Les Samoa proches de gâcher la fête de Farrell

A six minutes près, les Samoa tenaient samedi le premier succès de leur histoire face à l'Angleterre qui a finalement bouclé à Lille sa phase de groupes invaincue (18-17) grâce à un essai tardif (74e) de son demi de mêlée Danny Care, transformé par le capitaine Owen Farrell.

Peu de chance que le capitaine anglais ne garde un souvenir réjoui de ce jour où il a détrôné la légende Jonny Wilkinson en tant que joueur ayant inscrit le plus de points pour le XV de la Rose (1186 contre 1179 désormais).

Déjà assurés de la première place de leur groupe, les hommes de Steve Borthwick n'avaient rien à perdre, exceptée la confiance, retrouvée balin-balan au fil de leurs trois victoires en Coupe du monde après une pénible préparation.

C'est peut-être la raison pour laquelle le sélectionneur avait opté pour une équipe comptant la plupart des titulaires anglais en puissance, sans obtenir l'effet attendu.

La bande de George Ford, aligné à l'ouverture, est passée d'un rien à côté d'un revers historique faisant mauvais genre à une semaine de leur quart de finale dimanche prochain, selon toute logique face à une autre nation du Pacifique: les Fidjiens, à qui il ne manque qu'un point à prendre contre le Portugal. Ces mêmes Flying Fijians tombeurs de l'Angleterre pour la première fois de leur histoire (30-22), il y a moins de deux mois dans son temple de Twickenham.

Les Samoans étaient déjà virtuellement éliminés de la Coupe du monde: ils devaient compter sur un scénario de "soap opera" pour se qualifier: une large victoire bonifiée contre les Anglais conjuguées à un improbable match nul entre le Japon et l'Argentine dimanche.

Deux essais samoans annulés

Grâce à deux essais de leur ailier Nigel Ah Wong , ils menaient pourtant 14-8 à la mi-temps. Tout en étant mal récompensés tant les vagues du Pacifique se sont abattues dans les vingt-deux mètres anglais, à l'image du troisième essai, deux fois annulé (33e et 35e).

Terne, malgré un rapide essai de son deuxième ligne Ollie Chessum (9e), l'Angleterre a affiché de la fébrilité et la pénalité refusée à Farrell pour avoir trop tardé à buter (65e) aurait pu coûter cher.

Auparavant il avait dû s'y reprendre à deux fois pour chiper son record à « Wilko », malgré une seule unité de retard au coup d'envoi. Après avoir manqué, à la 11e minute, une transformation pas si difficile, légèrement décalée à gauche, il a réussi quelques instants plus tard (18e) une pénalité symétrique à droite sans manifester la moindre effusion de joie. Seul son talonneur Jamie George, partenaire de club avec les Saracens, est venu l'enlacer pour marquer le coup.