Mikaël Kingsbury remporte l'argent aux Championnats du monde
Mikaël Kingsbury n'a pas caché qu'il ressent de la fatigue et qu'il a peut-être « manqué de gaz » aux Championnats du monde de ski acrobatique d'Engadine, en Suisse, mercredi.
Le Québécois n'a donc pu défendre pour une quatrième fois d'affilée sa couronne de champion du monde dans la compétition masculine de bosses en simple.
« Quand les Mondiaux ont lieu en fin de saison, ç'a toujours été un peu plus difficile pour moi, surtout avec la pression de devoir se battre pour les globes de cristal en Coupe du monde », a d'abord contextualisé Kingsbury en visioconférence.
Kingsbury a terminé deuxième après avoir récolté 82,68 points pour sa performance en super-finale. Le bosseur de Deux-Montagnes trônait cependant en tête du classement avec un seul bosseur à s'élancer: son éternel rival, le Japonais Ikuma Horishima.
Ce dernier n'a pas raté sa chance et a obtenu un pointage de 89,03 points pour surprendre Kingsbury et s'adjuger le titre de champion du monde. Le Sud-Coréen Daeyoon Jung a complété le podium, avec 81,76 points.
Un résultat qui n'a pas semblé décevoir Kingsbury outre mesure, bien qu'il aurait préféré conclure l'épreuve sur la plus haute marche du podium. Il a tout de même décroché une 14e médaille en carrière aux Mondiaux de ski acrobatique.
« J'aurais pu mieux sauter sur le saut du bas – j'ai un peu écrasé (à l'atterrissage) –, mais je ne méritais pas de gagner la médaille d'or, loin de là », a résumé le triple médaillé olympique.
Horishima a ainsi battu le Canadien dans une deuxième compétition de suite, après l'avoir surpris en Coupe du monde à Livigno, en Italie, il y a deux semaines, lors de l'épreuve-test en prévision des Jeux olympiques d'hiver de 2026.
« Je pense qu'Ikuma (Horishima) a fait sa meilleure descente en carrière – ça fait deux fins de semaine qu'il réussit à le faire – et j'ai beaucoup de respect pour ce qu'il fait », a noté Kingsbury, bon joueur.
« J'aurais pu faire le (saut périlleux avec deux vrilles désaxées) 1440 comme Ikuma, mais je ne voyais pas la raison de prendre ce genre de risque. Je pense que c'est le maximum que je pouvais faire dans les circonstances, donc je suis satisfait de ma performance », a expliqué Kingsbury, qui s'est plutôt contenté d'effectuer deux fois le saut périlleux avec deux vrilles désaxées 1080.
« J'y ai cru tout le long, mais c'est moi qui ai commis une erreur. Ikuma en a fait moins que moi, et le degré de difficulté de son saut du bas était plus élevé que le mien, donc, même en faisant mon meilleur saut 1080 en carrière, je n'aurais pas pu gagner », a relaté Kingsbury.
« Quand j'étais assis en bas, sur le petit banc (du meneur), et qu'Ikuma est passé, après avoir atterri son 1440, je savais que c'était fini. Je me suis tassé tout de suite, pour lui donner de l'espace », a-t-il poursuivi.
Il s'agissait du premier titre de champion du monde d'Horishima depuis ceux acquis en simple et en parallèle aux Mondiaux de Sierra Nevada, en Espagne, en 2017. C'était d'ailleurs la dernière fois que ces titres avaient échappé à Kingsbury, avant mercredi.
« Je suis très heureux d'avoir la médaille d'or huit ans après l'avoir obtenue à mes premiers Championnats du monde, où j'avais gagné le duel aussi », a commenté Horishima au micro de la FIS, quelques instants après la compétition.
Kingsbury était le triple champion du monde en titre en simple et en parallèle, après avoir balayé les honneurs de ces épreuves en 2019, 2021 et 2023. Le représentant de l'unifolié, qui est âgé de 32 ans, convoitait du même coup son neuvième titre de champion du monde en carrière, toutes épreuves confondues.
L'autre Québécois qui a participé à la super-finale, Julien Viel, s'est contenté de la sixième place avec 58,36 points.
Kingsbury pourra se reprendre lors de l'épreuve des bosses en parallèle, vendredi, au même endroit.
« Je ne me mets pas la pression de devoir absolument gagner. J'ai les capacités pour le faire, et, en duel, je deviens un autre être humain. Ce sera important de rester propre, et d'être rapide, oui, car je sais que je serai dans la "game", surtout après une journée comme celle que je viens de connaître aujourd'hui », a-t-il résumé.
Schwinghammer sur le podium
Un peu plus tôt mercredi, la Canadienne Maia Schwinghammer s'est emparée du bronze. Il s'agissait du premier podium de Schwinghammer, une bosseuse âgée de 23 ans, en carrière aux Mondiaux senior.
Schwinghammer, de Saskatoon, a obtenu un pointage de 74,92 points en super-finale, étant uniquement devancée par la Française Perrine Laffont (77,92) et la Japonaise Hinako Tomitaka (75,15).
Laffont a ainsi triomphé dans cette compétition d'envergure, après avoir pris une année sabbatique, loin des pistes. Elle avait aussi été couronnée aux Mondiaux de 2021 et 2023, et totalise maintenant six médailles d'or aux Mondiaux de ski acrobatique, dont trois en bosses en parallèle.
« C'est vrai? C'est dur à croire. Est-ce que je viens juste de gagner? », s'est questionnée la Française âgée de 26 ans, les larmes perlant sur ses joues après sa prestation.
Pour sa part, la Québécoise Laurianne Desmarais-Gilbert a abouti en quatrième place, avec 69,64 points en super-finale.
Les Mondiaux d'Engadine constituent la dernière compétition de ski acrobatique d'envergure avant les Jeux olympiques de Milan-Cortina, qui se dérouleront du 6 au 22 février 2026. Kingsbury a déjà indiqué qu'il s'agissait probablement des derniers Mondiaux de son illustre carrière.