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RÉSULTATS

La Russie se lance dans une campagne de désinformation, amplifie les controverses

Des membres de la branche genevoise de la diaspora ukrainienne - PC
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L'acteur de la vidéo virale dénonçant les Jeux olympiques de Paris ressemble étrangement au président français Emmanuel Macron. Les images de rats, de déchets et d'eaux usées, cependant, ont été imaginées par l'intelligence artificielle. 

La vidéo de Paris, dépeinte comme la ville du vice, se moquant des Jeux olympiques s'est rapidement propagée sur les réseaux sociaux tels que YouTube et X, propulsée notamment par environ 30 000 robots développés par un groupuscule de désinformation russe qui a déjà ciblé la France auparavant. En quelques jours, la vidéo était disponible en 13 langues, grâce entre autres à la traduction générée par l'IA. 

« Paris, Paris, 1-2-3, allez à la Seine et faites pipi », lance un chanteur créé de toutes pièces par l'IA alors qu'un faux Macron danse en arrière-plan, faisant visiblement référence à la qualité de l'eau de la Seine, qui a nui au déroulement de certaines épreuves sportives pendant les JO. 

Moscou fait sentir sa présence pendant les Jeux de Paris, en misant notamment sur la désinformation sur internet ainsi que la propagande d'État pour transmettre des histoires controversées et attaquer le pays-hôte — rappelant à quel point des événements d'envergure tels que les Jeux olympiques sont maintenant des cibles de choix pour ces groupuscules. Seule une poignée d'athlètes russes ont obtenu l'autorisation de participer aux JO de Paris, sous bannière neutre. 

Interdire aux athlètes de participer aux Jeux olympiques sous l'étendard russe à la suite de l'invasion de l'Ukraine a provoqué la colère du Kremlin, a mentionné Gordon Crovitz, cofondateur de NewsGuard, une agence qui analyse la désinformation sur internet. 

NewsGuard a recensé des dizaines d'exemples de désinformation ciblant les Jeux de Paris, dont la fameuse fausse vidéo musicale russe. 

Selon Crowitz, ce qui est nouveau, ce sont les prouesses techniques derrière la campagne de désinformation russe ciblant les Jeux de Paris. 

« Ce qui est différent, maintenant, c'est qu'ils exploitent le plein potentiel de l'IA avec un dessein malveillant: fausses vidéo, fausses chansons, faux sites internet », a-t-il résumé.  

Au cours du week-end, les réseaux de désinformation associés au Kremlin ont ciblé la controverse entourant la boxeuse algérienne Imane Khelif, dont le sexe a été contesté. Khelif est une femme de naissance, mais de nombreuses allégations sans fondement ont allégué qu'il s'agissait plutôt d'un homme en processus de transition. Ces allégations ont été amplifiées par une association de boxe controversée liée à la Russie, qui a prétendu qu'elle avait échoué un test d'admissibilité avant les Championnats du monde de boxe de l'an dernier.

Les réseaux russes ont amplifié la controverse, qui est rapidement devenue virale sur internet. Des médias britanniques, la romancière J.K. Rowling et de nombreux politiciens de droite comme Donald Trump ont contribué à attiser le débat. Vers la fin de la semaine dernière, alors que la controverse faisait rage, des utilisateurs du réseau X publiaient des dizaines de milliers de messages au sujet de la boxeuse chaque heure, selon une analyse de PeakMetrics, une agence qui recense les tendances en ligne. 

L'association de boxe à l'origine des allégations contre Khelif — l'International Boxing Association (IBA) — a été suspendue indéfiniment des Jeux olympiques, et son président, qui est russe, est un allié du président russe Vladimir Poutine. De plus, son principal commanditaire est la société pétrolière d'État Gazprom.

Des questions ont également été posées en lien avec la décision de l'IBA de disqualifier Khelif l'an dernier, après qu'elle eut disposé d'une boxeuse russe.