Marion Thénault vise un autre podium à Lac-Beauport
Marion Thénault convoitera de nouveau une place sur le podium lors de la Coupe du monde de sauts acrobatiques qui se déroulera ce week-end à la station de ski Le Relais, à condition bien sûr que sa santé coopère.
La Québécoise a participé à sa première séance d'entraînement de la semaine, vendredi, après avoir été clouée au lit par un virulent virus depuis une semaine.
« Ç'a quand même bien été (vendredi matin), considérant la façon que ma semaine a commencé. Je n'ai jamais été aussi mal de toute ma vie; quel 'timing' terrible! », a confié Thénault à La Presse Canadienne au bas des pentes.
« Première journée d'entraînement, à la veille d'une étape de la Coupe du monde, ça c'est une première pour moi en carrière, a admis la principale intéressée. C'est sûr que c'est stressant, car d'habitude j'aime ça avoir du temps pour découvrir le site, prendre mes aises, etc. Là, je n'ai pas ce luxe-là. Je suis tout de même contente, car j'ai fait ma visualisation dans mon lit, entre deux siestes », a-t-elle confié, mi-figue, mi-raisin.
Cette malchance pourrait cependant s'avérer bénéfique pour la Sherbrookoise, qui se remet d'une blessure à un genou qu'elle a subie la semaine dernière en qualifications à la Coupe du monde de Lake Placid, dans l'État de New York.
« La bonne nouvelle, c'est qu'en dormant toute la semaine, j'ai laissé mon genou se reposer. Ça va mieux. J'ai tout de même passé un test d'imagerie par résonance magnétique, pour me rassurer, et aujourd'hui, je trouve que c'était mieux. J'ai pu sauter sans véritable problème. La douleur est là, mais elle est gérable », a-t-elle résumé.
Thénault tentera de reproduire son exploit de l'an dernier, alors qu'il s'était adjugé la troisième place dans la première épreuve individuelle à Lac-Beauport. Elle s'était ensuite contentée de la neuvième position, le lendemain, au même endroit.
Un problème de constance dont elle est bien consciente. Et sur lequel elle tient absolument à travailler, surtout à un peu plus d'un an des Jeux olympiques de Milan-Cortina.
« La clé, ce sera de gérer l'énergie et de prendre les bonnes décisions chaque jour. C'est vraiment plus difficile que c'en a l'air. J'aimerais ça être constante les deux jours. C'est quelque chose que je ne suis pas parvenue à atteindre ces dernières années: j'ai souvent de bons résultats la première journée, et je sous-performe la deuxième. On a travaillé là-dessus à l'entraînement, et on verra maintenant si ça va rapporter. »
Mais voilà, dans les circonstances actuelles, Thénault et l'entraîneur de l'équipe canadienne de sauts acrobatiques, Jeff Bean, ont refusé de dire si elle tentera son fameux triple saut ce week-end.
« J'ai dit à Marion que la décision (de faire ou non son triple saut) lui revient. Il se peut qu'on fasse le triple, il se peut qu'on fasse le double. Ça va dépendre du niveau de compétition, de la météo, de sa face – quand je vais la regarder dans les yeux, je vais savoir où nous en sommes », a confié l'Ottavien de 48 ans en riant.
Toutefois, malgré les obstacles qui se dressent devant Thénault, l'objectif reste le même.
« Pour Marion, le but c'est qu'elle soit sur le podium chaque semaine, a dit Bean. Elle travaille assez fort, elle a les aptitudes aériennes, et si elle est confiante, l'objectif c'est qu'elle réussisse ses trois sauts pour se retrouver sur le podium. »
La sauteuse âgée de 24 ans essaiera du même coup de poursuivre sa lancée amorcée la semaine dernière, alors qu'elle s'était emparée du bronze dans l'épreuve individuelle en lever de rideau de la saison, à Lake Placid.
Une bonne répétition pour les Mondiaux et les JO
Selon Bean, la Coupe du monde de sauts de Lac-Beauport est une bonne répétition pour les Championnats du monde d'Engadine, en Suisse, qui auront lieu du 17 au 30 mars, et bien sûr aux Jeux olympiques de Milan-Cortina, qui se dérouleront du 6 au 22 février 2026.
« Ce sont de bonnes répétitions puisque les épreuves (des Mondiaux et des JO) se déroulent sur deux jours: les qualifications sont suivies des finales, le lendemain. C'est une bonne opportunité de pratiquer », a-t-il mentionné.
« Et c'est sans parler de la pression associée au fait de performer devant nos proches et amis. C'est très différent de ce que nous vivons habituellement sur le circuit de la Coupe du monde », a-t-il ajouté.
Thénault, qui en est à sa cinquième saison en Coupe du monde, convoitera un 12e podium en carrière et une cinquième victoire. Elle a également décroché la médaille de bronze dans l'épreuve des sauts par équipe mixte aux Jeux olympiques de Pékin, en 2022, avec ses compatriotes Miha Fontaine et Lewis Irving.
Au total, quelque 70 sauteurs doivent participer aux épreuves du week-end.
Outre Thénault, Miha Fontaine et Irving, les membres de l'équipe canadienne de sauts qui s'exécuteront sur les tremplins au Relais sont Émile Nadeau, Alexandre Duchaine, Pierre-Olivier Côté, Victor Primeau, Gabriel Dion, Elliot Beauregard, Anthony Noël, Alexandra Montminy et Charlie Fontaine. Bref, c'est une équipe jeune qui doit encore acquérir de l'expérience sur la scène internationale.
« S'ils sont confiants et qu'ils effectuent de bons départs, alors on obtiendra de bons résultats ici. [...] Si on a deux podiums par jour ce week-end, alors je serai satisfait », a conclu Bean, au sujet de ses protégés.