Cindy Klassen gardera un oeil sur la nageuse Summer McIntosh
La voix de Cindy Klassen tremble lorsqu'elle parle des performances de la nageuse Summer McIntosh aux Jeux olympiques.
Klassen, qui a décroché un record canadien de cinq médailles en patinage de vitesse aux JO de 2006, veut que Phoebe, sa fille âgée de 4 ans, puisse voir une jeune athlète canadienne atteindre les plus hauts niveaux.
«Je suis très excitée à l'idée de regarder (les JO) avec elle, et de pouvoir me dire qu'une athlète comme Summer pourrait l'inspirer, a dit Klassen. C'est émouvant.»
Klassen a gagné cinq médailles, dont l'or au 1500 m, en 13 jours à Turin, en Italie, en 2006.
Elle a été surnommée «la femme des Jeux» par Jacques Rogge, qui était à l'époque le président du Comité international olympique.
Dix-huit ans plus tard, le Canada peut compter sur une autre athlète surdouée.
McIntosh, une Torontoise âgée de 17 ans, participera à quatre épreuves individuelles et vraisemblablement à une ou deux finales du relais à compter du 27 juillet à Paris. Elle est détentrice du record du monde au 400 m QNI féminin.
«Elle n'a pas besoin de conseil, parce qu'elle déchire», a dit Klassen, qui est âgée de 44 ans.
«Je lui dirais simplement d'y aller et de s'amuser, de profiter du moment. C'est facile d'oublier de s'amuser quand tu es aussi occupée et que tu participes à autant de courses.
«Je serai très excitée pour elle, et je serai très fière. Ça pourrait être un grand moment pour le Canada. Beaucoup de gens souffrent en ce moment et être en mesure de la regarder, peu importe, ses résultats... Si elle remporte cinq ou six médailles, alors ça pourrait être une source de fierté pour le pays. Ça peut donner de l'espoir aux gens. J'espère qu'elle y parviendra.»
Leurs sports sont aussi différents que leurs agendas — McIntosh pourrait se retrouver dans la piscine à 12 reprises en neuf jours à Paris, alors que Klassen a patiné six fois en 13 jours à Turin —, mais il existe des similitudes, notamment au sujet de la récupération entre les courses et des décisions stratégiques qui devront être prises pour maximiser le potentiel de médailles.
Natation Canada et son entraîneur devront gérer la participation de McIntosh aux relais, afin d'éviter de la distraire des épreuves individuelles — il y a des vagues préliminaires, et des finales —, comme ce fut le cas pour Klassen, qui avait pris part à deux des quatre rondes en poursuite par équipes afin de préserver son énergie pour les trois courses individuelles suivantes.
Elle a patiné en quarts de finale et en demi-finales de la poursuite pour permettre à son pays d'atteindre la finale, mais est demeurée en retrait lorsque le Canada a décroché la médaille d'argent.
«C'est difficile, parce que tu veux tout donner, mais parfois tu dois faire de ton mieux et suivre le plan, lui faire confiance et y rester fidèle», a-t-elle expliqué.
Elle était dirigée par l'entraîneur Neal Marshall à Turin, et ce dernier a indiqué que les Jeux olympiques sont une bête différente à dompter pour un athlète qui aspire à plusieurs podiums.
«Les Jeux olympiques ne ressemblent pas aux autres compétitions, et j'imagine que c'est pareil pour Summer, tant pour l'athlète que l'entraîneur, a dit Marshall. Je suis excité, mais je ressens aussi de la sympathie pour l'entraîneur, parce qu'il y a beaucoup de pression quand tu diriges un athlète de ce calibre-là.
«Si vous êtes Summer ou Cindy, quand tu es consciente que tu as de bonnes chances de médaille dans plusieurs épreuves, alors tu ne peux te concentrer sur une seule journée ni même deux. Ça peut devenir très éreintant», a-t-il renchéri.
McIntosh est entourée de coéquipières qui ont déjà grimpé sur le podium aux Jeux olympiques — Penny Oleksiak, Kylie Masse, Maggie Mac Neil et Sydney Pickrem — et qui pourraient y retourner à Paris.
Klassen était entourée de coéquipières aussi talentueuses en Clara Hughes et Kristina Groves à Turin, où Hughes a décroché l'or au 5000 m et Klassen le bronze. Groves s'est signalée avec l'argent, derrière Klassen, au 1500 m.
«Quand tes coéquipières commencent à se signaler, alors toute l'équipe en profite et ça peut provoquer un effet domino, a résumé Klassen. Ça peut être incroyablement utile pendant les JO.»
Après avoir annoncé sa retraite du patinage de vitesse, Klassen a occupé un poste de policière à Calgary pendant cinq ans, et c'est pendant cette période qu'elle a rencontré son mari, Matt. Le couple a une fille, Phoebe, et un garçon de 20 mois qui s'appelle Gideon.