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Nathan Zsombor-Murray portera le flambeau des plongeurs québécois

Nathan Zsombor-Murray Nathan Zsombor-Murray - PC
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Il y a huit ans à peine, lors des Jeux olympiques de Rio de Janeiro, l'équipe canadienne de plongeon était composée à 100% d'athlètes québécois. Puis à Tokyo, sept des 10 plongeurs canadiens étaient originaires du Québec.

Cette fois, à Paris, Nathan Zsombor-Murray sera le seul représentant du Québec parmi les cinq membres de l'équipe canadienne de plongeon.

« Ça me rend patriotique, mais l'anglais est ma langue maternelle, a rappelé le natif de Pointe-Claire lors d'une entrevue en français avec La Presse Canadienne. Je m'entends bien avec mes coéquipiers à l'entraînement, autant les anglophones que les francophones.

« Ce n'est pas une très grande équipe avec seulement cinq personnes, a-t-il ajouté. Je pense que c'est un cas de qualité versus quantité. Nous avons une équipe de qualité. »

Zsombor-Murray est âgé de seulement 21 ans et en sera à sa deuxième participation aux Jeux olympiques, après ceux de Tokyo en 2021. Il est conscient qu'il fait partie d'une nouvelle génération de plongeurs canadiens.

« La dynamique a changé après les Jeux de Tokyo. Il y avait ‘Meg' (Meaghan Benfeito), ‘Jen' (Jennifer Abel), Vincent (Riendeau), Mélissa (Citrini-Beaulieu), plusieurs plongeurs de plus de 25 ans ou 30 ans. Ils ont tous pris leur retraite. Ils ont fait place à une génération d'étoiles montantes », a dit Zsombor-Murray.

« J'espère qu'aux prochains Jeux olympiques, l'équipe sera plus nombreuse et qu'il y aura plus de Québécois », a-t-il poursuivi.

Le parcours de Zsombor-Murray a connu un départ un peu atypique. Il s'amusait vers l'âge de 5 ans à faire des pirouettes en étant lancé par son père dans une piscine publique pas très loin de chez lui. Un entraîneur de plongeon l'a repéré et lui a suggéré de tenter sa chance dans ce sport.

Zsombor-Murray a ensuite vite réalisé qu'il avait un potentiel intéressant en plongeon.

« Je me rappelle qu'un de mes premiers entraîneurs m'avait dit que je devais faire un certain plongeon que je ne voulais pas faire si je voulais avoir un avenir dans ce sport. Ce n'était pas un plongeon particulièrement difficile, mais je n'étais pas encore bon. Par contre, je pense que ça m'a fait réaliser que j'avais un bon potentiel. Je suis donc rapidement devenu déterminé à bien faire », a-t-il expliqué.

Spécialiste de la plate-forme de 10 mètres, Zsombor-Murray a réussi à se qualifier autant en synchro qu'en plongeon individuel aux Jeux de Tokyo en 2021. Il a pris le cinquième rang avec Riendeau en synchro et le 13e rang à l'individuel, ratant d'une place la qualification pour la finale.

Un podium à Paris?

Déjà mature comme athlète malgré son jeune âge, Zsombor-Murray a tiré des leçons de son expérience à Tokyo.

« Je dois bien gérer mon énergie durant la compétition, a-t-il dit. Ça s'étire sur deux semaines, et il y a tellement de choses à faire dans le village des athlètes. Vous croisez d'autres athlètes canadiens ou des athlètes d'autres sports que vous reconnaissez, comme ceux de basketball. Vous ne réalisez pas que vous êtes au même niveau qu'eux!

« Je pense qu'il ne faut pas perdre trop d'énergie et gérer ça un jour à la fois. Il faut tout donner quand ça compte et non trop tôt », a-t-il résumé.

Zsombor-Murray se rappelle avoir peut-être vidé le réservoir lors des préliminaires à Tokyo lors de l'épreuve individuelle, puis manqué d'énergie lors de la demi-finale.

Cette fois, il croit avoir l'expérience nécessaire pour améliorer ses résultats. Le Saskatchewanais Rylan Wiens et lui ont gagné le bronze aux Mondiaux aquatiques en 2022. Et Zsombor-Murray estime qu'ils ont le potentiel de se battre pour une médaille à Paris.

Le défi sera un peu plus relevé du côté de l'individuel, même s'il a pris le quatrième rang lors de la Coupe du monde de Montréal en mars dernier. Il espère au moins se qualifier la finale, afin de battre sa performance à Tokyo.

« Je vais aborder ça un plongeon à la fois. Je veux simplement réussir 18 plongeons – six lors des préliminaires, six en demi-finale et six en finale – dont je serai fier », a-t-il conclu.

Si Zsombor-Murray parvient à monter sur le podium à Paris, il deviendra le premier Canadien à gagner une médaille olympique en plongeon depuis Alexandre Despatie aux Jeux de Pékin en 2008. Cela inspirera possiblement la prochaine génération de plongeurs québécois et qui sait, peut-être qu'il ne sera pas le seul représentant du fleurdelisé aux Jeux de 2028, à Los Angeles?

Zsombor-Murray participera à l'épreuve masculine synchronisée à la plate-forme de 10 m le 29 juillet, et à l'épreuve individuelle les 9 et 10 août.