Johannes Klaebo remporte le 50 km des Championnats du monde de ski de fond
TRONDHEIM, Norvège – À 28 ans et à une dizaine de minutes de chez lui à Trondheim, le Norvégien Johannes Klaebo a signé samedi le plus grand exploit de l'Histoire du ski de fond, en remportant les six titres mondiaux en jeu en dix jours.
Quel que soit le style – classique ou libre (patin) –, quelle soit la distance – de la plus courte (1,4 km) à la plus longue (50 km) –, que ce soit seul ou en équipe, Johannes Klaebo a tout raflé pour un historique grand chelem qu'aucun fondeur n'était parvenu à réaliser jusque-là.
« C'est de la folie, je n'ai pas de mots. C'est bien plus que ce à quoi je m'attendais. C'est un rêve aussi, c'est incroyable. J'ai travaillé tellement dur pour être ici et essayer de faire de mon mieux. J'y suis parvenu et faire six titres sur six courses, c'est juste fou », a déclaré le Norvégien au micro de la Fédération internationale.
Avec 15 titres mondiaux depuis le début de sa carrière (quatre en sprint, quatre en sprint par équipes, quatre en relais, un en skiathlon, un sur 10 km et un sur le départ groupé 50 km), Klaebo est le fondeur le plus titré de l'histoire, devant les 13 titres de son compatriote Petter Northug.
En ski de fond, seule la Russe Elena Välbe, en 1997 et déjà à Trondheim dans un pays où le ski nordique est le sport roi, avait déjà réalisé un grand chelem dans un championnat du monde. À l'époque il n'y avait que cinq titres en jeu, pas de sprint, et un titre sur 5 km classique décroché trois jours après la course, sa compatriote Lioubov Iegorova ayant été disqualifiée après un contrôle antidopage positif.
100 000 spectateurs
Déjà le plus grand sprinteur en ski de fond de tous les temps avec quatre titres individuels (2019, 2021, 2023, 2025), Klaebo a enfin remporté l'or sur une épreuve d'endurance, lui qui avait toujours échoué à décrocher un titre mondial ou olympique au-delà des 1,4 km du sprint, même s'il compte 30 victoires en Coupe du monde sur 10 km et plus.
Samedi, sur l'épreuve qui semblait sur le papier la plus compliquée pour Klaebo, le 50 kilomètres en départ groupé, Harald Amundsen a mené un train d'enfer pour tenter de faire céder son compatriote, imbattable en cas d'arrivée au sprint.
Devant une foule immense (quelque 100 000 spectateurs), sous les fumigènes, Klaebo a tenu dans la dernière grosse difficulté malgré l'accélération de Simen Krueger, tandis qu'Amundsen a craqué. Klaebo a ensuite parfaitement géré tactiquement dans la dernière bosse pour prendre les commandes et empêcher toute attaque.
Martin Nyenget a aussi tenté de lâcher Klaebo mais est tombé à 2 kilomètres de l'arrivée, alors qu'il avait pris quelques mètres d'avance sur la mégastar des Championnats du monde de Trondheim.
Dans le final de la course, il a laissé le Suédois William Poromaa prendre les devants avant la dernière descente menant vers le stade, pour passer devant à la glisse, prendre le dernier virage en tête et s'imposer pour quelques secondes après près de deux heures d'effort devant Poromaa et Krueger.
« Les spectateurs m'ont bien aidé aujourd'hui, j'ai souffert pendant trois tours, mais j'ai réussi à rester à l'arrière du groupe de tête. J'ai été aidé par ces 100 000 spectateurs », a souligné Klaebo.
Après son dernier sacre, il a profité de l'acclamation des tribunes, sous les yeux de la famille royale norvégienne.
Olivier Léveillé termine près du top-20
Le fondeur sherbrookois Olivier Léveillé a percé le top-25 du 50 kilomètres en style libre. Une épreuve qui passera à l'histoire avec la victoire du Norvégien Johannes Hoesflot Klaebo, sa sixième en autant de courses durant ces mondiaux.
Celui qui skiait devant ses partisans a donc poursuivi sa domination spectaculaire à la maison, remportant l'or à chacune des six épreuves qu'il a disputées cette semaine. En plus du 50 km libre, on parle ici du sprint libre, du skiathlon, du 10 km classique, du sprint par équipes et du relais masculin.
Le Suédois William Poromaa a terminé au deuxième rang (+2,1 secondes) devant le Norvégien Simen Hegstad Krueger (+8,5 secondes), lui qui a complété le podium.
De son côté, Olivier Léveillé a été le 24e fondeur à franchir la ligne d'arrivée.
« C'était vraiment difficile, mais tellement plaisant! La foule était tellement bruyante, la plus grosse foule devant laquelle j'ai pu courser », a mentionné Léveillé d'entrée de jeu.
« Le premier tour a été assez mouvementé et je pense que j'ai fait un bon travail en remontant le peloton, mais j'ai été pris derrière d'autres skieurs et j'ai perdu contact avec le devant de la course », a-t-il poursuivi.
Léveillé a tenté de réduire cet écart tout au long du deuxième tour. Il a commencé à remonter la pente après 9 kilomètres parcourus. Il est finalement demeuré avec le groupe de chasse et luttait pour une place parmi les 30 premiers compétiteurs.
L'athlète de 23 ans qui était, par ailleurs, le seul représentant de la Belle Province en action ce samedi a conclu à 8 minutes et 53,9 secondes du vainqueur.
« En général, je suis content de la manière dont tout s'est déroulé », a commenté Léveillé. Comme c'est souvent le cas sur une distance aussi longue, son principal défi a été de conserver son énergie pour toute la durée de la course.
« J'ai commencé à avoir des crampes dans les jambes à partir du quatrième ou du cinquième tour. Je suis resté calme et je me suis concentré sur ma technique. J'ai connu un bon dernier tour, alors je pense que j'ai réussi à bien m'ajuster. »
Les mondiaux prendront fin dimanche, avec le 50 kilomètres en style libre, départ groupé chez les femmes.