Laurence St-Germain est prête pour sa course « locale »

Après un très bon début de saison, la slalomeuse Laurence St-Germain est prête pour sa course « locale » lors de la Coupe du monde de Killington, l'étape la plus près de chez elle sur le Cirque blanc, ce dimanche.

La skieuse de Saint-Ferréol-les-Neiges, championne du monde en titre de la discipline, comptera sur plusieurs parents et amis qui ont fait le déplacement jusqu'au Vermont pour encourager leur protégée, qui pointe au 11e rang au classement du globe de cristal après deux épreuves.

« Toute ma famille est ici, même mon frère [le skieur alpin William St-Germain]. J'aurais aimé qu'il ne soit pas là, mais malheureusement, il s'est blessé. J'ai ma cousine, ma filleule, plein d'amis qui choisissent Killington au lieu de Tremblant ou qui font les deux », a raconté la skieuse de 30 ans dans le lobby du Killington Grand Resort.

« J'aime ça quand ils sont là. Ça ajoute un petit stress de plus qui m'aide vraiment, a-t-elle ajouté. Ils n'ont pas la chance de me voir souvent. J'aimerais qu'il y ait plus de courses [près de la maison]. Comme à Tremblant, où j'aimerais qu'il y ait un slalom éventuellement. »

De participer à des courses loin des siens ne l'a toutefois pas empêchée de connaître un fort début de saison, elle qui a été grandement limitée la saison dernière et à l'entraînement cet été en raison d'une grave blessure à la cheville subie en Italie en décembre et qui a nécessité une intervention chirurgicale.

St-Germain a participé aux slaloms de Levi, en Finlande, et de Gurgl, en Autriche, où elle a terminé respectivement 10e et 11e.

« Je suis super contente, surtout après ma fin de saison l'année dernière. J'ai manqué beaucoup d'entraînement cet été et je ne pensais pas commencer avec autant de constance. Ma première manche à Levi, j'étais 27e et j'ai eu une super bonne deuxième manche pour sauver mon résultat. La semaine dernière à Gurgl, j'ai eu deux bonnes manches et presqu'un deuxième top-10. Je sens que j'ai encore plus de gaz pour pousser. »

Ces deux premières courses lui ont permis de chasser les derniers doutes qu'elle pouvait entretenir au sujet de sa cheville.

« Depuis que je suis retournée en Europe, en octobre, j'ai vraiment pris un grand pas en avant à l'entraînement. (...) Il faut encore que je gère mon volume d'entraînement, mais je n'ai plus ce pincement que je ressentais dans ma botte de ski. [Jeudi] à l'entraînement, je suis arrivée en retard dans une section super rapide et je l'ai tout de même faite. J'ai visionné la séance avec mes entraîneurs et je leur ai dit qu'il y a quelques semaines, je n'aurais même pas essayé de la faire.

« Physiquement, je suis revenue au même point qu'avant ma chute, a assuré St-Germain. Mais je sens qu'il me manque du millage en skis. Pas au niveau de la technique, car j'ai quand même pas mal d'expérience en raison de mon âge, mais plus au niveau de la fatigue. Je n'ai pas encore ma forme optimale. C'est peut-être là ou se trouve mon retard par rapport aux autres saisons. »

Après l'épreuve de Killington, St-Germain, qui est toujours à la recherche d'un premier podium en Coupe du monde, profitera de près d'un mois d'entraînement. Elle sait toutefois pertinemment que ce « millage manquant » ne pourra être rattrapé cette saison.

« Je n'ai plus de douleur, mais je suis encore en rééducation, je fais donc moins de volume que j'en ferais normalement. Le but est de ne pas irriter de nouveau la cheville et de se retrouver en rattrapage. On y va de façon sécuritaire. On vise davantage la qualité que le volume. Ce n'est plus le temps de rattraper le manque de volume. Je dois vivre avec ça. »

Place à Shiffrin

Avant de suivre les exploits de St-Germain et des autres slalomeuses, les spectateurs sur place pourraient vivre un moment historique, alors que l'Américaine Mikaela Shiffrin, qui a parfait son ski dans le nord de l'État, à Burke, pourrait récolter sa 100e victoire en carrière lors du slalom géant de samedi.

Campée à 99 victoires, Shiffrin est déjà l'athlète ayant remporté le plus de courses sur le circuit depuis sa 87e victoire survenue à Are, en Suède, en 2023, qui lui avait permis de devancer la légende Ingemar Stenmark.

« Ce n'est pas une surprise pour personne, c'est comme lorsqu'elle a battu la marque d'Ingemar, a indiqué St-Germain. J'espérais que ça arrive lors d'un slalom pour y être et c'est ce qui est arrivé à Are! On lui souhaite tous, mais on sait que ça va arriver, que ce soit ici ou ailleurs.

« Ce serait vraiment incroyable que ça arrive ici. La foule, c'est fou comment elle crie quand c'est Mikaela qui skie. Je ne serai pas sur place, mais je ne serais pas surprise d'entendre les spectateurs de l'hôtel si elle gagne. »

Si jamais le slalom géant de samedi devait lui échapper, elle pourra se reprendre au slalom de dimanche, auquel elle participera.

Retour de Grenier

La Franco-Ontarienne Valérie Grenier effectuera quant à elle son retour en compétition lors du slalom géant de samedi.

Victime de sérieuses blessures à une épaule et à un genou il y a une dizaine de mois, Grenier a connu de bonnes séances d'entraînement ces dernières semaines et elle se sentait d'attaque.

Après l'entraînement de jeudi, elle a déclaré aux collègues sur place n'attendre que le feu vert des entraîneurs et de l'équipe médicale, qu'elle a finalement obtenu.

Le tirage au sort en vue du départ du slalom géant de samedi a eu lieu en soirée vendredi. Grenier a « gagné » ce tirage : elle a obtenu le dossard no 1 et s'élancera première, tout juste devant Shiffrin.

Britt Richardson (21e), Cassidy Gray (34e), Sarah Bennett (59e) et Justine Lamontagne (60e) sont les autres Canadiennes inscrites. Grenier lancera la course à 10 h.