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La reconstruction est maintenant chose du passé au sein d'Équipe Canada

Mikael KingsburyMikael Kingsbury - PC
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Si l'an dernier on parlait toujours de reconstruction au sein de l'équipe canadienne des bosses, c'est maintenant chose du passé. À quelques semaines des Mondiaux d'Engadine, en Suisse, et à un peu plus d'un an des Jeux olympiques de Milan-Cortina, Ski Acro Canada vise maintenant les podiums, dont ce week-end à la Coupe du monde de Saint-Côme.

« Quand on parle de culture d'équipe, c'est quelque chose qui prend du temps à implanter, a expliqué Michel Hamelin, entraîneur-chef de l'équipe nationale en point de presse au pied de la piste Alexandre-Bilodeau de Val-St-Côme. Mais à un moment donné, ça prend racine et ce sont les athlètes qui disent aux nouveaux comment les choses doivent être faites. Ça prend de deux à trois ans pour changer une culture au sein d'une équipe. »

« Je dirais que nous avons rencontré des défis au niveau des changements, de la routine. Plusieurs anciens ont pris leur retraite en même temps. Nous avions plusieurs nouveaux athlètes et ça demandait plus de travail aux entraîneurs pour rebâtir ça. Maintenant, je dirais qu'on se trouve là où je veux qu'on soit. »

Les résultats donnent raison à Hamelin. Tirés par la locomotive Mikaël Kingsbury, premier en bosses, en duels et au classement général, les skieurs canadiens comptent quatre représentants parmi les 19 premiers du classement général avec Julien Viel (10e), Sam Cordell (18e) et Gabriel Dufresne (19e). Idem chez les dames, alors que Maia Schwinghammer (troisième), Laurianne Desmarais-Gilbert (18e), Jessica Linton (22e) et Ashley Koehler (24e) pointent dans le top-25.

Seul Kingsbury a de l'expérience olympique dans le groupe.

« Quand tu as plusieurs leaders et seulement deux ou trois nouveaux sur la Coupe du monde, la transition se fait toute seule. Là, on avait juste Mik, qui est là depuis longtemps, a noté Hamelin. Mais Mik a 32 ans, sa famille le suit souvent sur le circuit. Oui, il a des amis au sein de l'équipe, mais la moyenne d'âge de nos athlètes va de 20 à 25 ans. C'est une autre 'clique'. »

« Son leadership s'exerce dans ses actions. Quand il est en piste, quand il entre dans le gym, les autres voient de quelle façon il faut faire ça. (...) Alors oui, cette reconstruction a peut-être été plus longue du fait qu'on avait moins de vétérans pour passer le flambeau. »

« Ces dernières années, j'étais souvent le seul Canadien en super-finale, a commenté Kingsbury. De temps en temps j'avais un coéquipier ici et là, mais ce n'était pas constant. Maintenant, ce n'est plus le cas. Une fille comme Maia est souvent dans les dernières rondes. C'est bon, on peut jaser, on peut s'entraider. »

La flamme est toujours là

Avec quatre victoires en six courses jusqu'ici cette saison, Kingsbury a 127 points d'avance sur son plus proche poursuivant, le Français Benjamin Cavet — un autre vétéran. Avec 94 victoires au compteur et 134 podiums en Coupe du monde, on ne pourrait pas le blâmer de baisser de régime. Mais le feu brûle encore en lui, même s'il remet parfois ses choix en question, surtout depuis l'arrivée d'Henrik dans sa vie, son fils maintenant âgé de cinq mois.

« Ça dépend des jours. Quand je skie et que les choses vont bien, qu'il fait beau, j'ai encore du plaisir. Mais il y a des moments où je me demande: 'Qu'est-ce que je fais ici? J'ai un petit gars à la maison et je suis ici à prendre tous ces risques'. Mais il y a trop de "fun" encore. »

« Mon équipe autour de moi, mon agente [Dominique Ladouceur], mes entraîneurs, mes coéquipiers. Oui, ils sont jeunes, mais on a beaucoup de plaisir ensemble. C'est dur de se dire que je vais peut-être arrêter bientôt. »

Et la flamme est telle qu'il reste ouvert à poursuivre après la saison 2025-2026, contrairement à ce qu'il avait laissé entendre en début de saison, alors qu'il parlait de la prochaine saison comme de sa «Dernière Danse», citant le documentaire sur la dernière saison de Michael Jordan avec les Bulls de Chicago. Jeudi, il ne pouvait assurer que les Mondiaux d'Engadine seront ses derniers.

« Probablement, mais je me laisse une porte ouverte », a-t-il indiqué, des paroles qui ne devraient pas plaire au reste du plateau.

Gêne

Si les aspirations de l'équipe d'entraîneurs sont claires, celles des athlètes sont plus difficiles à décoder. Lors de la conférence de presse de jeudi, aucun n'a voulu se mouiller sur ses objectifs du week-end, alors qu'une épreuve de bosses sera présentée vendredi, et les bosses en parallèle samedi.

« Une chose est certaine, l'épreuve de Saint-Côme compte pour la sélection olympique, a noté Hamelin. Nous avons ciblé trois épreuves et cinq courses, dont celles du week-end. Pour la voie rapide, la méthode A, les athlètes doivent signer deux podiums dans les épreuves que nous avons ciblées. Alors Saint-Côme, les deux épreuves des Mondiaux et Livigno (en Italie). »

« Le nouveau standard, pour moi, c'est tout de même le podium depuis ma troisième place à Idre Fjäll, a fini par admettre Schwinghammer. Ce serait bien d'y remonter ce week-end. »

Les compétitions se mettront en branle à 14h45 vendredi avec les qualifications.

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