Sénateurs : Une sérieuse remise en question s'impose!

Le match Sénateurs c. Blues sera présenté sur les ondes de RDS2 et RDS.ca, lundi soir à 20 h.

Avant-match Sénateurs c. Blues

« Pour réussir, le talent est nécessaire, mais l'attitude est essentielle », une phrase qui s'applique bien aux Sénateurs d'Ottawa. Après avoir signé une première moitié de saison sous les attentes, avec une fiche de 19-19-3 pour un total de 41 points, la troupe de D.J. Smith se trouve dans une situation très précaire au classement.

La semaine dernière, les Sénateurs ont compilé une fiche d'une victoire – face aux Coyotes de l'Arizona –, et deux défaites, dont une très lourde par la marque de 7-0 face à l'Avalanche du Colorado samedi soir dernier. Ces performances ont encore une fois exposé les grandes carences de la formation actuelle.

Malgré d'impressionnantes statistiques au niveau des unités spéciales, tant en avantage numérique (42 buts marqués en 158 occasions; taux de réussite de 26,6%; 6e meilleur du circuit), qu'en infériorité numérique (26 buts alloués en 144 occasions; taux d'efficacité de 81,9%; 8e rang), ce qui a de quoi faire saliver la forte majorité des formations du circuit Bettman, les Sénateurs en arrachent presque partout ailleurs.

Le manque flagrant de constance et de maturité en situation de cinq contre cinq représente « LE » talon d'Achille de l'édition actuelle. La formation est 30e au sein du circuit avec seulement 66 buts marqués en situation de cinq contre cinq, ce qui représente une moyenne de 1,57 but par partie. À l'inverse, l'équipe a alloué 94 buts à l'adversaire dans cette même phase de jeu, pour une moyenne par partie de 2,23 buts alloués. C'est tout simplement la goutte qui fait déborder le vase dans le quotidien des Sénateurs.

Pour remettre le tout en perspective, le Kraken de Seattle – qui fait flèche de tout bois avec huit victoires consécutives et une impressionnante fiche de 16-4-2 sur la route – a inscrit huit buts à cinq contre cinq le samedi 7 janvier dernier au Centre Canadian Tire dans une victoire sans équivoque de 8-4 face aux Sens, et l'Avalanche du Colorado a marqué six de ses sept buts à cinq contre cinq lors de la sévère correction de 7-0 qu'elle a donnée à Ottawa samedi dernier. Une dure réalité qui fait mal aux Sénateurs!

Le fait de pointer seulement en direction du duo de gardiens composé d'Anton Forsberg et de Cam Talbot serait de mauvaise foi jusqu'à un certain niveau. Oui, ils font partie de cette problématique et ne sont pas une exception à la règle, mais de constater que près du tiers des joueurs de la formation actuelle affiche un différentiel négatif de -10 et moins encore interpelle au plus haut point.

Pour certains, cela peut représenter un simple concours de circonstances, mais pour d'autres cela est une indication claire que la compréhension et/ou l'application des structures demandées, c'est-à-dire le fameux « buy in », n'est pas au point. Le désir de s'engager sur une base régulière, à chaque présence, n'y est pas.

C'est dommage, surtout considérant qu'au mois de décembre dernier l'équipe a présenté une fiche de 8-4-2. La formation de D.J. Smith jouait alors du hockey de patience, de nécessité, et respectait le plan de match. Tous les signes semblaient pointer vers de jours meilleurs.

Or, aujourd'hui ce qui est le plus déplorable et décevant est ce sentiment d'absence de collectivité et de rigueur, et ce, des deux côtés de la rondelle. Cela est donc une claire démonstration qu'il ne faut rien tenir pour acquis dans cet environnement.

Cette responsabilité doit être partagée avec le département du coaching qui a aussi cru bon d'apporter certains changements au niveau des combinaisons dans le top-6 de la formation dernièrement, et clairement cela ne fonctionne pas très bien.

Quand l'inacceptable devient acceptable, le problème est plus que profond et c'est un peu ce que l'on peut constater en ce moment dans l'univers des Sénateurs d'Ottawa, qui sont plongés dans un cercle vicieux. Ils semblent être incapables de tourner le coin une fois pour toutes dans ce processus de devenir éventuellement une formation prétendante aux grands honneurs. Mais bon, après tout Rome ne s'est pas bâti en un jour !

Si les Sénateurs veulent continuer d'y croire cette saison, il faudra trouver des solutions rapidement et resserrer le jeu collectif. Non, ce n'est pas toujours chose facile à faire, mais cela représente tout de même le point de départ dans la quête de solutions.

Quoi faire avec Cam Talbot?

À moins d'un mois et demi de la date limite des transactions dans la LNH, la situation des Sénateurs d'Ottawa ne risque pas d'être très passionnante, car l'équipe n'aura pas grand-chose à offrir sur le marché. En effet, seuls les vétérans Travis Hamonic, Austin Watson, Nick Holden, Derick Brassard et Cam Talbot deviendront agents libres sans restriction à la fin de la présente saison.

Le dossier le plus intéressant sera probablement celui du gardien de but Talbot, âgé de 35 ans et fort de plusieurs saisons d'expérience dans la LNH. Il pourrait peut-être servir de monnaie d'échange pour Pierre Dorion.

À moins que Dorion décide de flirter avec la possibilité d'acquérir un défenseur d'expérience qui pourrait se greffer au top-4 de l'équipe pour plusieurs saisons, et cela pourrait le forcer à se départir d'un attaquant de talent pour combler ce vide des plus criants. Talbot tout seul ne sera pas assez alléchant.

Par ailleurs, dans le dossier de Talbot, il faut dire que certains plus jeunes profiteront aussi de l'autonomie complète au sein du circuit à la fin de la présente saison et pourraient peut-être représenter des options intéressantes pour les Sénateurs. Une réflexion s'impose.

Talbot a été acquis au mois de juillet dernier du Wild du Minnesota en retour du jeune Suédois de 24 ans Filip Gustavsson, qui brille actuellement devant la forteresse de sa formation. Il présente une moyenne de 2,17 (2e LNH) et un taux d'efficacité de ,925 (4e LNH) en 17 départs, avec une fiche de 10-6-1.

En reconnaissant qu'il évolue avec une formation beaucoup plus aguerrie et plus mature sous la férule de Dean Evason, reconnu pour sa rigueur derrière le banc, c'est à se demander si les Sénateurs ont pris la bonne décision dans ce dossier…