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Ce fut l'été de Summer McIntosh à Paris

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TABLEAU DES MÉDAILLES | SECTION SPÉCIALE | HORAIRE DE DIFFUSION

S'il doit y avoir une seule athlète qui a retenu l'attention du Canada tout entier pendant les Jeux olympiques de Paris, c'est bien la nageuse Summer McIntosh. 

McIntosh, dont le prénom a été inspiré par le personnage de Summer Roberts dans la série américaine «Newport Beach», a remporté trois médailles d'or et une autre d'argent à la piscine des Jeux olympiques de Paris.

Elle est la première triple médaillée d'or du Canada aux Jeux olympiques, d'hiver ou d'été. La nageuse torontoise rejoint sa coéquipière Penny Oleksiak en tant que seule Canadienne à remporter quatre médailles aux Jeux d'été.

«Je ne pense pas que j'ai réalisé encore, a déclaré McIntosh lors d'une conférence de presse à la Maison olympique du Canada lundi dernier. Je manque de sommeil et je suis fatiguée, mais en venant ici aujourd'hui, je savais que ce serait amusant de célébrer ce que Natation Canada a fait aux côtés de mes amis et coéquipiers.

«C'est génial, mais il me faudra certainement un certain temps pour réaliser exactement ce que nous avons fait. Je réaliserai davantage une fois de retour au Canada», a-t-elle conclu.

Ces performances absolument remarquables de l'adolescente âgée de seulement 17 ans ont propulsé l'équipe canadienne pendant la quinzaine olympique. Après tout, huit médailles dans les distances individuelles, dont trois d'or et une d'argent pour McIntosh, constituent un record canadien à des Jeux d'été non boycottés.

L'équipe canadienne de natation avait également remporté huit médailles aux Jeux de Montréal en 1976, mais trois au relais. Elle avait gagné 10 médailles aux Jeux boycottés de Los Angeles en 1984, dont deux au relais.

Le Canada a fini troisième au classement général en natation à Paris, derrière les États-Unis (28 médailles) et l'Australie (18).

Les représentants de l'unifolié sont également devenus les dieux du stade dans une discipline en particulier: le lancer du marteau. 

Après que le Canadien Ethan Katzberg eut remporté la médaille d'or à l'épreuve masculine du lancer du marteau, grâce à un jet de 84,12 mètres, sa compatriote Camryn Rogers a reproduit l'exploit deux jours plus tard dans l'épreuve féminine avec un lancer de 76,97 mètres. Un exploit unique dans l'histoire du pays.

Faut-il rappeler que trois ans plus tôt, Rogers avait écrit l'histoire à ses débuts olympiques, aux Jeux de Tokyo, devenant alors la première Canadienne à passer à la finale olympique?

C'est sans compter la victoire surprise du Canada au relais 4x100 mètres masculin, un exploit inédit depuis les Jeux d'Atlanta, en 1996.

Cette course vient couronner quelque huit années en crescendo pour ce quatuor, médaillé d'argent aux Jeux de Tokyo en 2021. En 2016, à Rio de Janeiro, Akeem Haynes courait à la place de Brandon Rodney, l'un des membres de l'actuel relais champion. Le groupe était alors grimpé sur la troisième marche du podium.

Avec cette médaille, Andre De Grasse rejoint maintenant la nageuse Penny Oleksiak à titre d'athlète canadien le plus décoré aux JO avec sept médailles, deux d'or, deux d'argent et trois de bronze.

Déceptions et controverses

Évidemment, comme à chaque Jeux olympiques, il y a aussi eu des déceptions. Ce fut notamment le cas en judo, où l'entraîneur-chef de l'équipe canadienne, Antoine Valois-Fortier, avait évoqué la possibilité de ramener de deux à trois médailles, il y a quelques semaines. 

Le Canada a plutôt quitté la capitale française avec une seule médaille en judo — l'or de Christa Deguchi, première de l'histoire du pays, chez les 57 kg —, une récolte bien en deçà des aspirations de cette délégation prometteuse.

Ces Jeux auront également été marqués par de nombreuses controverses, notamment à cause du scandale d'espionnage impliquant l'équipe canadienne de soccer féminin. 

Les représentantes de l'unifolié, dans la tourmente en plein tournoi olympique, ont offert un effort héroïque pour sortir de la phase de groupes — malgré le fait que la FIFA lui eut retiré six points de classement —, avant de baisser pavillon devant l'Allemagne en quarts de finale. 

Il y a à parier que ce scandale, qui a attiré l'attention de la planète entière pendant les premiers jours des JO, n'a pas fini de faire couler de l'encre au pays, alors que de nombreuses enquêtes se poursuivent pour faire la lumière sur les pratiques chez Soccer Canada. 

On retiendra aussi que la qualité de l'eau de la Seine — la toile de fond de l'une des plus belles cérémonies d'ouverture de l'histoire des Jeux olympiques, laquelle a culminé avec une prestation mémorable de la chanteuse québécoise Céline Dion — a causé bien des maux de tête au comité organisateur. 

Les niveaux de bactéries fécales E. coli et entérocoque présentes dans l'affluent français ont entraîné une série de reports aux épreuves de triathlons, plusieurs athlètes tombant même malade présumément à cause de la qualité de l'eau. 

La France a brillé de mille feux

Malgré tout cela, la France aura fait vibrer le monde entier pendant une quinzaine de jours en plein été 2024. Elle aura su accueillir le monde de façon sécuritaire, et présenter des décors de carte postale aux quatre coins de la ville — pensez aux épreuves de volleyball de plage, à l'ombre de la tour Eiffel, ou encore aux sports équestres au château de Versailles — à couper le souffle. 

Et que dire des athlètes, qui ont souvent l'habitude d'en donner un peu plus lorsque les Jeux olympiques se déroulent dans leur cour. Ceux de la France ont compris le message à Paris.

La France en avait déjà mis plein la vue avec une spectaculaire cérémonie d'ouverture, mais ses athlètes ont poursuivi les feux d'artifice lors de plusieurs disciplines.

Que ce soit les quatre médailles d'or de Léon Marchand, le roi de la piscine, la domination du colosse Teddy Riner en judo - ainsi que le travail de ses coéquipiers dans cette discipline - ou le brio de l'équipe d'escrime, la France a su carburer à la pression. Que dire également de son balayage sur le podium lors de la course masculine de BMX? Un véritable «truc de ouf».

Les 64 médailles françaises, 16 médailles d'or, 26 d'argent et 22 de bronze, ont constitué le quatrième plus haut total aux Jeux de Paris, mais il s'agit également de la meilleure récolte olympique de «l'Hexagone» depuis 1900, tous Jeux confondus. 

Si la France ne semblait pas ressentir l'engouement des Jeux olympiques quelques semaines avant leurs débuts, elle a assurément pu se réjouir grâce à des performances et des paysages à couper le souffle. Elle a vraiment «allumé le feu», comme chantait Johnny Hallyday.

Pour sa part, le Canada a terminé ces Jeux avec une récolte record de 27 médailles, donc neuf d'or, pour se retrouver au 11e échelon du classement des médailles. Une performance qui surpasse celle des Jeux de Tokyo en 2021, où l'unifolié avait récolté 24 podiums (7-7-10). Le record canadien pour des Jeux d'été est de 44 médailles, établi à Los Angeles en 1984. 

Le monde s'est donc donné rendez-vous dans quatre ans, dans d'autres décors — ceux du cinéma? — en Californie, pour les Jeux de Los Angeles. Et qui sait, McIntosh, qui aura alors à peine 21 ans, et ses coéquipiers de la délégation canadienne pourront-ils alors nous offrir un véritable scénario hollywoodien en repoussant encore davantage leurs limites?