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RÉSULTATS

Wyatt Sanford termine le tournoi olympique avec le bronze

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TABLEAU DES MÉDAILLES | SECTION SPÉCIALE | HORAIRE DE DIFFUSION

Les aspirations de médaille d'or de Wyatt Sanford sont terminées aux Jeux olympiques de Paris, mais il rentre au pays avec le sentiment du devoir accompli avec une médaille au cou.

Le Canadien s'est incliné en demi-finale par décision partagée contre le Français Sofiane Oumiha obtenant automatiquement la médaille de bronze chez les 63,5 kilos, dimanche sur le ring de l'aréna Paris-Nord, de Villepinte.

Il s'agit d'une première médaille pour le Canada en boxe en 28 ans. Aux Jeux d'Atlanta, en 1996, David Defiagbon s'était incliné devant le Cubain Felix Savon en finale chez les lourds pour décrocher la médaille d'argent.

« Je suis super heureux qu'on ait pu remporter une médaille de bronze aux Jeux olympiques. Ce n'est pas le résultat que nous espérions, mais c'est une belle performance, a dit Sanford tout sourire après le combat. [Sofiane] est un grand boxeur, un grand athlète et il a exécuté son plan de match à la perfection. Même si j'ai perdu, je suis fier de ma performance. »

Il n'y a pas de combat pour la médaille de bronze en boxe, qui distribue d'ailleurs deux breloques de troisième place. Oumiha poursuivra pour la médaille d'or, contre le Cubain Erislandy Alvares Borges qui a défait le Géorgien classé septième Lasha Guruli. 

Le Canadien de 25 ans, favori du tournoi olympique, en a eu plein les bras face au Français classé quatrième sur le ring de l'aréna Paris-Nord, de Villepinte.

Oumiha est un pugiliste expérimenté et ç'a paru dès les premiers instants du combat. Le triple champion du monde (2017, 2021, 2023) et vice-champion olympique des Jeux de Rio de Janeiro, en 2016, a placé de nombreux jabs incisifs dans le round initial. Sanford a même reçu un compte de huit debout après l'un de ces puissants coups de la main avant d'Oumiha, qui a obtenu la faveur des cinq juges dans ce round.

« C'est sa vitesse qui a été un problème, a analysé Sanford. Ç'a pris plus de temps que je l'aurais souhaité à m'ajuster. Il a un très bon jab et le lance souvent. »

« On a manqué de concentration en suivant Sofiane dans ses déplacements latéraux, a pour sa part offert l'entraîneur-chef canadien Vincent Auclair comme explications. On le pourchassait, il changeait de direction et on se faisait frapper. »

Sanford, qui s'entraîne sous la gouverne d'Auclair et Samir El-Mais à Montréal, a su apporter les ajustements nécessaires pour le deuxième assaut. Moins « hypnotisé » par les déplacements du Français, Sanford a pu couper davantage le ring et placer plusieurs combinaisons en puissance. En quelques occasions, la tête d'Oumiha a violemment basculé vers l'arrière, ce qui entraîne habituellement un compte de huit debout en boxe amateure. L'arbitre sri-lankaise Nelka Thampu n'a toutefois pas bronché.

Cela n'a toutefois rien changé à l'issue du duel, puisque Sanford n'a été en mesure que d'obtenir la faveur de deux juges dans ce round. Oumiha a donc amorcé le troisième round avec une avance insurmontable aux points.

« J'aurais pensé que ce qu'on a vu dans le tournoi jusqu'à présent, quand on a un premier round puis un deuxième round serrés, si on est capable d'en donner un peu plus, c'est l'égalité après deux, a admis Auclair. Il y a trois juges qui ont vu que Sofiane en avait fait plus que nous dans ce round. C'est une question de perception. On pensait en avoir fait assez pour convaincre au moins trois juges. »

« C'était un bon round. Les deux, nous échangions constamment. Même si nous ne l'avons pas obtenu, c'est OK », a gracieusement concédé Sanford.

Se sachant battu aux points, Sanford a alors tenté de placer le plus de coups en puissance possible, une mission qu'il a réussie. Quatre des cinq juges lui ont accordé ce round, au cours duquel Oumiha en a fait juste assez pour ne pas trop se faire toucher.

« Je voulais tenter de placer de bons coups, mais quand le boxeur devant vous a autant d'habiletés, c'est difficile de placer un coup qui va l'envoyer au tapis », a indiqué Sanford.

Cette médaille met fin à une très longue disette de la boxe canadienne aux Jeux olympiques. David Defiagbon s'était incliné devant le Cubain Felix Savon en finale chez les lourds des Jeux d'Atlanta, en 1996, pour décrocher la médaille d'argent, dernière du pays, qui n'a gagné qu'une médaille d'or aux JO, celle de Lennox Lewis chez les super-lourds à Séoul, en 1988.

« Pour la boxe canadienne, ça nous donne un souffle, a laissé tomber Auclair. On va essayer de bâtir là-dessus. On a plein de boxeurs qui pointent, dans la catégorie de Wyatt et en dessous. »

Quant à Sanford, il a exprimé le désir de rentrer chez lui après huit années passées à Montréal. Sa conjointe, l'ex-plongeuse et olympienne Pamela Ware et lui, comptent passer quelques semaines, voire quelques mois à se la couler douce avec parents et amis. Il ne sait pas s'il poursuivra en boxe professionnelle.