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RÉSULTATS

Jake Sanderson et Kaiden Guhle : confiants et audacieux!

Jake Sanderson et Kaiden Guhle - Getty, RDS
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Mise à jour

COLLABORATION SPÉCIALE

 

Quelques parties ne font pas une saison, et une saison ne fait pas nécessairement une carrière, mais disons que les impressions laissées sur la table par Jake Sanderson des Sénateurs d'Ottawa et Kaiden Guhle des Canadiens de Montréal ont été très bonnes.

 

Leurs premiers coups de patin dans la LNH ont de quoi susciter une grande curiosité considérant les exigences dans la game d'aujourd'hui, surtout pour les défenseurs, eux qui sont continuellement confrontés à la vitesse du jeu et là où le droit à l'erreur est beaucoup moins pardonnable qu'à l'attaque.

 

Les deux défenseurs présentent sensiblement le même profil et les deux ont un très beau potentiel, à condition d'être développés de la bonne façon. D'un côté comme de l'autre, les deux ont obtenu de belles minutes de qualité lors de leurs premiers matchs, et ce dans des moments importants pour leur formation respective.

 

Il s'agit là de deux jeunes adultes confiants et audacieux qui font partie de ces athlètes surdoués qui comme plusieurs de leur génération ne démontrent aucune peur ou crainte dans l'adversité du moment et ne demandent pas mieux que de devancer les échéanciers et de forcer la main de leur employeur.


Pour ce qui est de Sanderson d'abord, il ne s'est jamais laissé intimider par tout ce qui entoure le cirque de la LNH, tant sur la glace qu'à l'extérieur. Le 5e choix total du repêchage de 2020 est reconnu pour la qualité de son sens du hockey (Hockey IQ) et il possède un bon jeu de positionnement défensif combiné à une très bonne utilisation du bâton vis-à-vis son adversaire, ce qui lui permet de réduire temps et espace.

 

Le natif de Whitefish (Montana), issu du programme de hockey américain, s'est appuyé sur ce qu'il sait bien faire, soit demeurer lui-même contre des adversaires présumés plus forts, plus talentueux comme Auston Matthews et Mitch Marner, et disons qu'il s'en est très bien sorti en lever de rideau, comme en témoigne son temps d'utilisation de ses deux premières sorties (22 :21 et 20 :40).

 

Sans complexe et sans forcer son propre talent, Sanderson a fracassé la barre des 22 minutes à son premier match, face aux Sabres de Buffalo. Le jeune défenseur gaucher a forcé la main de son entraineur par la qualité de l'utilisation dans des situations plus critiques comme l'avantage numérique (2 :07) et le désavantage numérique (4 :06).

 

Un scénario qui s'est répété lors du deuxième rendez-vous dans un des endroits les plus hostiles de la Ligue nationale de hockey, soit Toronto là où la pression est à couper au couteau en raison de multiples échecs lors des récentes saisons, contre une formation qui a encore de grandes attentes placées à son endroit.

 

À l'exception du 3e but marqué par les Maple Leafs, en avantage numérique, où Sanderson s'est fait prendre hors position, en ne protégeant pas assez bien l'intérieur de la petite glace, ce qui a permis au talentueux Matthews de refiler la rondelle à William Nylander qui en a profité pour inscrire son 2e de la saison, le principal concerné n'a pas grand-chose à se reprocher.

 

Utilisé pendant près de 21 minutes lors de cette deuxième partie, dont 1:32 en infériorité numérique, et 1:39 en avantage numérique, Sanderson a même su gagner temporairement sa place sur la première vague d'avantage numérique, composée de quatre attaquants et seulement un défenseur. Coïncidence ou pas, la portée de ce geste a eu l'effet de reléguer le vétéran défenseur Thomas Chabot sur la deuxième vague de la formation ottavienne lors de cette phase de jeu.

 

Dans un contexte où la troupe de DJ. Smith se retrouve dans un environnement de livrables et d'obligation de résultat en 2022-2023, contrairement aux dernières saisons de reconstruction, il faut reconnaître que le jeune Sanderson n'a pas déçu dans ses premiers pas dans cette jungle qui ne pardonne pas facilement.

 

Attendu depuis longtemps, avec de grandes attentes, l'arrière de 20 ans aura comme plus grand défi de demeurer constant soir après soir, et même à l'intérieur d'un même match. C'est facile à dire, mais cela représente un énorme défi pour celui qui certains soirs donnés devra faire face à l'adversité et à l'impossibilité de satisfaire immédiatement. Il faudra faire appel à la patience et à la lucidité dans son cas pour ce long calendrier de 82 parties, qui demande et exige un niveau de discipline hors du commun dans la gestion du repos et de l'alimentation, entre autres.

 

Kaiden Guhle : Il répond présent !

 

Dans un circuit où les défenseurs sont dans une position beaucoup plus vulnérable que les attaquants, en raison du fait que l'essai-erreur pardonne beaucoup moins et que le risque de dommages collatéraux est beaucoup plus présent, le joyau que représente Kaiden Guhle a répondu présent à ses débuts dans l'uniforme du CH.

 

Martin St-Louis et la direction du Canadien devront faire place à la grande prudence dans la charte de profondeur alors que la ligne bleue de l'équipe est très mince. Indépendamment du jugement des différentes sphères, toutes les décisions doivent être prises pour l'intérêt de l'athlète et de l'organisation, dans un contexte de phase de reconstruction, combinée au manque flagrant d'expérience à la hauteur de la ligne bleue chez la Sainte-Flanelle.

 

À son premier match dans le circuit Bettman, le natif d'Edmonton (Alberta) a été utilisé pendant 22 :34, dont 3:43 en infériorité numérique, en plus d'avoir de lourdes responsabilités aux côtés de David Savard. Il a impressionné au plus haut point par son calme et sa gestion du match, et ce, malgré quatre revirements face à une des équipes d'élite de la LNH. Un premier rendez-vous qui a été remarqué par l'ensemble des observateurs de la scène.

 

Dans l'optique de devenir éventuellement un général à la défense chez le Canadien de Montréal, Guhle, contrairement à Sanderson, ne se retrouve pas nécessairement dans les mêmes conditions par rapport à son développement et aux différentes attentes des deux organisations au cours des prochaines saisons.

 

Une réalité que le jeune Guhle devra apprendre à gérer avec un certain doigté en lien avec le processus de développement et l'aider à cheminer de la bonne façon en évitant de le parachuter de façon aveugle à l'occasion ce qui pourrait davantage nuire à sa confiance. La sagesse sera de mise au sein du personnel du CH.

 

Le désir de progresser semble être à l'origine de la réussite de celui-ci depuis les dernières années. Un genre de profil et de personne par son niveau de maturité qui ne semble pas se contenter d'être bon, mais de vouloir exceller dans la cour des grands.

 

Cela représente davantage une qualité, mais cela exige aussi une certaine dose de patience dans l'art de bien faire les choses.

 

Repêcher et développer à l'interne aura toujours été le meilleur des remèdes dans la quête d'une ligne bleue de qualité, là où les défenseurs élites représentent une rareté et valent leur pesant d'or sur le marché des transactions.

 

Sénateurs d'Ottawa : défaites morales... non merci!

 

Maintenant soucieux du moment présent avec des attentes plus élevées, la troupe de D.J. Smith n'aura pas été en mesure de récolter de point au classement lors de ses deux premières sorties face aux Sabres de Buffalo et aux Maple Leafs de Toronto.

 

Sans paniquer, cette absence de résultat exercera davantage de chaleur pour les cinq prochaines parties qui seront disputées à domicile (Boston, Washington, Arizona, Dallas et Minnesota), avec ce gain d'enthousiasme bien palpable au sein de la clientèle et de plus fidèles supporteurs.

 

Limités à seulement trois buts marqués lors des deux premiers matchs, dont seulement deux maigres filets à cinq contre cinq, et ce, malgré de bonnes sorties des gardiens Craig Anderson (Buffalo), et Ilya Samsonov (Toronto), les Sénateurs ont prouvé que la synergie au sein de certains trios semble loin d'être acquise contrairement à ce que l'on aurait pu anticiper à la suite des parties du calendrier préparatoire.

 

Appuyé par deux très bonnes performances du gardien Anton Forsberg, il est à se demander si le désir de vouloir réparer ce qui n'est pas brisé, en démantelant le trio de Tkachuk-Norris-Batherson aussi tôt dans la saison (eux qui ont connu leur part de succès, lorsque réunis, la saison dernière) pour envoyer Josh Norris aux côtés de Claude Giroux et Alex DeBrincat et surtout le désir d'insérer Tim Stützle aux côtés de Tkachuk et Batherson, n'est pas une des raisons de ce manque de cohésion.

 

Avec les jeunes qui se trouvent peut-être intimidés par l'arrivée de deux grosses pointures (Giroux-Debrincat) et ont peut-être l'impression d'être obligés de leur refiler la rondelle, disons que cette décision sur le court terme de la part du personnel d'entraîneurs soulève tout de même de grands questionnements.

 

Une décision qui ne semble pas être coulée dans le béton, mais chose certaine, on devra trouver une façon de produire davantage offensivement, car les gardiens ne seront pas miraculeux chaque soir et ne pourront sauver la saison à eux seuls. Peut-être qu'on sera tenté de revenir à l'unité Tkachuk-Norris-Batherson au prochain match.

 

Comme le dit le vieil adage : « Mieux vaut tard que jamais ».

 

Bonne semaine aux amateurs de hockey!