pointage. Berdin lui a aussi bloqué l’accès aux cordages sur des chances de qualité supérieure en fin de deuxième période et en début de troisième. Le vétéran de 29 ans a terminé la rencontre avec trois tirs cadrés.

 

« Je dois être meilleur, a assumé Varone dans le vestiaire. J’ai fait de belles choses dans cette ligue, j’ai la feuille de route pour le prouver, mais je n’ai pas été à la hauteur et je dois faire mieux. »

 

« J’ai trouvé qu’ils ont joué tout un match, a apprécié Bouchard. Sur les détails, ils ont joué sur 200 pieds, ils étaient investis dans le match. Ils ont fait tout un travail pour nous. Ils ont vraiment bien répondu. »

 

Varone tentera de mettre fin à une léthargie personnelle de six matchs vendredi alors que le Rocket retrouvera le Moose pour la deuxième partie d’un programme double. La rencontre sera présentée sur les ondes de RDS. ​

 

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