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Après Paris 2024, place à Los Angeles 2028

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PARIS – Les Jeux olympiques de Paris 2024 se terminent et passent le relais à Los Angeles – ses plages, ses collines et son cinéma – qui doit se mettre au travail pour 2028 après le spectacle proposé à Paris.

Après Londres (1908, 1948, 2012) et Paris (1900, 1924, 2024), Los Angeles va devenir en 2028 la troisième ville à accueillir pour la troisième fois les Jeux olympiques d'été après 1932 et 1984, du 14 au 30 juillet 2028.

 

Comme il est de tradition, Los Angeles va offrir un premier aperçu de ses Jeux avec 15 minutes de show pendant la cérémonie de clôture des Jeux de Paris dimanche soir au Stade de France, avec notamment l'acteur Tom Cruise, star d'Hollywood.

Après deux semaines d'images superbes sur les sites olympiques de Paris, la mégalopole californienne devra redoubler d'efforts et tenter d'imprimer son style, ne pouvant pas proposer l'équivalent des monuments historiques de la capitale française.

« Bonne chance Los Angeles pour faire mieux que Paris », écrit le magazine américain Sports Illustrated, qui estime que « Los Angeles a déjà perdu ». « Comment une ville peut-elle concurrencer Paris? L.A. pourrait organiser la natation dans la piscine de Beyoncé et Jay-Z, ça ne serait tout de même pas à la hauteur. »

« Environnement magnifique »

« Ce sera authentiquement Los Angeles et californien », avait assuré à l'AFP avant les Jeux de Paris le patron de l'organisation de « LA28 » Casey Wasserman.

« On sera là pour la même chose, organiser des Jeux spectaculaires. »

« Nous n'avons pas la Tour Eiffel, nous avons les lettres d'Hollywood. Nous avons des sites de compétition incroyables et un environnement magnifique », a encore ajouté le Tony Estanguet américain samedi en conférence de presse.

La pression sera forte pour LA, onze ans après avoir été désignée ville-hôte en même temps que Paris, en 2017.

La capitale du cinéma devra capitaliser sur ses vedettes et son sens du show, dont elle a offert un aperçu avec le rappeur Snoop Dogg, consultant pour NBC et mascotte officieuse des Jeux de Paris sur les réseaux sociaux après avoir baladé sa joyeuse nonchalance sur tous les sites possibles.

Attention au transport

En terme d'organisation, Los Angeles connaît déjà les grands défis qui l'attendent.

Le transport d'abord : la maire Karen Bass a promis à Paris samedi des « Jeux sans voiture », une formule qui peut prêter à sourire vu de LA, où la voiture individuelle est la norme et les bouchons sont quotidiens sur les autoroutes géantes à hauteur de la démesure de la ville.

« Ces "Jeux sans voitures" impliqueront que vous devrez utiliser les transports publics pour vous rendre sur tous les sites », a précisé l'édile. Par « transport public » il faut comprendre des bus, pour compenser un réseau de métro (cinq lignes et demi au débit réduit) et de trains minuscule à l'échelle de la mégalopole de Sud-Californie.

La maire a encore indiqué vouloir « reloger » et « retirer de la rue » les sans-abris, estimés à 75 500 personnes à Los Angeles, triste vitrine d'une Californie où les inégalités se creusent inexorablement, face notamment à l'inflation et au coût de l'immobilier.

Côté sportif, le breaking quitte déjà le programme après son incursion à Paris, alors que cinq sports font leur apparition : le baseball-softball, le cricket, le squash, le flag football et la crosse.

Les sites connus des Jeux de Los Angeles en 2028

Les organisateurs des Jeux olympiques et paralympiques de Los Angeles ont mis à jour récemment la carte de leurs sites de compétition, tous déjà existants, avec la promesse d'une arène unique pour la natation notamment.

Le Coliseum: pour l'histoire, et l'athlétisme

Après les Jeux de 1932 et 1984, le Coliseum va accueillir pour la troisième fois l'athlétisme, trait d'union historique de l'organisation américaine.

L'enceinte monumentale, qui a fêté ses 100 ans en 2023 et pouvait accueillir plus de 100 000 spectateurs, est un incontournable du sport californien, pour les matchs universitaires notamment des Trojans (équipe de football de l'Université de Californie du Sud), avec une capacité désormais réduite à 77 500 personnes.

Le Coliseum, au parc des expositions, accueillera aussi une partie de la cérémonie d'ouverture, de retour dans un stade après la parade sur la Seine de Paris.

Natation: le choix de la démesure

Après le succès des sélections olympiques de natation tenues en 2024 dans un stade de football américain à Indianapolis, LA28 ira encore plus loin en transformant le moderne SoFi Stadium (hôte des Rams et Chargers), inauguré en 2020, en arène géante de natation avec 38 000 places, un site à hauteur des futurs exploits de Katie Ledecky ou encore de Léon Marchand.

Le « Stade d'Inglewood », sous son nom olympique, accueillera aussi une partie de la cérémonie d'ouverture. Afin de lui laisser le temps d'installer le bassin de natation, le programme des Jeux a été adapté en inversant l'athlétisme, qui débutera, et la natation, qui enchaînera en deuxième semaine.

En maillot à Long Beach

Célèbre pour ses kilomètres de plages, dont les célèbres Santa Monica et Venice Beach, Los Angeles a choisi de regrouper ses épreuves aquatiques extérieures à Long Beach, ville du sud du comté de Los Angeles.

On y retrouvera la natation en eau libre et le triathlon à Alamitos Beach, ainsi que la voile au large de Belmont Shore. Un temps annoncés à Lake Perris, à une centaine de kilomètres à l'est, l'aviron (comme aux Jeux de 1932) et le canoë sprint auront lieu dans le « stade marin » de la ville.

Le waterpolo rejoint la natation artistique au centre des congrès de la ville portuaire.

Oklahoma, Temecula, quelques sites éloignés

Confrontés à l'absence de bassin de canoë slalom et de stade suffisamment grand de softball à Los Angeles, les organisateurs ont ainsi décidé de délocaliser ces deux sports à Oklahoma City, à 2 100 km à l'est de la cité des anges.

L'équitation est elle envoyée à Temecula, à une centaine de kilomètres au sud-est.

Deux exceptions au milieu d'une carte des sites par ailleurs assez regroupée.

Transpirer au milieu des gratte-ciels

Dans le quartier des affaires de la ville, « Downtown », là où se côtoient les quelques gratte-ciels de LA, plusieurs sports auront lieu dans les nombreuses salles du secteur, qui accueille au quotidien des évènements sportifs et culturels.

La gymnastique aura ainsi lieu dans l'Arena de « Downtown », qui héberge notamment les Lakers de Los Angeles de LeBron James. L'haltérophilie a récemment rejoint la salle du « théâtre », alors que l'escrime, le judo, le tennis de table, le taekwondo et la lutte auront lieu au centre des congrès.

Plusieurs « hubs »

La plupart des sites sont regroupés en « hubs », comme celui de Carson (sud de Los Angeles, nord de Long Beach), où joue le club de soccer du LA Galaxy, qui accueillera le rugby à VII, le tennis au centre national, le hockey sur gazon, et le cyclisme sur piste au vélodrome.

La « vallée » urbanisée de San Fernando, située au nord des collines d'Hollywood et des montagnes de Santa Monica, snobée lors des précédentes éditions des Jeux, a été désignée pour le BMX, le skateboard et le tir à l'arc.

Site isolé dans le quartier de stars de Pacific Palisades, entre mer et montagne, le golf aura lieu au Riviera Country club, qui accueille chaque année un tournoi du circuit professionnel PGA sous l'égide de Tiger Woods.

Le basket se disputera dans la toute nouvelle salle des Clippers de Los Angeles, à Inglewood, qui accueillera ses premiers matchs en octobre à la reprise de la NBA.