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Axelle Crevier et le water-polo, une passion à partager durant les Jeux

Axelle Crevier Axelle Crevier - PC
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Axelle Crevier admet être un peu fatiguée des réactions quand elle révèle à des gens qu'elle pratique le water-polo.

« C'est dans l'eau ça? On ne va pas se noyer? », s'amuse-t-elle à dire en imitant les commentaires qu'elle entend.

Pour la native de Montréal, le water-polo est une passion. Une passion qui a été passée par sa mère, Marie-Claude Deslières, mais qui est bien la sienne aussi.

« Jeune, je ne pensais pas jouer au water-polo. Ma mère a introduit ma sœur, mon frère et moi à ce sport parce qu'elle voulait que nous pratiquions un sport, a raconté Crevier lors d'un entretien avec La Presse Canadienne. Mais je me suis vite fait des amies. L'aspect d'équipe m'a aussi parlé. J'ai joué avec ma sœur et nous avions une dynamique à deux.

« Après, le talent a embarqué et j'ai réalisé que je pourrais être bonne. J'ai pris goût à la compétition. Ma mère m'a présenté le sport, mais elle ne m'a pas poussée à être Olympienne », précise-t-elle.

Crevier participera aux Jeux olympiques pour une deuxième fois en carrière, à Paris. Le Canada commencera son parcours au Centre aquatique le 29 juillet, contre la Hongrie.

L'équipe canadienne a pris le septième rang à Tokyo en 2021. La formation nationale participera au tournoi olympique pour une quatrième fois à Paris. Son meilleur résultat est une cinquième place, à Sydney, en 2000, lors du premier tournoi olympique de water-polo féminin. Deslières faisait alors partie de l'équipe.

Cette fois, l'équipe canadienne s'est tout juste qualifiée pour le tournoi de Paris. Après avoir échoué dans sa tentative de qualification lors des Mondiaux aquatiques plus tôt cette année à Doha, au Qatar, elle a hérité du billet de l'équipe sud-africaine, qui s'est désistée.

Malgré ses 27 ans, Crevier fait maintenant partie des joueuses d'expérience au sein de l'équipe canadienne.

« Il y a peut-être la moitié de l'équipe qui a changé, mais il y a quand même un noyau de Tokyo qui est resté, a-t-elle indiqué. Je suis à la frontière des deux groupes, la plus jeune des expérimentées. »

Crevier a souligné qu'elle était la deuxième joueuse la plus jeune de l'équipe à Tokyo. C'est maintenant parfois vers elle que ses jeunes coéquipières se tournent quand elles ont des questions ou cherchent à obtenir des conseils.

« On ne le choisit pas toujours vraiment, mais avec l'expérience, le monde se tourne vers toi, a souligné Crevier. Ça dépend aussi des affinités, mais j'ai beaucoup appris et je suis plus terre-à-terre qu'à Tokyo. »

L'équipe canadienne est centralisée à Montréal durant l'année qui mène aux Jeux olympiques, afin d'assurer une cohésion au sein de l'équipe. Toutefois, les joueuses ont la chance d'aller jouer de manière professionnelle en Europe durant les trois années qui suivent les Jeux olympiques.

Après avoir joué en Italie avant les Jeux de Tokyo, Crevier s'est cette fois-ci rendue en Espagne entre les Jeux de Tokyo et ceux de Paris. Elle a pu vivre de sa passion dans un environnement où le water-polo n'est pas un sport marginal, comme au Québec et au Canada.

« C'est une approche très professionnelle du sport, avec des contrats, de l'argent. Nous jouons tous les samedis. C'est très différent que ce que nous vivons durant l'année olympique, où nous nous préparons durant plusieurs mois pour une compétition spécifique », a mentionné Crevier.

Elle ajoute qu'à Barcelone, «il y a des clubs partout» où l'on joue au water-polo.

« Ici, il n'y a pas beaucoup d'écoles où l'on peut jouer au water-polo, car il n'y a pas de piscine. C'est une question d'infrastructures aussi. Je suis consciente de cet obstacle », reconnaît-elle.

Elle espère néanmoins que la visibilité accordée à ce sport durant les Jeux olympiques aidera à le populariser un peu au Canada.

« C'est un sport amusant, un sport d'équipe, dans l'eau. Il y a des éléments qui sont différents que le sport, par exemple. C'est un sport technique et tactique. On ne se bat pas contre un temps, contre le chrono. Il y a une dynamique d'équipe, un ballon. Il y a beaucoup d'éléments qui rendent ça complexe », énumère-t-elle en vantant son sport.

« Quitte à avoir de la visibilité une fois tous les quatre ans, je vais la prendre », ajoute-t-elle.

Cela réduira peut-être les questions un peu banales des gens qu'elle rencontre et qui découvrent qu'elle pratique le water-polo.

Crevier et ses coéquipières canadiennes participeront au tournoi féminin de water-polo du 27 juillet au 10 août.