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RÉSULTATS

Une équipe canadienne de plongeon petite, mais puissante

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TABLEAU DES MÉDAILLES | SECTION SPÉCIALE | HORAIRE DE DIFFUSION

Le Canada a poursuivi sa série de succès olympiques en plongeon aux Jeux de Paris, gagnant au moins une médaille lors d'une huitième Olympiade d'affilée.

L'aventure a bien commencé avec la médaille de bronze acquise par Nathan Zsombor-Murray et Rylan Wiens le 29 juillet durant l'épreuve synchronisée masculine à la plate-forme de 10 mètres. 

C'était la première fois que le Canada gagnait une médaille chez les hommes à la plate-forme et il s'agissait de la première médaille masculine du Canada en plongeon depuis les Jeux de Pékin, en 2008, quand Alexandre Despatie avait remporté l'argent au tremplin de trois mètres.

Malheureusement pour l'équipe canadienne, la récolte ne s'est pas poursuivie durant la quinzaine parisienne. Le pays s'est donc contenté d'une seule médaille en plongeon lors de deuxièmes Jeux olympiques de suite.

Caeli McKay et Kate Miller ont terminé à un peu plus de cinq points du podium à l'épreuve synchronisée féminine à la plate-forme de 10 mètres. McKay a aussi pris le quatrième rang à l'épreuve individuelle.

La jeune Margo Erlam a été éliminée dès les préliminaires au tremplin de trois mètres, tandis que Zsombor-Murray et Wiens ont réussi chacun un top-10 à l'épreuve individuelle à la tour de 10 mètres, mais sont arrivés à court d'une autre médaille.

«Je crois que nous avions une petite équipe, mais une équipe puissante, a dit le directeur en chef technique de Plongeon Canada, Mitch Geller, lors d'un entretien avec La Presse Canadienne. Elle était bien concentrée et très engagée. Oui, ç'a été crève-coeur de terminer à court du podium au 10 mètres synchro féminin.

«Mais dans la position dans laquelle nous étions, nous avons obtenu de bons résultats malgré la taille de l'équipe. Je suis assez fier de ce qu'elle a accompli», a-t-il ajouté.

Geller a aussi reconnu que les insuccès aux derniers Mondiaux aquatiques au Qatar cet hiver avaient eu un impact à Paris. Ces contre-performances ont limité le nombre de places pour le Canada dans certaines épreuves et l'a carrément exclu de l'épreuve synchronisée au tremplin de trois mètres, là où les Québécoises Pamela Ware et Mia Vallée auraient pu représenter un espoir de médaille à Paris.

«Dans le monde du sport, il faut continuellement s'adapter à l'inattendu et savoir optimiser chaque occasion qui s'offre à vous, a souligné Geller. Quand nous sommes rentrés des Mondiaux, nous savions que nous aurions une munition en moins en termes de médailles potentielles. Ç'a été dur à encaisser. Mais ensuite, nous avons tenté de maximiser chaque occasion et nous sommes passés près à maintes reprises.»

La Chine a poursuivi sa domination au plongeon à Paris. Après avoir gagné sept médailles d'or sur huit aux Jeux de Tokyo en 2021, elle a réussi le balayage en étant 8-en-8 dans la capitale française.

En tout, les plongeurs chinois ont remporté 11 médailles sur une possibilité de 12, laissant les autres nations se battre pour les 13 médailles restantes.

«Je crois qu'un facteur très, très important est la réussite au niveau du recrutement, de l'identification du talent, a affirmé Geller. Mais un autre facteur énorme est celui associé aux contraintes de chaque pays.»

Geller a rappelé que l'accent est mis sur la performance olympique en Chine, parfois au détriment d'autres aspects de la vie, comme l'éducation et la qualité de vie.

«Quel engagement pouvez-vous demander à un enfant de 8 ans au Canada? Si nous pouvions le soumettre à un entraînement de six ou huit heures par jour, alors oui, je suis certain que nous verrions un plus haut niveau de production», a imagé Geller.

«Notre défi est d'optimiser la performance malgré les contraintes auxquelles nous faisons face, a-t-il ajouté. Et je crois que nous faisons un travail exceptionnel.»

Pour Geller, la question est aussi de savoir jusqu'où peut aller le désir au Canada d'investir et de faire des sacrifices pour avoir du succès aux Jeux olympiques en plongeon.

«Présentement, nous sommes éclipsés. Tout le monde est éclipsé par ce que la Chine est prête à faire, en comparaison avec les investissements que nous pouvons faire. Nous devons donc être très stratégiques et efficaces. Nous devons trouver des moyens innovateurs dans le développement de nos athlètes dans l'espoir d'atteindre le même niveau de performance malgré des investissements moins importants.»

Malgré la domination de la Chine et la taille de l'équipe canadienne aux Jeux de Paris, Geller demeure optimiste pour l'avenir.

Zsombor-Murray, seul Québécois au sein de l'équipe canadienne à Paris, avait affirmé qu'il espérait que la médaille de bronze servirait d'inspiration pour la prochaine génération, à qui il espère passer le flambeau un jour.

Geller croit aussi que cette médaille aura un impact lors du retour de l'équipe au Canada.

«Un peu comme quand Alexandre Despatie a eu ses succès, il faut d'abord croire en ses moyens, puis changer la perspective des gens, a dit Geller. L'objectif passe du simple fait de vouloir participer aux Jeux olympiques à gagner une médaille ou connaître une performance exceptionnelle. Je crois que c'est ce que l'équipe a renforcé ici.

«Je m'attends à un cycle olympique très intéressant. Je crois que les jeunes plongeurs ont vu ce dont ils sont capables. Quand vous voyez ceux avec qui vous partagez la piscine à l'entraînement rivaliser avec les meilleurs au monde jour après jour, ça renforce votre confiance en vos moyens. Vous réalisez que vous pouvez aussi accomplir quelque chose d'exceptionnel.»

La suite de l'histoire s'écrira dans quatre ans, à Los Angeles.