Val Gardena et Alta Badia pour lancer vraiment la saison
VAL GARDENA, Italie – Mis à la diète forcée par les annulations, les cadors du circuit masculin de la Coupe du monde de ski alpin ont face à eux un festin italien, avec à partir de jeudi cinq courses en cinq jours, à Val Gardena et Alta Badia.
Pour les spécialistes de vitesse, l'étape de Val Gardena, sur la redoutable Saslong, doit même marquer le début tant attendu de leur saison.
Après les annulations des étapes de Zermatt-Cervinia (Suisse-Italie) et de Beaver Creek (États-Unis) en raison de la météo, les cracks de la descente rongent leur frein, mais ils devraient enfin pouvoir revêtir leurs premiers dossards de l'hiver.
C'est en tous cas ce que laissent présager les prévisions météo sur les Dolomites.
« La piste est prête, elle a été bien préparée, les prévisions météo sont un peu compliquées mercredi, mais elles sont bonnes à partir de jeudi », s'était réjoui en début de semaine Markus Waldner, le directeur des épreuves de la Coupe du monde masculine.
Et de fait, mercredi, 10 centimètres de neige fraiche sont tombés sur la Saslong et ont conduit les organisateurs à annuler le second entraînement pour se concentrer sur la préparation de la piste.
Si l'optimisme reste de mise, l'annulation de ce second tour a fait une victime de renom, Alexis Pinturault.
Le Français, qui a délaissé le slalom pour développer ses aptitudes en descente, a décidé avec un seul entraînement dans les pattes sur une piste nouvelle pour lui de faire l'impasse sur les deux descentes de Val Gardena, jeudi et samedi.
« Des clowns »
« Pintu » qui n'a disputé que neuf descentes de Coupe du monde dans sa carrière et qui sera au départ du super-G samedi, puis des géants d'Alta badia, ne faisait de toutes façons pas partie des prétendants à la victoire.
Le statut de grand favori revient au Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, vainqueur de trois des cinq dernières descentes disputées à Val Gardena, dont une en décembre 2022.
Le vice-champion du monde 2023 de la spécialité a signé le deuxième chrono du seul entraînement organisé sur la Saslong mardi, à 25/100e de l'Américain Jared Goldberg.
Le Suisse Marco Odermatt rêve lui d'élargir son hégémonie à la descente: même s'il est champion du monde en titre de la spécialité, le vainqueur des deux derniers globes de no 1 mondial ne s'est jamais encore imposé dans la discipline en Coupe du monde.
Val Gardena lui réussit bien, puisqu'il s'y était classé 2e l'hiver dernier.
Mais le phénomène suisse, vainqueur du géant de Val d'Isère (France) le week-end dernier, a un programme chargé avec entre les deux descentes (une des deux annulées à Zermatt-Cervinia a été reprogrammée en Italie) un super-G samedi, puis deux slaloms géants à Alta Badia dimanche et lundi.
Il s'en est d'ailleurs ému en critiquant la Fédération internationale de ski (FIS).
« Je me demande comment la FIS peut établir son calendrier sans fin de semaine de réserve. C'est trop facile de rajouter les courses annulées à un programme existant, ce qui surcharge forcément le programme », a-t-il déclaré au quotidien Tages Anzeiger.
« Il n'y a des clowns qui peuvent dire cela depuis leur bureau sans se rendre compte de ce que cela implique », a-t-il asséné en réponse au Français Michel Vion, secrétaire général de la FIS qui lui suggérait de faire des impasses à l'image des joueurs de tennis.