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Priscilla Gagné est heureuse que le parajudo se démocratise

Priscilla Gagné Priscilla Gagné - PC
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Le parcours de la parajudoka canadienne Priscilla Gagné n'est pas aussi simple que ce qu'elle avait anticipé aux Jeux paralympiques de Paris.

L'Ontarienne, qui est née à Granby et qui participe à ses troisièmes et derniers Jeux paralympiques en carrière, est toutefois heureuse que la compétition soit plus corsée — parce que les nouveaux règlements permettent à davantage d'athlètes malvoyants d'obtenir leur chance sur le tatami.

Née avec une maladie génétique de la vue, la rétinite pigmentaire, Gagné est effectivement aveugle, mais elle participera au tournoi féminin J1 de 57 kg à compter de jeudi à l'aréna du Champ de Mars.

L'athlète de Sarnia âgée de 38 ans fut la porte-drapeau de la délégation canadienne aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2021, où elle a décroché la médaille d'argent chez les 52 kg en dépit du fait qu'elle devait affronter des adversaires qui ne souffraient pas de cécité complète.

Aux éditions précédentes des Jeux paralympiques, les judokas souffrant de divers problèmes de vision étaient tous regroupés ensemble. Pour la première fois aux Jeux de Paris, deux catégories ont été créées afin de rendre la compétition plus équitable: J1 pour les athlètes qui sont aveugles, et J2 pour ceux qui souffrent de cécité partielle.

«J'ai décidé de poursuivre ma carrière à cause des changements dans les catégories, en croyant que ç'allait être plus facile, a dit Gagné. Mais ça n'est pas de la tarte, parce que de nombreux athlètes formidables participent au tournoi.»

L'entraîneur canadien Andrzej Sadej, une sommité dans le développement du judo de haute performance au pays, a déclaré que Gagné est la seule athlète totalement aveugle à avoir livré un combat pour la médaille d'or aux Jeux de Tokyo en 2021.

Quand les nouvelles catégories sont sorties après les Jeux de Tokyo, Sadej a indiqué que le Comité paralympique canadien et À nous le podium étaient très intéressés à investir dans l'entraînement de Gagné.

«Ils ont dit: 'Avec les nouvelles catégories, c'est un véritable espoir de médaille d'or à Paris', a relaté Sadej. Parce qu'elle était, et de loin, la meilleure athlète aveugle, homme et femme confondus, à Tokyo.»

Plutôt que de dominer son sport, Gagné entamera les Jeux de Paris au quatrième rang mondial. Elle a indiqué que les nouvelles catégories avaient ouvert la porte à de nombreuses parajudokas talentueuses d'un peu partout sur la planète — des athlètes qui étaient incapables d'éclore sous l'ancien système.

«Ça n'est pas seulement bon (pour les athlètes malvoyants), c'est pour l'ensemble de la population de leur pays, la population handicapée de leur pays, a noté Gagné. Pour moi, c'est merveilleux de voir tous ces gens ici, même si la compétition est beaucoup plus relevée que ce à quoi nous nous attendions.»

Malgré le fait que le niveau ait été relevé d'un cran, Gagné et Sadej croient qu'elle sera en mesure de décrocher l'or.

«Je m'attends à de grandes choses; et je ne le ferais pas si je n'avais pas la certitude de pouvoir y parvenir, a dit Gagné. Je vise le podium, la plus haute marche, et je suis prête à tout donner une dernière fois.»