Alison Levine et Iulian Ciobanu terminent au pied du podium
La joueuse de boccia Alison Levine a réalisé un lancer exceptionnel avec sa dernière balle de la troisième manche, jeudi, dans le match pour la médaille de bronze du double BC4 aux Jeux paralympiques de Paris. Le Thaïlandais Pornchok Larpyen a immédiatement riposté d'un lancer frôlant la perfection, qui a mené le duo canadien à une éventuelle quatrième place.
« Un coup de maître », a décrit Iulian Ciobanu après la défaite de 6-1 subie contre les Thaïlandais à l'Aréna Paris Sud 1. « Le genre de lancer qu'on fait parfois et qui place nos adversaires en difficulté. Il nous manquait une balle dans cette manche et tout aurait fini différemment. »
« Le coup que j'ai fait avant le sien, c'est un tir clé qu'on rêve de réaliser dans un moment comme celui-là. Je vais essayer de surtout me souvenir de cette balle-là lorsque je repenserai au match », a confié Alison Levine à propos du coup d'approche qu'elle a effectué à la fin de la troisième manche.
« Il fallait absolument que je réussisse le lancer, il y avait beaucoup de pression, je me suis entraînée pour ces situations et j'ai réussi. »
La réplique de Larpyen s'est résumée en un long lob qui a repoussé le cochonnet et qui l'a rapproché de balles thaïlandaises déjà en jeu. Le lancer a offert trois points supplémentaires à son équipe pour porter le pointage à 5-1.
La situation aurait été bien différente si le représentant de la Thaïlande, qui fait équipe avec Nuanchan Phonsila, avait inscrit ses trois points en deuxième manche, comme l'a rappelé Ciobanu. Les Canadiens auraient alors eu droit à deux manches pour remonter le déficit de quatre points auquel ils ont fait face.
« Même en gagnant la dernière manche, c'était compliqué d'y marquer quatre points, a admis le Montréalais. On y croyait quand même, mais nos adversaires n'ont rien lâché. On a donné tout ce qu'on avait et on s'est battus jusqu'au bout, mais les meilleurs ont gagné aujourd'hui. »
Le duo thaïlandais s'est donné une priorité d'un point en début de match, puis le jeu s'est resserré en deuxième manche. Au mesurage, une balle canadienne était même posée sur le dessus du cochonnet, appuyée sur deux autres balles. Chaque équipe a finalement mérité un point, portant la marque à 2-1.
La séquence décrite plus tôt et qui est survenue à la manche suivante aura fait toute la différence. En quatrième, l'officiel a stoppé la dernière balle lancée par Ciobanu parce qu'une roue de son fauteuil se trouvait sur les limites de la zone de lancer. Les Thaïlandais ont simplement ajouté un point par la suite et ont confirmé leur victoire.
« Ç'a été un gros match, on a seulement raté une balle en première manche et une balle en troisième manche. De leur côté, nos adversaires ont fait tout ce qu'ils avaient à faire. Ils ont joué une partie parfaite et dans ce temps-là, c'est très compliqué. Il faut aussi être parfait et on ne l'a pas été. Ils méritent leur victoire », a partagé avec déception l'entraîneur-chef César Nicolaï, très émotif en zone mixte.
« C'est une quatrième place difficile après tout le travail mis en place dans les dernières années. On espérait couronner le tout avec une médaille. Il faudra prendre du recul et voir pour la suite. On travaille très fort et quand ça ne paye pas aux Jeux paralympiques, c'est dur. »
Les joueurs thaïlandais ont ainsi pris leur revanche sur les Canadiens, qui avaient eu le dernier mot lors de leur dernier affrontement à la Coupe du monde de Povoa, au Portugal.
« On peut seulement leur lever notre chapeau », a conclu Nicolaï.
Alison Levine et Iulian Ciobanu avaient entamé le tournoi en double avec des victoires contre la Chine et la Croatie. Victorieux en quarts de finale contre l'Ukraine, ils ont baissé pavillon face à Hong Kong, en demi-finales.