Marion Thénault rate de peu la super-finale en saut acrobatique
Jeux olympiques lundi, 14 févr. 2022. 02:52 lundi, 14 févr. 2022. 07:12Suivez les Jeux olympiques sur RDS et RDS Direct
ZHANGJIAKOU, Chine - Soixante et onze centièmes. C'est tout ce qui a privé Marion Thénault d'une participation à la super finale des sauts acrobatiques aux Jeux olympiques de Pékin, lundi soir.
La Sherbrookoise de 21 ans a obtenu 91,29 points à son deuxième saut de la finale 1, après avoir chuté à l'atterrissage à son premier passage. Cette note lui octroyait alors le sixième et dernier rang donnant accès à la finale 2, avec quatre compétitrices à venir.
De ces quatre sauteuses, deux (l'Américaine Ashley Caldwell et la Chinoise Mengtao Xu) avaient déjà obtenu un meilleur pointage. Restaient les Australiennes Danielle Scott et Laura Peel, championne du monde en titre.
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Les deux ont touché le sol à l'atterrissage, mais Peel des mains seulement. Le degré de difficulté de son saut lui aura permis de terminer quatrième avec 100,02 points, sonnant le glas de cette première participation olympique de Thénault.
« J'étais tellement proche de la finale! C'est sûr que j'aurais tellement aimé être en train de sauter en ce moment, a-t-elle admis dans la zone mixte, tandis que les six finalistes s'exécutaient. En même temps, j'ai super bien sauté, j'ai fait un très bon saut en qualifications. Je me suis bien reprise en finale.
« J'avais beaucoup de pression et j'ai quand même bien réussi à la gérer. Il y a un petit peu de déception, c'est sûr, mais je suis vraiment fière de moi, de la façon dont j'ai géré ma journée. C'étaient de nouvelles expériences auxquelles je ne suis pas habituée, mais je pense que j'ai bien fait ça. »
Elle avait obtenu près de deux points de plus pour le même saut, un double périlleux arrière avec trois vrilles, en qualifications. Elle y a tout de même cru jusqu'à ce Peel ne la relègue à la septième place.
« On veut toujours plus. Je veux être meilleure. Je veux plus qu'une septième position, même si c'est pas pire une septième position aux Jeux. Je veux plus! Je veux un podium! Je veux une médaille! », a-t-elle lancé dans un éclat de rire.
Elle sait maintenant quoi faire pour s'approcher de son objectif. Il ne manquait qu'une figure triple dans son arsenal pour espérer rivaliser pour un podium.
« Le plan c'est d'en faire cet été pour la première fois. Ce sera le centre de notre attention pendant le prochain cycle olympique. Je dirais que dans une ou deux saisons, j'aimerais en faire sur la neige. Aux prochains JO, je veux être compétitive sur les triples. »
Xu couronnée
C'est Xu qui a été couronnée grâce un saut qui lui a valu 108,61 points, 66 centièmes de mieux que la Bélarusse Hanna Huskova (107,95), médaillée d'or quatre ans plus tôt. L'Américaine Megan Nick (93,76) a complété le podium.
Quand Caldwell (quatrième avec 83,71), dernière à s'élancer, a raté son saut, les spectateurs, bénévoles, et journalistes chinois sur place ont explosé de joie, tandis que Xu s'est laissé gagner par l'émotion.
Il s'agit d'une rédemption pour Xu, qui domine le sport depuis plusieurs années, mais qui a été incapable de se faire justice lors des grands événements. Favorite en Corée du Sud il y a quatre ans, elle avait déçu avec une neuvième place. Pas cette fois.
« Je suis super excitée, a-t-elle déclaré en conférence de presse. C'est la première médaille de la Chine en saut acrobatique féminin et c'est super cool! Je voulais faire le meilleur saut possible. Je l'ai réussi et voilà le résultat! »
« Mengtao a été la meilleure ici, c'est vraiment juste qu'elle gagne, a analysé Thénault. Hanna performe tellement bien aux Jeux olympiques. Sur le circuit de la Coupe monde, elle est talentueuse, mais plus `normale'. Aux Jeux, elle est incroyable! Et je suis tellement heureuse pour Megan Nick, avec qui je me suis entraînée tout l'été. »
Peel, championne du monde en titre, et la Chinoise Fanyu Kong, médaillée de bronze des JO 2018, ont complété le top-6.
Expérience
Thénault était la seule Canadienne à avoir obtenu son laissez-passer pour la phase finale. Ses deux compatriotes, Naomy Boudreau-Guertin et Flavie Aumond, ont vu leur parcours prendre fin en qualifications. Elles terminent en 18e et 19e places.
« C'est mon rêve depuis que je suis petite de faire les Jeux, a affirmé Boudreau-Guertin. De représenter le Canada, c'est tout un honneur, je ne pourrais pas demander mieux.
« Je n'avais pas de résultat en tête, je voulais juste atterrir deux sauts. Ça a été difficile dans les dernières années et dans les dernières semaines, alors je suis vraiment contente. C'est ce que je voulais faire ici: avoir du plaisir et atterrir deux sauts. Je ne pourrais pas être plus fière de moi. »
Boudreau-Guertin a dû surmonter deux blessures en cours de saison avant d'obtenir sa qualification, dont une à Deer Valley en janvier.
« Ça a été paniquant dans ma tête de remonter faire des sauts, j'avais peur. J'ai travaillé très fort mentalement pour être calme en haut. Je suis vraiment contente de tout le chemin que j'ai fait. »
Aumond a aussi souligné le difficile processus de qualifications. Elle était plus ou moins satisfaite de ses sauts, lundi.
« Mon premier saut, C'était un double full et c'était moins bien réussi que d'habitude. J'avais les genoux pliés et j'ai moins bien atterri. Mon deuxième saut, il était quand même bon dans les airs, mais plus difficile à l'atterrissage aussi.
« C'était mon objectif de faire la finale, mais je savais que ça allait être plus difficile. Je savais que (mes sauts) avaient un degré de difficulté moins élevé. (...) J'ai vraiment beaucoup de place pour m'améliorer encore. Dans quatre ans, je veux vraiment être meilleure. »