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Mikaela Shiffrin priorise sa récupération et non une 100e victoire

Mikaela ShiffrinMikaela Shiffrin - PC
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La quête d'une 100e victoire en Coupe du monde pour Mikaela Shiffrin n'est pas au sommet de sa liste de priorités à la veille de son retour à la compétition, deux mois après une grave chute.

Pour elle, le slalom de jeudi à Courchevel, en France, est simplement la prochaine étape pour retrouver 100 % de ses capacités.

La double championne olympique est toujours en période de rodage après une lourde chute lors du slalom géant de Kyllington, au Vermont, le 30 novembre dernier, où quelque chose l'a perforée au flanc et a causé un grave traumatisme à ses muscles obliques.

Shiffrin a déclaré qu'elle n'était même pas sûre de pouvoir revenir cette saison.

« Être ici à ce stade est tout simplement incroyable, a admis Shiffrin dans une vidéo qu'elle a enregistrée avant la compétition de jeudi. C'est vraiment difficile de prendre du recul et de regarder la situation dans son ensemble et tout le battage médiatique (autour de la poursuite de sa 100e victoire) dont on parle depuis le début de la saison. »

« C'est une étape. C'est une étape vraiment importante dans ma guérison. Mais ce n'est qu'une étape, en fait. Nous prenons les choses comme elles viennent. Mon plus grand objectif est de profiter à nouveau de mon retour sur les pistes. »

La région française a longtemps occupé une place particulière pour Shiffrin. Elle a remporté sept épreuves de la Coupe du monde à Courchevel/Méribel, dans quatre disciplines différentes. Elle a également gagné trois médailles de championnat du monde dans cette région.

C'est aussi là qu'elle a obtenu sa première victoire après la mort de son père. Jeff Shiffrin est décédé à l'âge de 65 ans, en février 2020, dans un accident survenu dans la maison familiale, au Colorado.

« C'est vraiment la première course qui m'a aidé à croire, à tous les niveaux, que je pourrais peut-être retrouver la forme que j'avais avant l'accident de mon père, a expliqué Shiffrin, qui peut devenir la première skieuse alpine à cumuler 100 victoires en Coupe du monde. »

« Cela m'a aidé à réaliser que, même si ma vie ne sera peut-être plus jamais la même, cela ne veut pas dire que cela n'en vaut pas la peine. Cette course a beaucoup de sens pour moi. »

« C'est assez beau de pouvoir faire ce retour ici. »

Le chemin du retour après son accident de ski a été semé d'embûches. Juste après l'accident, elle n'avait pas la force nécessaire pour se lever d'une chaise. Elle a également dû subir une intervention chirurgicale pour prévenir une infection de la plaie perforante qui se trouvait à quelques millimètres de son côlon. 

Avec l'aide de la physiothérapeute Regan Dewhirst, elle a progressivement retrouvé sa force. Le 1er janvier, Shiffrin était de retour sur ses skis. Deux semaines plus tard, elle exécutait quelques virages faciles dans des portes de slalom. Cette course, un retour à la compétition, n'est que la prochaine étape vers un retour au sommet.

« Nous avons commencé à aller de l'avant dès que j'ai pu me lever du lit, a indiqué Shiffrin, 29 ans. Ensuite, je me suis demandé : "Comment pouvons-nous progresser chaque jour?" C'était comme un sprint à fond. »

Shiffrin a ajouté que de se rendre à la porte de départ à Courchevel devrait déjà être considéré comme «une énorme victoire».

« J'espère pouvoir montrer au monde que je veux être ici, a-t-elle dit. Cela semble si simple et si évident, mais je me suis demandé si cela valait la peine de revenir cette saison. Même si je pouvais assumer cela physiquement, pourrais-je l'assumer mentalement? Je suppose que j'ai suffisamment de réponses à cette question, étant donné que je suis ici et que nous le faisons. »

Ce qui a beaucoup compté pour Shiffrin, c'est tout le soutien qu'elle a reçu de ses coéquipières et de ses rivales. Elles lui ont fait savoir qu'elle leur manquait sur le circuit.

« Cela a littéralement fait ma journée. Chaque fois, a avoué Shiffrin. Je veux être ici malgré les incertitudes et les doutes. »

« C'est la mentalité que je veux adopter au départ et dans la vie. C'est plus une question d'héritage. C'est comme si je me disais : "Je veux être ici et je veux faire ça du mieux que je peux." C'est la mentalité que j'ai adoptée jusqu'à présent et c'est ce que j'espère conserver pour le reste de la saison. »