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Travailler avec Danièle Sauvageau, un rêve pour Kori Cheverie

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MONTRÉAL – Toute jeune, Kori Cheverie pouvait se réveiller avant l'aube, le samedi matin, pour regarder à la télévision un match de la NWHL, la ligue de hockey féminin en opération à l'époque. Lorsque le concept de la nouvelle Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) a commencé à prendre forme cet été, elle tenait à tout prix à faire partie du projet. 

Le simple fait d'être aujourd'hui l'une des six entraîneurs originaux de la LPHF est emballant au possible pour la Néo-Écossaise de 36 ans. Le faire à Montréal, aux côtés d'une légende comme Danièle Sauvageau, vient enrober son bonheur d'enthousiasme.

« Je suis tombée sur deux vieilles photos l'autre jour dans mon sous-sol, deux photos qui avaient longtemps été accrochées aux murs de ma chambre, raconte Cheverie au cours d'un long entretien téléphonique avec RDS.  Il y en avait une de l'équipe 2002 d'Équipe Canada et une autre de Sidney Crosby qui devait dater de 2008 ou 2009. C'est drôle parce qu'aujourd'hui, je travaille pour Hockey Canada, je travaille avec les Penguins et je travaille avec Danièle Sauvageau. Je ne sais pas, il me semble que c'est pas mal cool… » 

Cheverie a partagé cette anecdote avec Sauvageau, qui dirigeait cette équipe magique qui avait remporté l'or olympique à Salt Lake City. Elle dit que sa patronne, qui est de 25 ans son aînée, a réagi d'un petit rire timide. « Danièle est pas mal humble pour une femme qui a fait tout ce qu'elle a fait dans sa vie! », s'étonne sa protégée. 

Les deux femmes se sont connues l'an dernier pendant les activités de la Professionnal Women's Hockey Players' Association (PWHPA). Sauvageau était la DG d'Équipe Harvey's et Cheverie son bras droit derrière le banc. Officieusement, sans trop savoir encore sous quelle forme se déploierait l'avenir du hockey féminin, les deux femmes ont jeté les bases du partenariat qui s'est concrétisé le mois dernier. 

« On avait eu plusieurs conversations au cours de la dernière année, explique Cheverie. Tout était hypothétique, évidemment, mais elle avait jaugé mon intérêt à la suivre dans l'aventure si Montréal devait avoir son équipe. Danièle est bonne pour prévoir ce qui s'en vient et faire ses plans en conséquence. Il était clair que tous ses pions seraient placés si elle finissait par avoir son club. »    

« Elle et moi, on n'est pas toujours d'accord – ce qui est sain, à mon avis – mais on a des objectifs communs et une vision similaire », indique l'une des trois entraîneuses féminines de la LPHF.

Un camp marathon

Du repêchage à l'identification des joueuses qui seront invitées au camp d'entraînement, Cheverie a eu son mot à dire dans toutes les étapes qui ont mené à la construction de l'effectif de l'équipe sans nom de Montréal. « Fortement impliquée », insiste-t-elle.

L'équipe qu'elle dirigera, menée par les olympiennes Marie-Philip Poulin, Laura Stacey, Erin Ambrose et Ann-Renée Desbiens, sera donc à son image. « On voulait prioriser l'attaque et on a donc profité du repêchage pour assembler une équipe axée sur l'offensive. On croit aussi qu'on aura un groupe avec beaucoup de caractère. Finalement, on a sélectionné des joueuses qui, on le  sait, ne rechigneront pas à mettre les efforts et à travailler dans l'environnement qu'on mettra à leur disposition. » 

« La forme physique des joueuses sera un facteur crucial à ce niveau et on croit qu'on pourra mettre toutes les ressources à la disposition des nôtres pour qu'elles soient à leur meilleur et capables de prendre part à tous les matchs, développe-t-elle. L'identité et les systèmes de jeu, c'est important, mais ce l'est encore plus d'avoir une base solide avec des athlètes au sommet de leur art. » 

Les boîtes de Cheverie l'ont précédée dans le déménagement et sont déjà entreposées dans sa nouvelle ville d'adoption. L'entraîneuse débarquera définitivement dans la métropole la semaine prochaine. Elle aura environ un mois pour trouver ses repères avant le début officiel du camp d'entraînement prévu le 15 novembre. 

Comme la saison inaugurale de la LPHF doit débuter en janvier – le calendrier, tout comme les couleurs, le nom et le domicile des six équipes, n'a toujours pas été dévoilé – Cheverie aura la tâche colossale de structurer une préparation qui s'étalera sur près de deux mois. Son défi durant cette large fenêtre sera de trouver le bon équilibre entre l'instauration d'un climat de compétition où chaque place au sein de sa formation sera chèrement acquise et la quête essentielle d'une symbiose à l'extérieur de l'environnement de travail.  

« Un camp de cette ampleur sollicitera notre capacité à être créatifs, anticipe Cheverie. On est chanceux puisque je sais qu'à Montréal, on comptera sur un bon personnel de support pour aider les entraîneurs à prendre les bonnes décisions. J'ai hâte que ça commence parce que je n'ai jamais participé à un camp aussi long. Ça sera une belle occasion d'apprendre quelque chose de nouveau. »