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Priestman était « probablement » au courant, pense le COC

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SECTION SPÉCIALE | HORAIRE DE DIFFUSION

Le président et chef de la direction de Soccer Canada, Kevin Blue, a déclaré vendredi matin qu'il enquêtait sur une potentielle «lacune éthique systémique», alors que l'organisation fait face à un scandale d'espionnage par drone aux Jeux olympiques de Paris.

Blue a ajouté que l'avenir de l'entraîneuse Bev Priestman au sein de l'organisation dépendra des résultats de cette enquête.

Blue a souligné qu'il n'avait pas envisagé de retirer l'équipe canadienne du tournoi olympique, surtout parce que «nous avons traité la situation rapidement et avec fermeté».

«Ç'aurait été au détriment de nos joueuses, qui ont travaillé très fort et qui ont fait d'énormes sacrifices pour devenir des Olympiennes, et parce qu'elles n'ont pas adopté de comportements immoraux, a dit Blue. Je n'envisagerai pas notre retrait en me basant sur le fait que nous soutenons nos joueuses en tant qu'Olympiennes, qui ont le droit d'être ici et de participer au tournoi.»

Deux membres du personnel d'entraîneurs de l'équipe féminine ont été expulsés mercredi après qu'on ait appris qu'un drone avait été utilisé pour espionner les séances d'entraînement de la Nouvelle-Zélande lundi et vendredi dernier.

Le président et chef de la direction du Comité olympique canadien David Shoemaker a déclaré que l'entraîneuse de l'équipe nationale de soccer féminin était «probablement» au courant de l'utilisation de drones pour espionner les séances d'entraînement des adversaires de l'unifolié en France.

Shoemaker a émis ces commentaires quelques heures après que Priestman eut été expulsée des Jeux olympiques de Paris, vendredi matin.

«L'un des éléments d'information clés était la conclusion de Soccer Canada selon laquelle elle devait être suspendue, après avoir pris en compte de nombreux faits», a expliqué Shoemaker lors d'une conférence de presse tenue à la Maison olympique du Canada.

«J'ai vu certaines informations dont ils (Soccer Canada) disposaient, et nous avons nous-mêmes récolté des informations supplémentaires qui m'ont fait conclure qu'il était fort probable qu'elle était au courant de l'incident, ici, à St-Etienne», a-t-il ajouté.

Blue a aussi reconnu qu'un incident similaire impliquant l'équipe masculine s'était produit à la Copa América, sans fournir plus de détails.

Priestman s'était volontairement retirée du match qui s'était soldé 2-1 en faveur du Canada contre la Nouvelle-Zélande en lever de rideau du tournoi olympique de soccer féminin à Saint-Étienne, jeudi.

Elle avait déclaré la veille qu'elle n'avait pas ordonné directement à des membres de son équipe d'espionner la Nouvelle-Zélande et qu'elle était «très déçue» d'apprendre ce scandale.

Shoemaker a dit mercredi qu'il était persuadé que Priestman était «nullement impliquée, qu'elle n'avait pas connaissance de cet incident», mais son opinion a ensuite changé.

La décision d'expulser Priestman des JO a été prise à la suite d'une recommandation de Blue, qui a déclaré par voie de communiqué vendredi que de nouvelles informations avaient été découvertes au sujet d'incidents similaires survenus plus tôt à Paris. Blue a assuré qu'une enquête indépendante serait déclenchée pour faire la lumière dans cette histoire.

«Nous avons imposé la pire sanction que le Comité olympique canadien puisse imposer, tout en gardant à l'esprit que nous supervisons les joueurs de soccer et le personnel pendant cette fenêtre restreinte avec les Jeux olympiques, en les retirant de l'équipe olympique, y compris l'entraîneuse, et en les renvoyant chez eux», a déclaré Shoemaker.

«L'information la plus importante que j'ai apprise est que, dans un intervalle de 24 heures pendant lesquelles le président et chef de la direction de Soccer Canada était sur le terrain à Saint-Étienne, il est arrivé à la conclusion que Bev Priestman devait être suspendue. Nous avons eu accès à certaines informations. Nous soutenons pleinement sa décision, et croyons que c'est la bonne dans les circonstances.»

Le Canada disputera son deuxième match contre la France dimanche à Saint-Étienne. Shoemaker a déclaré qu'il est à l'aise avec l'idée que les championnes olympiques en titre puissent poursuivre leur tournoi olympique.

Cependant, le comité de discipline de la FIFA enquêtera sur cette histoire, et maintenant il ne fait aucun doute que la victoire du Canada en finale du tournoi olympique de soccer féminin contre la Suède à Tokyo en 2021 sera scrutée attentivement. Priestman était également l'entraîneuse de cette équipe, à l'époque.

«Certaines informations pourraient maintenant venir ternir cette performance (des Canadiennes) à Tokyo», a admis Shoemaker.

«Ça me rend malade. Ça me donne mal au coeur de penser qu'il pourrait y avoir quelque chose qui remette en question… l'un de mes moments olympiques préférés de l'histoire: cette équipe féminine remportant la médaille d'or contre toute attente en dépit des restrictions sanitaires liées à la COVID-19», a-t-il ajouté.

Shoemaker a reconnu également que ce scandale affectera l'image du Canada en lever de rideau des JO de Paris, mais a dit espérer que ça ne distraira pas la population des belles performances que l'équipe pourra offrir pendant la quinzaine.

Le scandale qui secoue l'équipe canadienne de soccer féminin a porté ombrage au dévoilement des porte-drapeaux du pays pour la cérémonie d'ouverture mercredi, ainsi que la cérémonie officialisant l'ouverture de la Maison olympique du Canada à Paris.

«C'est triste. C'est étonnant, a admis la porte-drapeau et championne olympique en haltérophilie Maude Charron vendredi. Dans mon sport, nous travaillons très fort pour être authentiques et équitables. Chaque sport a sa propre technique et sa propre approche. Mon travail ici, en tant qu'athlète, consiste à rester fidèle à moi-même et à mes valeurs.

«J'imagine que les joueuses de soccer doivent être affectées. Mais je ne peux m'exprimer pour elles. Je peux seulement parler pour moi-même», a-t-elle conclu.