Caden Clark, le vol de l'année?
En communication, on dit souvent que les gens ne retiennent que l'introduction et la conclusion. Si la même logique s'applique à la saison du XI montréalais, une année tourmentée prend des allures de campagne à succès.
On troque la demande de transfert de Mathieu Choinière, le départ d'Olivier Renard et les prises de bec entre le coach et son attaquant vedette pour un début de saison réussi sur la route, un sprint final phénoménal et une place en séries.
À vous de choisir ce que vous en retenez.
Merci au Minnesota United
Livre pour livre (entendre qualité/prix), le transfert de Caden Clark au CF Montréal est un des meilleurs coups de la saison en MLS. Certains diront un vol!
Au moment de la transaction, on savait que les 50 000 $ demandés représentaient un pari plus qu'abordable. En revanche, personne ne savait à quel point il s'avèrerait profitable.
Au-delà de ses 4 buts et 4 passes décisives depuis son arrivée le 8 août, son énergie et sa détermination ont largement contribué à l'éveil automnal des Montréalais.
En début de saison, Laurent Courtois exprimait son désir d'opérer avec deux milieux offensifs et un attaquant. Ce n'est qu'avec la signature de Clark qu'on a véritablement statué sur ce schéma tactique. La stabilité qui s'en est suivie a engendré un jeu offensif beaucoup plus abouti.
Les Montréalais peuvent dire un grand merci au Minnesota United de l'avoir laissé partir pour une bouchée de pain.
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À l'an prochain?
Si Caden Clark a servi de bougie d'allumage, Josef Martinez est devenu le soleil autour duquel le systèmeoffensif s'est mis à graviter.
La contribution du Vénézuélien ne se résume pas à six buts lors des cinq derniers matchs de la saison. Il faut y ajouter un effet multiplicateur qui a eu des répercussions positives sur ses coéquipiers. Parlez-en aux statistiques de Clark et Bryce Duke.
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Ses déplacements, sa capacité à combiner et sa compréhension de son environnement ont donné une bien plus grande fluidité à une attaque auparavant saccadée. Le premier but marqué face au NYCFC samedi en est l'exemple parfait.
Dans l'immédiat, ce n'est que du bénéfice. À moyen terme, ça mène à une question qui était beaucoup moins pertinente il y a deux mois. Le CF Montréal se doit-il d'exercer son année d'option pour 2025?
Pour le moment, il n'y a pas de relève particulièrement inspirante à l'interne.
Si la direction décide de décliner l'option, les supporters se demanderont (à juste titre) d'où viendront les buts l'an prochain. À l'inverse, si on l'exerce, on peut se demander si le joueur se contentera d'une seule année supplémentaire. Il ne serait pas surprenant qu'il demande à renégocier son contrat, comme l'avait fait Kei Kamara en 2023. Ce sera un chapitre important et fort intéressant à suivre.
D'ici là, Gabriel Gervais et les propriétaires peuvent se donner une bonne tape dans le dos d'avoir investi le 1,3 M$ sur celui qui vient de marquer 11 buts en 23 matchs pour se hisser au 7e rang dans l'histoire de la MLS. C'est une meilleure affaire que le 1,8 M$ versés à Victor Wanyama qui n'a pas joué depuis le 13 juillet.
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La confirmation
Le futur de plusieurs joueurs sera incertain en vue de l'an prochain. Celui du coach ne l'est plus. Outre la qualification pour les séries, deux éléments ont consolidé sa place.
D'abord, les troupes ont su se remobiliser après des mois extrêmement houleux en milieu d'année. En 2023, on sentait plutôt un groupe découragé, à la dérive.
Ensuite, il y a la cohérence croissante dans le jeu et les choix. Le produit sur le terrain est devenu beaucoup plus stable lorsque Courtois a statué sur une onze partant et s'y est tenu.
L'avantage aura été de développer des automatismes qu'on espérait depuis longtemps. L'inconvénient est qu'on a du même coup révélé le manque de profondeur de l'effectif. Un aspect sur lequel la direction (et Courtois) devront se pencher dans l'entre-saison.
En attendant, 90 minutes séparent le XI montréalais d'une série deux de trois contre Messi et compagnie. Cette-fois, Mathieu Choinière n'y serait pas pour faire signer un maillot à Leo.
Comme les choses ont changé depuis le mois de mars...