BROSSARD, Que. - Scott Gomez n'a pas besoin que ses voisins de palier le lui disent. Il sait que les partisans du Canadien s'attendent à davantage de sa part, surtout à la suite de la perte d'un rouage important à l'attaque comme Michael Cammalleri.

«À l'entraînement ce matin, Brian (Gionta) et moi, nous nous sommes parlé. Nous nous sommes dit : 'allons-y, nous devons en faire plus et élever notre niveau de jeu'», a confié un Gomez en verve, jeudi.

«Quand des joueurs importants se blessent, c'est d'autant plus important que des vétérans prennent la relève, a-t-il repris. Ç'a toujours été comme ça. C'est à des gars comme 'Gio' et moi de montrer la voie aux autres. Cela dit, nous ne devons pas tenter de trop en faire.»

Gomez, qui a seulement 23 points à son dossier, n'a amassé qu'une passe dans ses cinq derniers matchs et il montre une fiche d'un but et cinq aides dans ses 12 derniers, soit depuis le 26 décembre.

Le capitaine Gionta, avec 24 points cette saison, a été blanchi dans ses cinq dernières rencontres et il n'a obtenu que trois filets dans ses 12 dernières.

Questionné au sujet de Gomez uniquement, l'entraîneur Jacques Martin n'a pas hésité à lui lancer le défi de prendre les choses en mains, «en l'absence des Cammalleri, Jeff Halpern et même Max Pacioretty». Martin aurait pu inclure Gionta dans sa réponse.

Gomez est parfois difficile à cerner parce qu'il lui arrive de se payer la tête des journalistes, en poussant le sarcasme continuellement à la limite.

Cette saison, le vétéran joueur de centre fait souvent référence aux échanges qu'il a avec ses voisins, dans l'immeuble où il réside, quand on aborde avec lui des sujets liés à l'équipe ou qu'on parle de son rendement. On se demande s'il s'agit de voisins imaginaires, mais on saisit qu'il est bien au fait des critiques le concernant qui circulent en ville. C'est ce qu'on appelle la rançon de la gloire quand on gagne un salaire annuel de 7,4 million$ US.

«Ce n'est pas une pression additionnelle pour moi. C'est ça le hockey», a-t-il rétorqué pour une rare fois sans emprunter de détour, quand on lui a posé la question.

Son ami P.K.

Gomez a, dans un autre ordre d'idées, tenu à dissiper les rumeurs de mésentente entre le jeune P.K. Subban et lui. Des observateurs ont relevé son attitude désinvolte à l'endroit de Subban, après que le jeune défenseur eût marqué le but gagnant en prolongation face aux Flames de Calgary, lundi soir. Subban a marqué sur une passe de Gomez.

«Si j'affichais un air un peu bête, c'est parce que j'étais fâché que nous ayions laissé filer une avance de quatre buts, a-t-il expliqué. Il n'y a aucune controverse avec P.K. Il a réussi un superbe but en prolongation et nous nous sommes bien bidonnés par la suite de la façon de célébrer qu'il avait choisie. Il n'y a aucun problème entre nous deux. L'esprit de camaraderie entre tous les gars est excellent. Il n'y a aucune dissension.

«Mes voisins sont arrivés avec ça: 'qu'est-ce qui ne va pas avec ton ami P.K.?', a-t-il relaté. Je leur ai répondu: 'mais rien, tout va très bien entre nous'.

«Je vous le répète les gars, vous êtes sur une mauvaise piste parce qu'il n'y a aucune controverse», a conclu Gomez.