Le voyage de Penny Oleksiak vers Paris a été semé d'embûches
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L'athlète la plus décorée du Canada a appris le pouvoir de la grâce à l'approche de ses troisièmes Jeux olympiques, mais peut-être pas ses derniers.
Détentrice de sept médailles olympiques en natation à seulement 23 ans, Penny Oleksiak a vécu trois années difficiles depuis Tokyo. Elle a subi deux interventions chirurgicales au genou et une blessure à l'épaule, limitant sa capacité à s'entraîner et à participer à des compétitions.
Lorsqu'elle s'est sentie coincée, Oleksiak a exécuté un rite de passage vers l'âge adulte en trouvant comment s'en sortir. Ça impliquait de quitter sa ville natale de Toronto.
« Si je devais résumer la situation en un mot, ce serait probablement ‘inattendu', a déclaré Oleksiak. J'ai eu des années très éprouvantes et beaucoup de choses se sont produites coup sur coup.
« Ç'a été une expérience vraiment différente pour moi. J'ai beaucoup appris sur moi-même ces dernières années, sur ma patience et sur la manière de me donner de la grâce dans de nombreuses situations. »
Oleksiak ne s'est pas qualifiée pour une épreuve individuelle à Paris. Elle sera déployée dans les relais à partir de samedi, au 4 x 100 mètres style libre.
« C'est vraiment difficile de me faire une tête que je ne participe pas à une épreuve individuelle, mais que je participe quand même à plusieurs épreuves, a-t-elle mentionné. J'ai toujours pour objectif d'accomplir des choses vraiment impressionnantes et de m'entraîner très dur pour pouvoir accomplir ces choses, et contribuer à l'équipe autant que je l'ai fait dans le passé. »
Ses sept médailles constituent le plus haut total par un athlète olympique canadien. Tout au long de sa carrière, Oleksiak a élevé son niveau d'un cran lors des relais.
Elle a propulsé l'équipe du relais 4 x 100 mètres style libre vers une médaille d'argent et celle du relais quatre nages vers une médaille de bronze lors des Jeux de Tokyo, après deux médailles de bronze au relais à Rio, en 2016.
Ses neuf médailles aux Championnats du monde – le plus haut total par un nageur canadien – ont été remportées dans les relais.
À 16 ans, Oleksiak a mis la main sur la médaille d'or au 100 mètres style libre et l'argent au 100 mètres papillon à Rio. Elle a été médaillée de bronze au 200 mètres style libre à Tokyo.
« Pour la première fois à ces Jeux olympiques, je vais avoir un peu moins de pression, parce que je pense que lorsque tu participes à un relais et que tu es entourée d'autres filles, ça enlève vraiment cette pression. Tu ne te sens plus aussi seule dans la salle d'attente », a exprimé Oleksiak.
Elle a déménagé à Mission Viejo, en Californie, en 2023 pour rejoindre un groupe de nageurs professionnels internationaux entraînés par Jeff Julian. Elle s'entraînait au Centre sportif panaméricain de Toronto depuis l'âge de 15 ans.
« J'avais vraiment besoin de changer de décor, a insisté Oleksiak. Passer un an au centre avec ma blessure était vraiment frustrant pour moi. J'avais l'impression d'être coincée. Je voulais toujours un résultat différent, mais je ne faisais rien différemment pour obtenir ce résultat.
« J'ai eu beaucoup de chance avec l'équipe de soutien que j'ai en Californie pour mon entraînement. Je suis entourée de gens vraiment incroyables et talentueux qui sont vraiment bons dans ce qu'ils font. Je suis entourée des meilleures personnes pour rééduquer ce genre de blessures et des meilleures personnes pour faire des recherches sur ces blessures. »
Oleksiak s'est mise à penser à Los Angeles, en 2028, alors qu'elle était autrefois sûre que Paris serait ses derniers Jeux olympiques.
« Ça m'a vraiment donné envie de prolonger ma carrière, a-t-elle indiqué. En raison de mes blessures, beaucoup de gens m'ont dit que je n'étais plus obligée de continuer. Je déteste que les gens pensent que je ne veux pas continuer. C'est grâce à mes blessures que j'ai trouvé cette motivation. »