Ethan Katzberg athlète masculin de l'année de la PC
Une médaille d'or historique a aidé les électeurs à choisir qui remporterait le prix de l'athlète masculin de La Presse Canadienne en 2024.
Ethan Katzberg a mérité cet honneur en triomphant lors de l'épreuve de lancer du marteau des Jeux olympiques de Paris, l'été dernier. Il est le premier champion olympique canadien dans cette épreuve et le premier médaillé depuis 1912.
Katzberg a obtenu 17 des 56 votes auprès de rédacteurs, producteurs et journalistes sportifs de partout au Canada. Il a devancé le joueur de basketball du Thunder d'Oklahoma City Shai Gilgeous-Alexander (14 votes), lauréat du titre l'année dernière, et le capitaine des Oilers d'Edmonton Connor McDavid (13 votes).
« C'est incroyable, a dit Katzberg. Ce sont deux athlètes très performants qui ont incroyablement bien réussi dans leurs sports respectifs. C'est vraiment cool. »
La Presse Canadienne décerne le titre d'athlète de l'année, chez les hommes comme chez les femmes, depuis 1932. La nageuse Summer McIntosh a été élue athlète féminine de l'année, jeudi.
Les joueurs de hockey Sidney Crosby (2007, 2009 et 2010) et Carey Price (2015), le joueur de basketball Steve Nash (2002, 2005 et 2006) et le sprinteur Andre De Grasse (2016) figurent parmi les anciens lauréats masculins.
« Il n'y a pas beaucoup de lanceurs de marteaux dans le monde. C'est un sport presque obsolète, mais Katzberg a montré ce que des années de dévouement solitaire peuvent faire, a écrit Phil King, du Globe and Mail. Il a inspiré les athlètes du monde entier à continuer d'essayer, même si leur sport est obscur. »
« Ethan Katzberg avait une tonne de pression sur ses grosses épaules en étant l'un des favoris pour la médaille d'or aux Jeux, et il a répondu de brillante façon », a ajouté le rédacteur en chef de L'Acadie Nouvelle, Gaétan Chiasson.
Monter sur la première marche du podium a nécessité des efforts de tous les instants cette année, a déclaré Katzberg.
« Je me suis 150 pour cent dévoué à Paris, n'est-ce pas? a-t-il lancé. Je n'avais pas beaucoup d'attention pour autre chose. Et puis, avoir ce petit moment pour montrer tout le travail que tu as fait, et tout va bien, tout s'est mis en place au bon moment, c'était beaucoup d'émotions. C'était un moment incroyablement spécial. »
L'homme de 22 ans originaire de Nanaimo, en Colombie-Britannique, a été dominant en finale. Son premier lancer de 84,12 mètres a été celui qui lui a permis de l'emporter. Aucun autre lancer n'a franchi la barre des 80 m.
Ce résultat était tout juste à court de sa marque personnelle de 84,38 qu'il a établie à la Classique Kip Keino de Nairobi, au Kenya, le 20 avril dernier.
Les succès de Katzberg - combinés avec ceux de sa compatriote Camryn Rogers, qui a remporté l'épreuve chez les femmes - ont contribué à renouveler l'intérêt pour leur sport partout au pays.
« Ça me met un sourire au visage, a-t-il dit. Peu de gens et d'athlètes réalisent, je crois, qu'ils peuvent avoir un impact sur les nouvelles générations. Peu importe l'échelle. C'est juste une sensation incroyable. »
Katzberg a repris l'entraînement en Slovaquie seulement trois jours après la finale olympique. Il est ensuite revenu à Paris pour la cérémonie de clôture des jeux, où il a été l'un des porte-drapeau du Canada en compagnie de McIntosh.
Le duo était facile à repérer, notamment en raison de la carrure de six pieds et sept pouces, la moustache et la coupe de cheveux de Katzberg.
« D'entrer dans le stade en tenant le drapeau avec, évidemment, une autre athlète accomplie, et d'avoir ce petit moment où je me suis dit: "d'accord, c'était mon expérience olympique", j'ai pu réaliser [ce qui m'arrivait], a raconté Katzberg. Et c'était vraiment spécial pour moi, de comprendre ce qui venait de se passer. »
Tout ne s'est pas déroulé parfaitement dans un Stade de France rempli.
« En marchant dans le stade, on agitait le drapeau en suivant un bénévole. Je crois que je l'ai atteint accidentellement une ou deux fois, a dit Katzberg. On n'avait jamais agité de drapeau, donc c'était une première fois. »
Après avoir réalisé son rêve olympique, Katzberg a pris un mois de congé, en septembre. Il n'a pas fait de compétition. Il a simplement passé du temps avec ses proches et a tenté de recharger ses batteries, autant physique que mentale.
« C'est intéressant puisque tu travailles pour quelque chose et c'est comme un autocuiseur rempli d'énergie, a imagé Katzberg. Vous vous préparez si longtemps pour ce moment, puis vous le vivez, et ensuite, vous vous dites: "d'accord, je pensais à ça depuis très longtemps. Maintenant, qu'est-ce que je fais?"
« Je suis encore en questionnement, pour être honnête avec vous. J'y vais un jour à la fois. J'ai une grande passion pour le lancer du marteau et elle est toujours là. Et je travaille très fort pour retrouver les sensations que j'avais avant Paris. »
Au cours des derniers mois, Katzberg a partagé sa passion avec des milliers d'étudiants, d'athlètes et de partisans. Lors de célébrations et d'événements, il donne la chance aux gens de tenir sa médaille d'or et de prendre des photos.
Un jour, elle sera placée dans un présentoir. Mais pour l'instant, Katzberg savoure la joie qu'elle apporte aux autres.
« Ça rend tout ça tangible. Le nombre de personnes qui ont l'occasion d'en tenir une ou d'en porter une est faible. Alors j'aime la partager, a-t-il expliqué.
« Faire un discours, et la faire circuler dans la pièce, et tout le monde peut prendre une photo avec et partager ce moment avec vous, c'est assez spécial. »