René Cournoyer rêve au top-10 à Paris
En route vers les Jeux olympiques de Paris, le gymnaste René Cournoyer estime avoir pu profiter de conditions optimales d'entraînement. C'est ce qui lui permet de rêver au top-10 mondial.
Un objectif que certains pourraient juger trop ambitieux, après avoir terminé 55e aux Jeux olympiques de Tokyo, il y a trois ans. Ce n'est pas ce que croit le Repentignois âgé de 27 ans.
« À Tokyo, ç'a été une préparation très particulière en environnement COVID, rappelle celui qui a fait ses classes au club Gymnika de Repentigny. J'étais seul pour m'entraîner. Pendant que tout le monde était en vacances, moi, je m'entraînais pour les JO. Ce décalage a été super difficile.
« Une fois arrivé à Tokyo, ç'a été très difficile également. On ne voulait pas attraper la COVID-19, afin de ne pas être disqualifié, mais le virus était partout! Il y avait donc beaucoup d'incertitudes et de stress. Juste de faire les Jeux, c'était un accomplissement en soi. »
Le dernier cycle olympique a offert des conditions d'entraînement complètement différentes à Cournoyer. Mais surtout, il abordera les prochains JO avec une toute autre mentalité.
« À l'approche des Jeux de Paris, avec une situation beaucoup plus normale, en ayant une équipe entière pour me préparer, ce sont deux mondes différents, admet-il. Je vais pouvoir dire que j'ai eu une préparation adéquate; l'environnement sera mieux. J'aurai aussi brisé la glace en ayant déjà fait des Jeux olympiques. Ça compte pour beaucoup. J'aurai beaucoup plus de confiance et d'assurance; je ne me retiendrai pas pour ne pas échouer. C'est dans ce temps-là que tu commets des erreurs. Je n'aurai plus cette pression de ne plus échouer. Ce sera beaucoup plus agréable. »
Ce sont d'ailleurs ces « conditions gagnantes », tant physiques que mentales, qui lui permettront de rêver grand.
« J'ai toujours eu comme objectif de faire un top-10 mondial au concours individuel. Ce serait le rêve d'une vie. En équipe, je crois qu'on a le potentiel de faire de très bons résultats; on l'a vu aux Championnats du monde (NDLR : où l'équipe a terminé septième et obtenu son billet pour Paris 2024). Alors, si on peut faire la finale, ce serait une première depuis de nombreuses années. Ce serait une très belle expérience personnelle, de vivre un top-10 individuel et une finale en équipe! »
Ascension
Depuis Tokyo, les résultats de Cournoyer sont en continuelle ascension. Après une 27e place aux barres parallèles lors des Mondiaux en 2021, il a remporté le bronze à la barre fixe aux Jeux panaméricains en 2023, où l'équipe a terminé sur la deuxième marche du podium.
En 2024, Cournoyer a mis la main sur six médailles individuelles, dont celles d'argent et de bronze aux concours complets individuels à Élite Canada et aux Championnats pan-pacifiques, respectivement. L'équipe canadienne est également montée sur la deuxième marche du podium lors de cette dernière compétition.
« Chaque expérience qu'on vit, ce sont de nouveaux outils qu'on peut accumuler. À nous de nous en servir pour préparer les nouvelles compétitions. Ce sont des armes de plus que je peux utilise r», a-t-il souligné, avec philosophie.
Sentiment d'urgence?
Loin d'être vieux, à 27 ans, Cournoyer est tout de même un gymnaste « âgé ». Ressent-il le besoin d'atteindre ses objectifs à Paris, qui pourraient bien être ses derniers Jeux?
« Je n'ai pas statué là-dessus, avoue-t-il. Je vais prendre les années une à la fois après les Jeux. Je pense que j'ai encore quelques années de haut niveau en moi. Tant que l'équipe aura besoin de moi, j'y serai. On a une relève, mais elle est quand même assez jeune. J'ai donc un peu de temps. (Les Jeux de) Los Angeles en 2028, ce serait réaliste d'y penser, mais je ne me mets pas la pression de devoir y aller.
« J'aurais le goût de rembarquer pour quatre ans. Il n'y a que trois ans avant la prochaine qualification. Ça passe vite, trois ans », a-t-il rappelé.
Si jamais il devait raccrocher, Cournoyer a pris soin de jeter de bonnes bases pour son après-carrière.
« Pendant toute ma carrière d'athlète, je suis demeuré aux études. Je termine ma maîtrise en physiothérapie. L'an prochain, je vais pouvoir commencer à pratiquer. Je le ferai à temps partiel ou temps plein, un peu comme lorsque j'étudiais. Éventuellement, quand je prendrai ma retraite, la table sera mise. Je pourrai travailler dans le domaine sportif et mettre à profit mon expérience comme athlète. »
Cournoyer participera au concours général individuel masculin du 27 au 31 juillet, et au concours général par équipes masculin du 27 au 29 juillet.