Odermatt s'offre un triplé dans le géant d'Adelboden
ADELBODEN, Suisse - Insolent de facilité, le Suisse Marco Odermatt s'est joué du brouillard samedi pour décrocher une troisième victoire consécutive dans le slalom géant d'Adelboden, devant son public, malgré l'excellente performance du Norvégien Aleksander Aamodt Kilde.
Sous un ciel si nébuleux qu'il a contraint les organisateurs à abaisser le départ, le no 1 mondial a assommé la première manche avant de surmonter, dans la deuxième, la visibilité déclinante et un tracé ramolli par la neige.
À seulement 26 ans, « Odi » s'offre un 29e succès en Coupe du monde, déjà le cinquième cette saison en neuf courses, pour filer un peu plus vers un troisième gros globe d'affilée.
Il devance de 1 sec 26 un surprenant Aleksander Aamodt Kilde, pour le premier podium mondial de sa carrière en géant après un début de saison moins étincelant que l'an dernier en vitesse, et de 1 sec 77 le Croate Filip Zubcic.
« C'est incroyable, et la course n'était vraiment pas facile », s'est réjoui Odermatt, qui avait triomphé dans des conditions similaires lors de sa première victoire dans l'Oberland bernois, il y a deux ans, ainsi que lors du géant des JO 2022 de Pékin.
Déjà leader du classement provisoire de ses trois disciplines avant Adelboden (le géant, le super-G et la descente), Marco Odermatt compte désormais 272 points d'avance dans la course au gros globe.
Kilde en progrès
Et comme son poursuivant immédiat, l'Autrichien Marco Schwarz, a dû mettre fin à sa saison fin décembre en raison d'une grave blessure au genou, il détient même un matelas de 416 points sur Kilde, no 2 mondial des deux derniers hivers.
Mais en réservant une ovation au Norvégien, le bouillant public d'Adelboden ne s'est pas trompé sur l'ampleur de la performance de ce spécialiste de la vitesse, meilleur descendeur des deux dernières saisons.
Kilde avait déjà réussi trois top-5 sur la mythique Chuesnisbärgli (5e en 2020, l'année de son gros globe, et 4e puis 5e lors des deux épreuves de 2021), et confirme ses progrès entre les piquets, seul moyen d'espérer taquiner le génie suisse au général.
« Marco reste dans une classe à part », reconnaissait néanmoins le Norvégien après la première manche, alors que les deux champions manquent rarement une occasion de saluer leurs performances respectives.
Leur duel se poursuivra d'ailleurs à partir de jeudi prochain dans la vallée voisine de Wengen, pour deux descentes et un super-G.
Le Français Alexis Pinturault, lui aussi triple vainqueur du géant d'Adelboden, avait renoncé en tout début de journée à prendre le départ pour rejoindre sa femme Romane, sur le point de donner naissance à leur premier enfant.