L'Éthiopien Tamirat Tola remporte le marathon masculin aux Jeux olympiques de Paris

Le coureur éthiopien Tamirat Tola a remporté le marathon masculin aux Jeux olympiques de Paris, samedi, mettant du même coup un terme à la domination kenyane dans cette discipline.

Tola a établi un nouveau record olympique en deux heures, six minutes et 26 secondes, devançant au fil d'arrivée le Belge Bashir Abdi par 21 secondes et le Kenyan Benson Kipruto, par 34.

Tola a jeté un coup d'oeil au-dessus de son épaule alors qu'il approchait du fil d'arrivée et savouré le moment. Il y a deux semaines, il a obtenu son laissez-passer pour le marathon olympique en tant que réserviste après que son coéquipier Sisay Lemma se soit blessé.

« J'étais le coureur réserviste de l'équipe éthiopienne, et j'ai obtenu ma chance après que Sisay se soit blessé, a rappelé Tola. J'étais prêt, et je savais que je pouvais réaliser mon rêve. Je suis très fier, très heureux. »

Il s'agissait de la deuxième médaille olympique de Tola, après celle acquise au 10 000 m aux Jeux de Rio de Janeiro en 2016.

« Après ma carrière en athlétisme, j'ai connu du succès au marathon », a résumé Tola, qui a fracassé un record de parcours vieux de 12 ans lorsqu'il a remporté le marathon de New York l'an dernier.

Le Britannique Emile Cairess a abouti au pied du podium et avait même préservé suffisamment d'énergie pour effectuer un sprint final — en quelque sorte — après avoir franchi 42 kilomètres sous un soleil de plomb.

Les Canadiens Cameron Levins, de Campbell River, en C.-B., et Rory Linkletter, de Calgary, ont respectivement terminé aux 36e et 47e échelons de la compétition.

Le double champion en titre du marathon olympique, Eliud Kipchoge, a connu des difficultés tout au long de la compétition. Il a concédé plus de huit minutes à Tola après 30 km, et a éventuellement abandonné.

Avant Tola, le dernier coureur non kenyan à avoir gagné le marathon masculin était l'Ougandais Stephen Kiprotich aux Jeux de Londres en 2012.

Kipchoge, qui est âgé de 39 ans, tentait de devenir le premier coureur de l'histoire à gagner trois marathons olympiques. Il devra vraisemblablement se limiter à deux. L'Éthiopien Abebe Bikila avait triomphé en 1960 et 1964, et Waldemar Cierpinski avait réédité l'exploit en 1876 et 1987 pour l'Allemagne de l'Est.

Rompant avec la tradition, le marathon masculin n'a pas été présenté en clôture des épreuves d'athlétisme aux Jeux olympiques. Cet honneur reviendra plutôt au marathon féminin, dimanche.

Le parcours du marathon commençait à l'Hôtel de Ville, sillonnait de nombreux parcs et boisés parisiens, et fut ponctué d'une légère colline de 436 m de dénivelé, suivie d'une longue descente plutôt douce.

Les souvenirs du Kenyan Kelvin Kiptum ont plané au-dessus de la course. Le détenteur du record du monde aurait été l'un des favoris pour l'emporter. Il a été tué en compagnie de son entraîneur, Gervais Hakizimana, dans un accident qui s'est produit le 11 février dernier près de Kaptagat, une ville située à l'ouest du Kenya.