La légende de la lutte Antonio Inoki s'éteint
TOKYO, Japon - Antonio Inoki, un célèbre lutteur japonais devenu un parlementaire haut en couleur, est décédé samedi à l'âge de 79 ans a annoncé New Japan Pro-Wrestling, la fédération japonaise de lutte qu'il avait fondée, confirmant des informations des médias nippons.
Il est mort d'une crise cardiaque, selon la chaîne de télévision nationale NHK. Inoki s'était retiré de la vie politique en 2019 et avait annoncé un an plus tard qu'il souffrait d'une maladie du coeur.
Carrure massive, mâchoire carrée et éternelle écharpe rouge au cou, Antonio Inoki (Kanji Inoki de son vrai nom) était l'un des pionniers des arts martiaux mixtes dans son pays.
Il est devenu célèbre en 1976 après un combat diffusé dans le monde entier contre le célèbre boxeur Mohamed Ali à Tokyo.
Ayant aussi le sens des affaires, il avait fondé quatre ans auparavant la New Japan Pro-Wrestling (NJPW), devenue la principale fédération de lutte au Japon.
« Antonio Inoki comptait parmi les hommes les plus respectés du sport-divertissement et c'était une authentique légende dans son pays », lui a rendu hommage la World Wrestling Entertainment (WWE) sur son site internet.
Inoki « incarnait l'esprit combatif » et son héritage « vivra pour toujours» a aussi réagi sur Twitter Triple H, ancienne gloire de la lutte américaine devenu un haut responsable de la WWE.
Il a été sénateur au Japon une première fois de 1989 à 1995 et avait mis fin à sa carrière sportive en 1998.
Réélu à la Chambre haute japonaise en 2013, il s'était distingué en initiant une très personnelle « diplomatie du sport » avec la Corée du Nord, où il s'est rendu une dizaine de fois pour tenter notamment d'aider à résoudre la question des enlèvements de citoyens japonais par Pyongyang lors de la Guerre froide.
Le lutteur, qui disait vouloir « contribuer à la paix mondiale à travers le sport » avait organisé des festivals d'arts martiaux et de lutte en Corée du Nord, l'occasion pour lui de rencontrer des dirigeants du pays.
Ses séjours en Corée du Nord avaient été abondamment couverts par les médias nippons mais embarrassaient souvent les autorités japonaises. En 2013, à son retour d'un voyage à Pyongyang, il avait ainsi écopé d'une suspension d'un mois pour être parti en Corée du Nord sans autorisation du Parlement.